D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES. N« 2581. 25me Année INTERIEUR. 7PPLSS, 29 JUIN. On lit dans le Nouvelliste des Flandres On nous assure que le baron de Schier- veld vient de donner sa démission de gou verneur de la Flandre-Orientale et qu'il sera bientôt remplacé par M. de La Coste, membre de la chambre des représentants. On écrit de Bruges, 25 juin Avant-hier est descendu YHôtel de Flandre, M. Taverne, major au service de la Hollande, et venant de Java. M. Taverne appartient une famille d'ouvriers de notre ville. Parti en 1825, en qualité, croyons-nous de sous-officier, (i) il a gagné tous ses autres grades Java, où il est resté jusqu'à présent. Avant-hier soir, il est allé trouver sa mère et a fait réunir tous les membres de sa pauvre famille et leur a fait de beaux cadeaux. M. Taverne, s'est constamment montré bon fils et bon parent. Déjà depuis plusieurs années, il a envoyé différentes reprises des secours très-considérables sa mère et qui se mon tent quelques milliers de francs. Hier dans l'après-dîné, il s'est même transporté chez un de nos banquiers et a assuré sa mère une petite pension qu'elle pourra y toucher condition de cesser le petit commerce auquel elle s'était livrée jusqu'à présent. (Annonce.) Le Moniteur publie les lois qui accordent la naturalisation ordinaire l°à M. A.-F.-A. Obozenski, confiseur et marchand de vin Louvain, né Maubeuge (France); 2° M. A.-J. Goblet, éclusier et receveur des droits de péage sur la Sambre canalisée, Sobre- sur-Sambre, né Berelles (France); 3° M. J.-L.-C. Schodduyn, adjudant-major de la garde-civique de Poperinghe, né a Cas- sel (France); 4° M. E.-L.-A. Fain, employé au ministère des travaux publics, né Lyon (France); et 5° M. J. Eestermans, curé de la commune de Hoevenen, né Steenbergen. On écrit de Maeseyck M. Vandeeren, entrepreneur et archi tecte Maeseyck, qui avait entrepris la construction de la nouvelle tour de l'église Neeritter, commune cédée du canton de Maeseyck, étant occupé mettre la der nière main au placement de la croix, est tombé d'une hauteur de 40 mètres, par l'intérieur de la tour, sur le pavé de l'é glise, où on n'a ramassé qu'un cadavre horriblement mutilé. Il laisse une veuve désolée, et une nombreuse famille l'exis tence de laquelle il pourvoyait par son in dustrie. On lit dans le Nouvelliste Nous avons dit que les ouvriers de la LE PROPAGATEUR, Le sénat vient d'adopter une imposante ma jorité le projet de loi concernant la nomination des bourgmestres. L'amendement proposé par M. de Haussy, tendant a obliger le gouvernement a consulter les députations permanentes avant de nommer ces fonctionnaires, a été rejeté par 28 voix contre t3. Le projet de loi, tel qu'il a été voté par la chambre des représentants, a été ensuite adopté par 34 voix contre 7. Personne, si ce n'est MM. Vanderheyden et de Reuesse11e s'est élevé contre le principe même de la loi. Ce principe ne pent, en effet, plus être en question depuis que l'opposition la plus avancée de l'autre chambre a reconnu elle-même qu'il y avait quel que chose faire. M. le baron de Pelichy a réduit leur juste valeur les assertions aussi ridicules qu'intéressées, reproduites chaque jour avec un sérieux imperturbable par quelques hommes re muants, qui prennent leur désir pour la réalité. Non, le pays n'a point été péniblement affecté; il n'a point été jeté dans la stupeur en apprenant la modification projetée de la loi communale. 11 a trop de bon sens pour n'avoir pas compris de suite que toutes ses libertés, bien loin de courir quelque danger, devaient trouver une garantie nouvelle au moyen d'une mesure réclamée par tous les esprits modérés. Ce que M. de Pelichy a dit de la ville de Bruges, nous pouvons le dire de la ville d'Ypres, on peut le dire avec la même vérité de la Belgique entière. Nulle part la masse des citoyens ne s'est laissé entraîner par les provocations furibondes de quelques journaux. Et si le public s'est peut-être ému en entendant les clameurs des feuilles libé rales, croit-on que ce fut de crainte de voir la législature sanctionner par son vote les modifi cations proposées? Loin de la, il a été bien plutôt saisi d'une juste douleur, en voyant semer la discorde entre des citoyens qu'un même amour de la patrie devrait constamment unir. Que tous les hommes modérés se donnent la main et la presse anarchiste se tuera bientôt par ses propres excès. Ses protestations hypocrites ne tromperont plus personne. Les catholiques surtout jetteront avec indignation ces productions pério diques où l'on traîne dans la boue tout ce qui fait l'objet de leur vénération. Ni le mot formidable de réaction, ni les prétendus empiétements du parti cléricalni les prétentions de la noblesse, ni enfin la domination abrutissante de la théocratie rien de tout cela n inspirera plus désormais qu'un dégoût universel. Le Progrès déplore amèrement que la réaction paraisse vouloir détruire nos intérêts moraux. Quelle touchante sollicitude de la part de la feuille maçonnique! Nous désirons beaucoup que la ré- action n'aille pas aussi loin, parceque l'expérience nous fait craindre que ces intérêts, tombant alors de plein droit sous le patronage ^es progressistes, ne soient défendus un peu gauchement par notre vertueux confrère. Un homme réduit au désespoir est capable de tout. Il n'est pas rare de lui voir prendre les résolutions les plus étranges, fussent-elles de na ture k aggraver ses maux plutôt qu'a les adoucir. Nous avons trouvé une nouvelle confirmation de cette vérité dans le dernier n° du Progrès. Les votes de nos chambres concernant la réforme communale ont atterré cette pauvre feuille. Elle ne sait plus où elle en est. Ne prévoyant pour la patrie que les bouleversements les plus effroyables, elle porte ses regards tantôt vers la Hollande, tantôt vers la France, pour chercher quelque remède k de si grands malheurs. Il est vrai, le parti clérical n'a pas jusqu'ici entamé la consti tution, mais il le fera, n'eu doutez pas, la réaction marche k grands pas le Progrès te dit, qui oserait en douter? D'ailleurs la même feuille est bien sure que les derniers votes ont détruit, ou peu s'en faut, toutes les libertés communales. Après cela, le moyen de conserver notre nationalité? Allons donc au plus vîte nous jeter entre les bras de la France! Telle est la conclusion du beau raisonnement de notre confrère. Mais, mon cher, lui dirons-nous, ne voyez-vous pas que de Cha- rybde vous tomberez en ScyllaVous voulez devenir français! Eh bien, avez vous examiné si dans votre pays de prédilection vous trouverez les mêmes libertés que dans le nôtre? Hélas L'odieux fractionnement des collèges électoraux y existe depuis longtemps, vous aurez la douleur d'y voir les maires bien plus puissants que les bourgmestres futurs de la Belgique. Voyez donc où vous mè nerait votre désespoir, et cessez enfin de haïr la Belgique, parce que vous ne pouvez venir a bout de lui faire goûter vos idées un peu creuses. Sinon, sachez que le public pourrait se croire autorisé k vous accuser d'orangisme ou de gal- lomanieet que par lk il connaîtrait assez au juste de quelles gens se compose la caste étrangère notre nationalité. (1) M. Taverne faisait partie de la 16* divi.iuueu garnison i Ypres.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1