JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2594. 26me année. INTÉRIEUR. 7??.3S, 13 AOÛT. Quiconque s'in téresse a u sorl des en fan ts doit désirer qu'ils reçoivent une bonne instruction. Or l'instruction ne peut être bonne sans avoir la religion pour base; autrement, loin d'être utile, elle ne sera Î'ainais pour la jeunesse qu'un présent bien uneste. Il serait superflu de vouloir le démontrer, tellement cela est admis au jourd'hui par tous les hommes sensés. Depuis la révolution de 1850, l'instruc tion primaire n'a été soumise aucun régime légal. Un projet de loi sur ladite instruction a été élaboré il y a longtemps. Mais il. paraît que les nombreuses diffi cultés, dont la matière se trouve hérissée, ont fait retarder la discussion publique jusqu'au commencement de celle semaine, que nos représentants l'ont mis euQn l'ordre du jour. Il est permis de se demander d'abord si une loi réglant l'instruction primaire est d'une véritable nécessité. De bons esprits le nient, vu que cette instruction a pris d'immenses développements depuisqu'elle jouit d'une liberté complète; ce qui est vrai surtout pour nos Flandres. D'autres soutiennent le contraire parce que les in térêts de la société exigent que l'instruc tion soit dirigée de la manière la plus convenable, notamment sous le rapport des livres et de la méthode. D'ailleurs il ne manque pas de localités, qui n'ont point d'école jusqu'à ce jour. Nous ne voulons pas nous prononcer sur le plus ou moins de fondement de ces c^eux opinions. Aussi cela est devenu assez inutile, selon nous, depuis que le projet de loi se discute la chambre. Toutefois, s'il nous fallait opter, nous nous rangerions probablement du côté de ceux qui sont d'avis que pour l'instruction primaire une liberté illimitée peut suffire. Les débats, qui ont lieu actuellement, fout voir du reste qu'il n'y a peut-être pas de loi plus difficile faire que celle ayant pour objet l'instruction primaire. Afin de se rendre compte de cette diffi culté extraordinaire il suffira de remarquer que bien des esprits se laissent entraîner par des préjugés, au risque de tomber dans de graves inconséquences. Si tout le monde consentait admettre franchement tout ce qui découle nécessairement d'un principe, on ne larderait pas s'entendre. Mais il n'en est pas ainsi- En effet si d'un côté on admet généralement que le gou vernement, en tant qu'il fait profession de respecter également toutes les opinions re ligieuses, est par là même frappe d'incom pétence pour décider sur les matières spi rituelles; s'il est en outre certain, de l'avis de tous, que l'instruction primaire doit être absolument basée sur la religion d'un autre côté l'on voit avec regret que le pr o jet de loi en discussion n'accorde point aux ministresdesdivers cultes une action assez puissante sur les écoles primaires. Quel ques-uns parmi les membres de la cham bre vont encore plus loin. Dans leur aversion, tranchons le mot, dans leur haine plus ou moins dissimulée contre le clergé catholique, qui certes la mérite bien peu, ils s'efforcent de diminuer encore les garanties que les pères de famille ont le droit d'exiger dans les écoles communales pour l'enseignement religieux de leurs enfants. Il est vrai, l'art. 21 du projet, amendé par le ministre, M. Nothoinb, stipule que tout subside sera retiré l'école, si l'auto rité qui la dirige ne consent se soumettre au régime de la présente loi, c'est-à-dire, en particulier, si l'enseignement cesse d'ê tre foncièrement religieux, si le clergé s'abstient de prendre aucune part sa di rection. Mais outre qu'il est permis de prévoir qu'on ne manquera pas de moyens de soutenir, si l'autorité civile y trouve son compte, une école où la partie reli gieuse sera incomplète ou même nulle, combien de délais avant que le gouverne ment, juge en dernier ressort, aura pro noncé? Entrelemps l'instituteur irréligieux ou dépravé aura tout le loisir de pervertir les enfants d'une commune tout entière. Le cas s'est présenté malheureusement, el pourrait encore avoir lieu dans la suite. En somme, nous croyons que dans les écoles primaires la part des ministres de la religion doit être aussi efficace que pos sible. Si celle influence, grâce la loi, de vient dérisoire, eh bien! qu'on s'épargne la peine de voler une loi quelconque sur celle matière. Qu'on se borne proclamer que la liberté pleine et entière est suffi sante pour les besoins de la société actuelle. Puissent nos représentants ne point se laisser entraîner par les passions aveugles et haineuses de quelques hommes égarés! Qu'ils soient bien persuadés que l'absencé de toute instruction est cent fois un moin dre mal qu'une instruction mauvaise. U nous répugnait de blâmer longue ment l'impudence avec la quelle le Progrès a publié ces jours derniers une prétendue biographie de S'-Ignace, fondateur de la compagnie de Jésus; nous avions espéré qu'une simple observation suffirait pour faire comprendre au journal soi-disant libéral l'inconvenance de cette publication et la lui faire si non rétracter, au moins interrompre; mais nous présumions beau coup trop d'une feuille habituée aux in conséquences les plus absurdes et aux excès de tout genre. On sait que le Progrès se pique de temps en temps, de religiosité et même de religion; qu'il proteste de temps autre de son respect pour la reli gion catholique eh bien ce religieux jour nal apprend maintenant ses lecteurs, que Luther a renversé l'église, qu'Ignace de On z'alioniie Ypres, Grand'- Place. 34} vis-à-vis d<- la Gaid-*t et chez les Pereepteqrs des Pusu-a du Royaume. PRIX DE E'ABOMWEMEMT, par trimestre, Pour Y pi esfr. 4«O Polii les autres localités 4tO Prix d'uu numéro ®D Tout ce qui concerne la rédac tion îlo t être adressé l'Éditeur Ypres Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IYSERTIOKS. 13 centimes par ligue. Les ré clames, 33 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE.

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