JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 2598.
Samedi, 27 Août, 1842.
26me année.
INTERIEUR.
7PR3S, 27 AOÛT.
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Boyaume.
PRIX. DE L'.tBOXXEMEXT
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
Pour les autres localités 4
Prix d'un numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IXSERTIOXS.
19 centimes par ligue. Les ré
clames, «3 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Personne jusqu'ici parmi nos représentants n'a
osé nier que la religion doit être la base de l'ins
truction primaire. Le clergé, on en convient, doit
avoir une influence convenable sur les écoles pri
maires, comme sur les écoles modèles et normales.
D'où vient donc que lorsqu'il s'agit d'assiguer la
part du clergé, quelques membres de l'opposition,
surtout M. Verhaegen, mettent tout en oeuvre pour
transformer une loi de conciliation eu une loi de
défiance contre ce même clergé dont on réclame le
concours? Pourquoi exhumer quelques doctrines,
quelques attentats même, inspirés jadis par un fa
natisme aveugle et condamné ouvertement par l'E
glise, qui certes ne peut être responsable des écarts
de quelques esprits égarés? que diraient nos libé
raux s'il nous prenait envie de citer un jour et de
mettre sur leur compte toutes les atrocités dont se
sont rendus coupables des soi-disant philosophes
On conçoit que nous aurions la partie assez belle.
Les forfaits qu'on impute k la religion, furent tou
jours en opposition directe avec son enseignement.
Nous doutons fort qu'on puisse établir la même
chose quant aux crimes reprochés a la secte phi
losophique.
Quoiqu'il en soit, côté de quelques hommes
excentriques on est heureux de pouvoir signaler
plusieurs membres de la chambre, qui prennent
avec autant de talent que de conviction la défense
de ce clergé si odieux a certain parti.
Parmi ces généreux défenseurs des bons princi
pes il est juste de citer spécialement M. le comte
de Mérode. A. l'occasion de la discussion du titre
IV, relatif aux écoles primaires supérieures et aux
écoles normales, cet honorable membre s'est livré
des considérations, dont tous les hommes de bien
sentiront l'importance et la parfaite justesse. Voici
quelques extraits de son discours prononcé dans la
séance du 20.
11 Sous leur direction seule, (des ministres de la religion),
on peut espérer, obtenir des maîtres capables d'élever la
jeunesse qui fréquente les écoles primaires, conformément
des principes solides de religieuse moralité. Pour se con
vaincre de la vérité de ce que j'avance, il sulfit de considérer
les faits. Examinons de bonne foi les écoles normales,
déjà oréées par les évèques en Belgique, et les écoles
normales fondées en France par le gouvernement, vous
verrez quelle différence il existe entre ellesquant aux
sujets qu'elles fournissent l'éducation primaire. M. Barraut,
inspecteur de l'université, cité par M. Dechamps, dans son
rapport, a signalé les fruits que produisent les écoles nor
males de l'État. Qu'on leur compare les sujets sortissoit
du noviciat des frères des écoles chrétiennes, soit des
établissements formés par les évéques, et la prééminence
sera bientôt assignée; je n'attaque pas d'ailleurs l'honnêteté
des instituteurs façonnés sous la direction du pouvoir civil,
ils peuvent devenir d'estimables pères de famille, de bons
employés de l'administration financière ou autre mais quant
au zèle religieux et moral, convenable pour tourner sé
rieusement vers Dieu et son oultele coeur de l'enfance
je ne crains pas (sauf rare exception), de dire qu'ils ne le
possèdent et ne le posséderont point; car, messieurs, c'est
là une tache difficile, et si difficile, que les pasteurs les
plus éclairés des âmes ne l'exécutent qu'imparfaitement.
On demande quelquefois qael sera le contrepoids du
clergé, si on lui donne une large influence dans l'éducation
primaire. Eh! mon Dieu, le contrepoids bien lourd est
celui des vices qui assiègent l'homme depuis sa naissance
jusqu'à sa mort. L'élève quittant les bancs des institutions
chrétiennes, ne trouve-t-il point chaque pas les mauvais
livres, les mauvais écrits périodiques, les lieux de dépravation
qui le portent a secouer le joug salutaire qu'on a cherché lui
imposer? L'église n'a rien de séduisant pour les passions, et la
gêne qu'elle leur cause est d'un grand effet dans la balance
contre le bien, tandis qu'un attrait funeste favorise le mal en
tant d'occasions.
On a signalé dans cette enceinte et ailleurs le clergé comme
un corps privilégié; en vérité, je eherclie en vain quels sont
ses privilèges est-ce celui de correspondre avec Borne mais
c'est un droit qu'ont tous les citoyens Belges catholiques, ce
n'est pas là une attribution exclusive du clergé, c'est le droit
de chacuu. Est-ce l'obligation de vivre dans le célibat, de se
séquestrer des bruyants plaisirs du monde, de veiller au chevet
des mourants pour les aider au passage du temps l'éternité, de
fréquenter les hôpitaux et les chaumières mais si ces privi
lèges sont si attrayants, pourquoi donc la carrière ecclésiastique
n'est-elle pas encombrée comme toutes les carrières civiles?
Pourquoi ceux qui s'y consacrent sont-ils peine en propor
tion des strictes nécessités du culte divin
L'institution si justement estime'e des Dames de
Rousbrugghe, continue soutenir avec avantage
une réputation depuis longtemps acquise. Les lan
gues, la composition littéraire, l'arithmétique,
l'histoire, la géographie, le dessein, les ouvrages
d'utilité et d'agrément, y sont enseignés de ma
nière a procurer aux jeunes personnes une éduca
tion distinguée, rendue solide par l'instruction
religieuse, et appropriée a toutes les exigences
des différentes conditions. C'est l'impression que
nous a laissée l'intéressante cérémonie de la dis
tribution des prix jeudi dernier. Elle était précé
dée de la représentation de la Rosière, petite pièce
de circonstancequi nous a fourni l'occasion de
remarquer la prononciation très bien française des
élèves. Dans la proclamation des prix, les noms
entr'autres de M11" Lucie ClinckeniaillePauline
Vanpraet, Léonie Tack, Marie Dullaert, Zénobie
Lambin, etc., ont été le plus souvent appla
par la société choisie et nombreuse que cett
et qui eut été beauc
Parmi les assistaDS se trouvaient beaucoup d'ecclé
siastiques et de fonctionnaires.
Un arrêté de M. le Gouverneur de la Flandre
Occidentale porte que le passage de bateaux k l'é
cluse de Boesinghe (canal d'Ypres a l'Yser), est
interrompu jusqu'à nouvel ordre, et que l'entrée
du canal de Nieuport, par l'écluse de Plasschen—
daele, de tout bateau dont le tirant d'eau excède
1 mètre, est aussi provisoirement interdite.
On écrit de Furnes si août
Ce matin vers les 9 heures, un seul coup de
tonnerre s est fait entendre alors qu'on s'attendait
le moins. Le nommé Quagebuer, fermier au ha
meau Bulscamp-Zwaentje, en a été la victime sa
grange, avec tout ce qu'elle renfermait a été la
proie des flammes. Au moment où je vous écris
midi et quart, la maison et autres bâtimens sont
encore intacts. Les pompiers de cette ville s'y sont
rendus en toute hâte. {Journal de Bruges.)
On lit dans le Nouvelliste de Bruges
Dans la nuit du 20 au 21 de ce mois, deux in
dividus ont été arrêtés Ostende, sous prévention
d'adultere. Le fait a été dénoncé par le mari de la
prévenue, qui est Bruxelloise, et son complice est
Français d'origine, mais réside depuis quelque
temps en Belgique.
Tous deux se trouvent actuellement écroués a
la maison d'arrêt de Bruges.
On écrit d'Ostende, 23 août
Hier, vers 5 heures du soir, un élégant yacht
anglais, a voulu, malgré la basse marée hasarder
l'entrée du port d'Ostende, et est venu s'échouer
devant le pavillon royal toutefois après des ef
forts inouïs, l'équipage est parvenugrâce un
temps superbe et k un vent favorable, k relever le
navire qui a jeté l'ancre au large. 11 sera proba
blement entré cette nuit au port.
ÉTABLISSEMENT D'UN CONSEIL DE PRUD'HOMMES
A YPRES.
LÉOPOLD, roi des Belges,
A tous présens et k venir, salut.
Vu la loi du 9 avril 18(12, et les dispositions
organiques y mentionnées,
Vu la résolution, en date du 28 mai de cette
année, par laquelle le conseil communal d'Ypres
i,„r.„1 r 1
mte avait reunie,
considérable si l'enceinte du local l'avait permis, t "ïopsSAde prufj^t^aaàès,^^» fournir les locaus