nécessaires tant pour la tenue des séances que pour les mises aux arrêts Sur le rapport de notre ministre de l'intérieur, et notre ministre de la justice entendu, Nous avons arrêté et arrêtons Art 1". Il est établi h Ypres un conseil de prud'hommes composé de sept membres et de deux suppléans. Art. 2. Ces membres seront choisis dans les branches d'industrie ci-après désignées et dans les propositions suivantes Les fabricans de dentelles et de rubans de toute espèce nommeront trois membres, dont deux se ront marchands-fabricans et l'un sera chef d'ate lier, contre-maître ou ouvrier patenté, ci 3 Les fabricans de savon, les sauniers et les distillateurs, deux membres, dont l'un sera marchand fabricant et l'autre chef d'atelier, contre maître ou ouvrier patenté2 Les tanneurs et les brasseurs, deux mem bres, dont l'un sera marchand-fabricant et l'autre chef d'atelier, contre-maître ou ou vrier patenté2 Art. 3. Les fabricans de tabac et les orfèvres éliront les deux suppléans, dont l'un sera mar chand-fabricant et l'autre chef d'atelier. Art. 4. La jurisdiction du conseil s'étendra sur tous les fabricans, chefs d'atelier, commis, contre maîtres, ouvriers, compagnons et apprentis tra vaillant pour les fabriques situées dans le ressort du tribunal de première instance d'Ypres, quel que soit lé lieu du domicile desdits justiciables. Art. 5. La ville d'Ypres fournira les locaux né cessaires, tant pour la tenue des séances du conseil de prud'hommes que pour la mise aux arrêts. Les frais de premier établissement, les dépenses an nuelles de chauffage, d'éclairage et autres menus frais, seront pareillement a sa charge, aux termes des articles 68 et 69 du décret du 11 juin 1809. Art. 6. Notre ministre de l'intérieur et notre ministre de la justice sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté. Donné a Ostende, le 12 août i842. LÉOPOLD. On lit dans Y Écho du Nord, du 21 août Le calme est rétabli a Roubaix, grâce au départ des troupes qui y avaient été envoyées. Récapi tulons rapidement les événements Depuis quelque temps, M. Davion, le commis saire de police de Roubaix, s'était aliéné l'esprit de ses administrés. L'administration municipale, écrivit M. le préfet pour lui demander son changement. Le préfet, nous assure-t-onré pondit d'une manièie évasive. Le 17 août, vers neuf heures, deux jeunes filles de quatorze quinze ans, jouissant d'une bonne réputation, regardaient les objets exposés dans la vitrine d'un magasin, lorsqu'elles furent accostées par le com missaire de police et traitées fort brutalement par lui. L'une d'elles fut conduite en prison malgré ses protestations, et son frère, qui était venu la réclamer, fut aussi incarcéré illégalement. Il n'en fallut pas davantage pour exaspérer et ameuter la population. Le lendemain, M. de Saint-Aignarpréfet du Nord, envoya h Roubaix un bataillon du 23e léger. La tranquillité, qui était rétablie, se changea en inquiétude sombre quand on apprit l'arrivée des troupes, qui s'établirent sur la place et inter rompirent toutes les communications avec les rues adjacentes. Une compagnie est venue stationner en face de YHolel de France. M. Werquin premier sup pléant du juge-de-paix, voyant les mauvaises dispositions de la troupe envers les personnes qui se trouvaient en face de cet hôtel, et qui pour la plupart étaient des jeunes gens appartenant aux premières familles de Roubaix, s'approcha du capitaine et lui dit Je vous réponds sur ma tête que les personnes que vous voyez ne vous feront aucun mal; je vais les prier de se retirer, et je vous promets qu'elles obtempéreront ma de mande. Néanmoins les soldats se ruèrent sur les spec tateurs; heureusement, la porte de l'hôtel se trouvait ouverte et ils purent s'y réfugier. M. Werquin lui-même n'a dû son salut qu'à un agent de police qui, au moment où deux millitai- res se disposaient le percer, leur a dit Mal heureux, vous allez tuer le juge-de-paix! mais tout ne se borna pas cette scène d'horreur. Il restait en face de l'hôtel un jeune homme, M. Champon qui, dans la mêlée, n'avait pu se ré fugier dans l'hôtel les militaires le remarquèrent, plusieurs entr'eux se jetèrent sur lui et lui per cèrent le bras d'un coup de bayonnette. A ses cris la porte de l'hôtel fut ouverte, et au moment où l'on recueillait le malheureux blessé, un second coup de bayonnette lui perçait la cuisse. Le chef de l'établissement, indigné de la con duite du commandant de ce détachement, se per mit de lui faire quelques observations sur la violation de son domicile; il lui fut répondu qui si un homme avait le malheur de sortir de son établissement, il le ferait prendre d'assaut. Or, six personnes blessées se trouvaient dans l'hôtel leur position réclamait des secours immédiats et l'on ne pouvait les secourir. Ce ne fut qu'environ une heure après cette scène qu'un chirurgienM. Desbarbieux, qui a pu donner des soins au blessés. Le lendemain deux escadrons de cuirassiers et un bataillon d'infanterie étaient échelonnés sur la route de Croix Roubaix, et M. le préfet, ac compagné du général Magnan, était arrivé onze heures dans cette dernière ville, où il s'est fait rendre un compte exact de tout ce qui s'était passé. M. le maire a de nouveau protesté contre l'inter vention des troupes dans cette déplorable affaire et il a déclaré positivement qu'il donnerait im- médaitement sa démission et qu'il ne répondrait plus de la tranquillité de la ville si les troupes n'étaient pas renvoyées sur-le-champ. Nous sa vons de bonne source que la majeure partie des conseillers municipaux aurait imité son exemple. Vers trois heuresl'ordre du départ a été donné aux troupes. Le commissaire de police Davion est parti hier trois heures, de Roubaixdans une voiture es cortée d'un piquet de cuirassiers il était accom pagné d'une foule nombreuse, qui l'a hué et sifflé jusqu'à la route de l'embranchement. On nous affirme aujourd'hui qu'il est parti ce matin de Lille pour Paris. Une enquête a dû être faite Roubaix sur l'arrestation illégale de la jeune fille, cause première des troubles. On nous écrit de Langemarck I>e pensionnat de Langemarok établi seulement depuis cinq ans, peut rivaliser désormais avec tous les institu tions primaires. La belle journée de Mardi en a fourni une preuve incontestable. Au moins trois cents étrangers, parmi lesquels on distinguait plusieurs ecclésiastiques, sont allés embellir de leur présenceles exercices publics qui ont eu lieu l'occasion de la distribution aux élives de eet établissement. La nombreuse assemblée était présidée par Monsieur Le Vicomte Depatin de Langemarck, bourg mestre, les échevins et le clergé de la eommune. La so lennité a commencé deux heures et demie dans l'ordre suivant noté au programme i° Marche militaire pour harmonie, exécutée par les élèves. 2» Discours sur les avantages de l'instruction par Édouard Vanbiesbrouck, fils du directeur. 3° Dé clamation de plusieurs beaux morceaux français et flamands. 4° La marche nocturne, fragment de choeur, exécutée par les élèves. 5° Les méoontents, prologue. 6° Le Charlatan, drame en un acte. Fantaisie variée pour fanfares, par Mr Neerman, exécutée par les élèves. 8» La distribution des prix. g» Finale, chantée en choeur, par les élèves. io» Le compliment de remerciaient. Ces différents exercises se sont succédés avec un trans port d'admiration et ont captivé un haut point l'attention de l'auditoire. A peine les assistants ont-ils pu attendre la fin de chaque morceau pour faire éolater un tonnerre d'applaudissements. Les élèves qui se sont le plus distingués, et dont l'action pleine de feu et vraiment naturelle a rencontrée une sym pathie toute particulière, sont Abdon Mullie de Langemarck, César Cardinael d'Ypres et Charles Mathieu de Clercken. Ce dernier mérite une mention particulière il doit tout son succès i six mois d'étude de la langue française. Mous nous plaisons rendre justice au zèle et au talens des instituteurs qui dirigent cet établissement et croyons qu'il n'est rien de plus utile que ces exercices publics qui obligent les élèves se produire devant leurs parents avec toutes leurs connaissances acquises et laisser constater quel a été le lot d'instruction que leur diligence ou leur aptitude a fait échoir en partage. Les différents objets d'art et de sciences, exposés par les élèves, étonnent réellement par l'exactitude, la beauté et la grande propreté. Mous apprenons aveo plaisir que cette exposition restera ouverte jusqu'à la Un des vacances et nous prions les curieux de l'aller voir. Parmi les lauréats, voici ceux qui ont obtenu le plus de prix Charles Bintein, de Westroozebekel5 et la médaille d'honneur accordée par Mr Le Vicomte Depatin, bourgmestre de la commune l'élève qui a le plus grand nombre de prix. Abdon Mullie, de Langemarck-, César Cardinal, d'Ypres-, Ange Delefortriede Nieu-wcapelle Louis Leconte, de Heninghe-, Édouard Lootvoet, de Pollinckhove-, Louis De- lanote, de Haringhe Benoit Liebaert, de Langemarck-, Pierre Vandeputte et Jean Desmet, de Maldeghem- Charles Vandendriessche, d'Ypres-, Charles Mabieu, de Clercken-, Jean Opsomer, de NieucappelleAuguste Verhille, de Par- peringhe-, Louis Debroyne, de Pollinckhove-, Charles Declerck, d'Ypres. Bruxelles, 26 août. Trente ouvriers travaillent jour et nuit pré parer l'aile gauche du palais de l'industrie, qui est destiné recevoir les deux cents ouvrages que la commission directrice de l'exposition n'a pu placer dans les locaux que le gouvernement avait primitivement mis sa disposition. On espère que cette nouvelle salle pourra être ouverte jeudi au public. Le Moniteur publie les lois qui accordent la naturalisation ordinaire M. P-F. Meyer, maréchal-de-logis au 1" régiment de lanciers, né Vechta (grand-duché d'Oldenbourg); a" M. R. de Heineken, capitaine au 11e régiment d'in fanterie, né Altdebern (Saxe); 3° M. P.-F. Gonez, instituteur Tournai néà Fenain (France); et 4" M. A. Paneja, colporteur, domicilié En- ghien, né Malaga (Espagne.) Le 24, la foudre est tombée Bossu-Got- techain5 heures et demie de l'après-midi; un domestique de ferme ainsi que deux chevaux ont été tués sur le coup. Un fait singulier vient de se passer la pri son des Petits-Carmes. Un détenu du quartier cri minel a déclaré, il y a quelques jours, M. le procureur du roi, qu'il est l'auteur du crime com mis l'année dernière la cure de CorteDberg, et imputé aux nommés J.-B. Geens et Bonné père et fils, tous trois colporteurs; lesquels ont été con damnés de ce chef, par la cour d'assises du Brabant, la peine capitale, et exposés vendredi dernier sur la Grand'Place, par suite de commutation de la peine de mort en celle des travaux forcés perpé tuité et temps, avec carcan. D'après les aveux de ce détenu, Geens et les Bonné n'auraient pris aucune part ce crime. Le départ de ces condam nés pour la maison de force a été jusqu'à présent suspendu, et l'on est fort curieux d'apprendre si les renseignements et les circonstances viendront jus tifier de la sincérité de cette imparfaite révélation.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 2