JOURNAL DYPRES ET D1^ARRONDISSEMENT.
No 2596.
Samedi, 20 Août, 1842.
26me année.
INTERIEUR.
TPB3S, 20 AOÛT.
Un journal de cette ville nous en veut
beaucoup parce que nous avons regardé
comme peu sincère le désir qu'il a expri
mé de se joindre aux hommes modérés de
tous les partis. A l'entendre, rien de plus
loyal que ses protestations et ses avances.
Si la réconciliation tant désirée ne s'opère
point, il pourra se rendre le témoignage
d'y avoir franchement travaillé pour sa
part. Toute la faute en retombera sur le
parti clérical, ce parti, selon lui, insatiable
de richesses, d'honneurs et de pouvoir.
Hélas! pourquoi nous est-il impossible d'a
jouter foi aux paroles de l'organe du parti
exagéré? Ce serait renier nos principes
que de repousser dédaigneusement la main
qui vient presser amicalement la nôtre.
Mais, nous le demandons, l'amour de la
paix devons-nous le pousser jusqu'à l'ab
surde? A-t-on le droit de nous forcer
consentir un marché de dupes? Voilà
cependant ce que veut notre adversaire,
ou plutôt ce qu'il feint de vouloir car
nous avons peine regarder ses reproches
comme bien sincères. Le simple bon sens
doit lui faire sentir que lorsqu'on veut
réellement se rapprocher de ses antago
nistes, on les traite avec un peu plus de
ménagement qu'il ne le fait dans le même
n°, qui contient ses vues soi-disant conci
liatrices.
Nous en sommes fâchés pour ledit jour
nal; mais aussi longtemps qu'il affichera
les mêmes principes soit en politique, soit
en matière d'enseignement ou de religion,
nous ne pourrons le regarder comme un
allié sincère. La patrie aussi bien que la
religion ne pourraient que perdre une
alliance aussi monstrueuse.
Du reste, nous savons que les excès ré
voltants auxquels certaine presse ne craint
pas de se livrer, n'excite que le mépris de
tous les honnêtes gens. Les attaques pas
sionnées contre tout ce qui lui déplaît ne
peuvent que hâter sa ruine entière.
Les discussions de la chambre semblent
s'embrouiller de plus en plus, mesure
qu'elles avancent. Grâce aux fanatiques
exagérations de quelques hommes de l'op
position, l'école communale promet de
devenir une arène, où les pouvoirs civil
et religieux se livreront des combats jour
naliers. A voir les amendements partis de
tous les bancs de la chambre, et tendant
tous mettre l'autorité civije l'abri de
prétendus envahissements cfu clergél'on
dirait qu'on veut faire une loi politique et
non organiser une instruction populaire.
M. Rogier, dit un journal, a beau pro
tester de ses bonnes intentions, et dire
que ce n'est pas le pouvoir spirituel, mais
les adversaires de l'opinion libérale qu'il
suspecte, on aura de la peine y croire.
La politique n'a rien voir dans l'école;
elle doit en être exclue. Sacrifier l'éduca
tion de la jeunesse des préoccupations
semblables, diminuer l'influence de l'au
torité ecclésiastique dans l'école de crainte
qu'elle n'en abuse, c'est agir en homme
de parti et non pas en législateur sage et
prévoyant; c'est empêcher un bien néces
saire et certain pour prévenir un mal
chimérique et éventuel.
Avant hier, trois heures de relevée, a
été faite la distribution des prix aux élè
ves du Collège Communal.
La solennité s'est ouverte par la repré
sentation d'une pièce de théâtre qui
pourrait bien avoir pour titre ta cupidité
des collatéraux.
Ensuite Mr le professeur Navez a essayé
au moins de présenter le panégyrique
c'est son expression du Collège Com
munal. Quoiqu'il se soit confondu en
excuses, nous croyons qu'il était peu con
venable et surtout fort périlleux d'entre
prendre une pareille tâche. Sans taxer de
charlatanisme la conduite du zélé et dé
sintéressé professeur (c'est textuel), per
mettons-nous de dire que les paroles ne
prouvent rien en semblable matière; que
les faits évidents et palpables sont seuls
de nature recommander un établisse
ment d'éducation. Au surplus, quand on
a foi dans ses actes, on ne les vante point
l'approbation vient spontanément et sûre
ment leur rencontre.
Mais les élèves ne sont pour rien dans
les bévues de leurs maîtres. Proclamons
les noms de ceux qui ont obtenu quelque
récompense leurs travaux
Il se succède en ce moment une série de
solennités annuelles, qui font une diver
sion agréable aux préoccupations diverses
qui absorbent l'attention les distributions
de prix dans les collèges. Dans un coin de
la province, Poperinghe, s'élève et se
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
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