D AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOCVELLES DIVERSES.
No 25*76.
25me Année
INTERIEUR.
TPRSS, H Juin.
Quelques journaux du parti antireli-
Sieux se sont efforcés diverses reprises
e faire accroire au public que les tenta
tives faites dernièrement afin d'obtenir de
l'Espagne quelques mesures favorables
notre commerce n'ont échoué qu'à cause
du dernier jubilé. Espartéro, dit-on, a
regardé cornsne une insulte faite son pays
le moyen bien pacifique employé par les
fidèles de la Belgique pour détourner de la
malheureuse péninsule un schisme immi
nent. D'un autre côté, les mêmes feuilles,
il n'y a pas longtemps, ont loué hautement
dans le régent d'Espagne ses sentiments
religieux. Par conséquent la nouvelle men
tionnée plus haut frisa singulièrement le
Le nommé Pierre-Jean Yanysacker,
scieur de long, âgé de 46 ans, ne Oost-
nieuwkerke, qu'on avait arrêté le 8 cou
rant, en celte ville, comme étant présumé
être l'auteur d'un vol avec effraction,
commis le 17 avril dernier, Passchen-
daele, fut mis provisoirement dans la
Salle de Dépôt le lendemain le concierge,
qui .allait pour lui donner manger, l'a
trouvé pendu une barre de fer au moyen
de sa cravate de soie.
MONOPOLE DE L'ENSEIGNEMENT.
183 6fr. 542,236.
183 7535,993.
183 8545,993.
183 9590,348.
184 0590.348.
184 1590,348.
184 2606,800.
On lit dans l'Annonce de Bruges
La saison des bains n'a fait que com
mencer et déjà nous avons un malheur
déplorer. Mardi dernier Louis DeConinck,
garçon boulanger, âgé de dix-huit ans,
ayant fini les travaux de la journée alla se
baigner dans les fossés de la ville, entre
la porte Bouverie et la porte Maréchale.
Comme il n'avait gardé aucuns vêtements
pour entrer dans l'eau, et que par là il se
trouvait en contravention aux règlements
de police, il a eu la malheureuse idée de
vouloir passer le fossé la nage, l'arrivée
inopinée d'un garde municipal. Celui-ci l'a
LE PROPAGATEUR,
?wff le mieux conditionné. Comme nous
aissons volontîèl%au Progrès eltutUquanti
le triste honneur de combattre des chi
mères, nous nous abstiendrons d'apprécier
l'issue des négociations commerciales avec
l'Espagne, jusqu'à ce qu'il aura plu au
Progrès de nous fournir des preuves au
thentiques de ce qu'il avance.
DEUXIÈME ARTICLE, (l)
La Belgique possède quatre universités. Deux appartiennent
l'étal ce sont celles de Gand et de Liège. Une troisième,
l'université catholique, a été étigée Louvain par l'épis-
oopat belge. I.a quatiièrae enfin, l'université libre, a été
fondée Bruxelles par le parti libéral. Il n'entre pas dans
n:.tre plan d'examiner ici quelle pensée a présidé l'orga
nisation de ces institution*, surtout des deux dernières. Les
faits les plus éclatants ont dû convaincre tous les hoxmes
de bonne foi que le catholicisme, bieu loin d'être ennemi
des lumières, est au contraire éininemmeut propre guider
et éclairer la raison dans l'étude de toutes les sciences.
Ce que nous avons entrepris de prouver, c'est le peu de
fondement de la crainte, vraie ou simulée, de nos adver
saires, de voir bientôt l'université catholique régner en
(i) Voir notre avaut-deruier numéro.
souveraine après avoir anéanti ses rivales. Nous pourrions
nous contenter de répoudre que ce résultat vint-il jamais
justifier leurs prévisions, il ne resterait aux libéraux de
bonne foi d'autre parti prendre que d'incliner la tête et
de se soumettre aux suites de la libre concurrence. Qu'a
prétendu la constitution belge en proclamant la liberté des
cubes, des opiuious, de la presse et de l'enseignement?
Elle a voulu accorder tous, le pouvoir de propager des
doctrines diverses par le moyeu du culte, de la presse, de
l'enseignement, sans entraves de la part de qui que ce soit.
Ainsi, messieurs du Progrès, ou privez les catholiques du
droit commun, ou subissez avec résiguation les conséquen
ces naturelles de la liberté de l'enseignement. Sans doute, il y
aura monopole alors, mais vous ne pouvez ignorer qu'il y
a un monopole que vous-mêmes vous avouez implicitement
être légitime toutes les fois que vous désirez voir les ius-
litulious libérales l'emporter sur les établissements catho
liques. Qu'elle est cc monopole? C'est le monopole de la
production meilleure, lequel procède fatalement de la libre
concurrence; et celle-ci est spécialement destinée établir
ce monopole-là.
Ce monopole, tout légitime qu'il serait, l'université ca
tholique le possèdera-t-elle bientôt? Eu d'autres termes, les
universités de l'état sout-elles sérieusemeut menacées dans
leur existence? Nous ne parlons pas l'uuiver-ilé libre.
I»cs libéraux du Progrès ont du assez de pudeur pour la
mettre ici hors de cause. 11 dépcud complétemeut du parti
libéral de l'organiser de manière pouvoir soutenir la lutte
avec avantage. Maintenant, pour mettre nu l'exagéraliou
de nos adversairesil suffira de faire observer nos lec
teurs que les universités de Gand et de Liège sout large
ment subsidiées par le trésor public. Les dépenses nécessaires
pour le personnel et le matériel de ces établissements soul
annuellement portées au budget du département de l'inté
rieur oùpeudaut les sept dernières années nous voyons
ligurer les sommes suivantes
Outre lus t5,ooo fr. que le conseil de régence de <i.md
accorde annuellement A son université, le conseil provincial
de la Flandre orientale a voté en sa faveur un subside an
nuel de 15,(100 fr. Nous ignorons quels sont les avantages
que l'tiuiversilé de Liège reçoit de l'administration muni
cipale et provinciale.
Des subsides aussi considérables mettent assurément
l'abri d'une cbûte prochaine les établissements qui les re
çoivent. Non, non, que messieurs du Progrès se rassurent
la lutte, qu'avec frayeur ils voient engagée entre les uni
versités de l'état et l'université catholique subsistera encore
longtemps. La chose doit paraître si claire tout le monde,
que nous avons la conviction intime que les libéraux eux-
mêmes n'ont pas là dessus une inquiétude sérieuse. Qu'est-
ce doue qui leur fait jeter de si hauts cris? Nous le
dirons sans détour, le seul dépit de voir que le clergé
catholique n'a poiut voulu abandonner messieurs les li
béraux la direction exclusive de la jeunesse. La prospérité
croissante de l'université oatliolique d'un côté, l'état sta-
tionnaire de ses rivales, quant au nombre des élèves, d'un
autre côté, mais surtout la déconsidération où est tombée
l'université libre, voilà ce qui a porté le Progrès lancer
si souvent contre le clergé les accusations les plus odieuses.
Nous avons montré l'injustice du reproche adressé par
les libéraux aux catholiques de viser an monopole^de l'en
seignement, c'est-à-dire, de vouloir empêcher violemment
leurs adversaires d'élever leurs enfanta comme bon leur
semble. Car c'est là ce qu'on doit nécessairement entendre
par monopole de l'enseignement, dés qu'on veut y voir une
violation du pacte fondamental. Ensuite nous avons tâché
de réduire leur juste valeur les appréhensions exprimées
par nos adversaires de voir bientôt succomber les univer
sités de l'état si les catholiques continuent user de leur
droit. Ces craintes, nous l'avons prouvé, sout aussi futiles
que peu sincères. Nous pourrions ajouter que si, par im
possible, les universités de Gand et de Liège se trouvaient
écrasées par celle de Louvainhé bien l'université libre
serait encore là pour continuer la lutte. Vous riez, ami
lecteur! Mais considérez donc qu'à paît les principes de
l'enseignement, le désavantage se trouverait du côté de
l'université catholique. Voici nos preuves. L'université libre
est subsidiée par la régence de Bruxelles et par le conseil
provincial de Brabant, lequel, par parenthèse, a éconduit
assez brutalement l'université de Louvain, lorsqu'à son tour
elle sollicita quelque secours pécuniaire. En outre l'univer
sité libre s'adresse la philanlropie des amis du progrès
des lumières, et compte parmi ses ressources annuelles le
produit des souscriptions volontaires. D'ailleurs elle peut
être considérée comme «ne institution entièrement écono
mique; car en admettant que son persound s'élève trente
uu quarante individus, on peut dire que presque la moitié
du corps enseignant occupe en même temps des fonctions
salariées par l'état; et que plusieurs autres professeurs, in
dépendamment de leur titre académique, trouvent une exis
tence honorable dans les nombreuses ressources que présente
la capitale.
Pour l'université catholique, elle est placée dans une
ville de second ordre, dont le bien-être matériel n'a pas
été amélioré par les événements politiques. Elle puise sa
vie et ses forces uniquement dans la charité des fidèles.
Quelles que soient I affection et les bonnes disposition» de
la ville de Louvain l'égard de l'université catholique, elle
n'a pas des subsides pécuniaires lui offrir; elle lui a donné
des bâtiments, quelques collections scientifiques et uu beau
nom, le nom historique de Louvain.
Après cela, si l'uuiversité libre ne peut triompher de sa
rivale, c'est que l'érection de celle-ci et non de la première
a été en harmonie avec les voeux et les sentiments belges.
Dans un prochain numéro nous dirons un mot des sa
crifices tant vantés, que s imposent quelques provinces et
communes pour ne point laisser tomber l'enseignement tout
entier entre les mains du clergé.