JOURNAL D'VPRES IT DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 2605.
26me année.
Il y a quinze jours, nous avons émis
quelques pensées sur le système électoral
dans son ensemble.
L'approche des élections communales
nous engage publier d'autres réflexions
qui s'y rattachent d'une manière plus spé
ciale et plus directe.
De même que les chambres, qui produi
sent le pouvoir exécutif, doivent représen
ter fidèlement la nation et personnifier ses
vœux généraux; de même il importe hau
tement que les mandataires de la commune
soient l'expression exacte et sincère des
besoins et des prérogatives de la généralité
des administrés. Sans doute, l'unanimité
ne consacrera jamais aucun résultat une
assemblée d'hommes plus ou moins nom
breuse ne saurait être mue par les mêmes
sentiments, par les mêmes idées. Mais il
est naturel et juste que les minorités se
soumettent en tant que de raison aux ma
jorités; sans cela le gouvernement, l'admi
nistration deviendraient impossibles. Et
cependant, selon nous, les minorités ne
doivent point être sacrifiées aux majorités,
c'est-à-dire, que les fonctionnaires issus de
la réunion du plus grand nombre n'ont
pas le droit de mépriser dans le parcours
de leur carrière les droits du nombre le
plus petit. L'élu tient sa mission de tous
c'est en ce sens seul que la minorité fléchit
devant la majorité.
Nous l'avons dit, et nous le répétons au
risque de blesser certaines ambitions, ceux
que la fortune a acablés de ses faveurs
comme ceux qu'elle a impitoyablement
répudiés ne conviennent pas la plupart
des fonctions publiques. Aux riches les
places d'honneur; aux classes moyennes
les travaux pénibles du gouvernement et
de l'administration; aux malheureux la
générosité et l'appui de tous.
La commune, pas plus que l'état, ne
veut être conduite par des hommes que
l'abondance a rendus dominateurs et qui
sont Sans cesse disposés immoler tous et
tout eux et aux leurs. Pour trancher le
mot, l'aristocratie administrative n'est pas
préférable l'aristocratie politique. Con
fiez le gouvernement aux plus riches du
pays et de suite il diront YËtat c'est
nous abandonnez les affaires communa
les aux plus riches de la ville et de suite
ils diront encore la commune c'est nous.»
Le plus grand défaut que l'on puisse
rencontrer chez un conseiller communal
est, ce nous semble, la préoccupation per
sonnelle. Quiconque ne voit dans cette
autorité inférieure qu'un marchepied pour
arriver des fonctions plus élevées; qui
conque ne brigue lefauteuildelacommune
que parce qu'il y voit le moyen de se pro
curer d'autres avantages de quelque na
ture qu'ils soient, demeurera audessous
de l'accomplissement de son mandat. Son
intérêt propre absorbera constamment
l'intérêt général de ses administrés. Il
sera incapable de donner un vote qui ne
porte le cachet de son misérable égoïsme.
Voilà des motifs qui nous conduiraient
conférer la dignité dont s'agit des
hommes jeunes plutôt qu'à des hommes
d'un âge plus ou moins avancé. On aura
beau vanter l'expérience, nous prétendons
qu'à l'âge de trente ans ou environ, celui
qui a reçu une éducation solide, qui par
son état a contracté l'habitude des travaux
intellectuels, se trouve dans toutes les con
ditions d'aptitude aux charges de con
seiller communal.
Or, la fleur de la vie, le cœur est tout
plein de ce dévouement, de celte abnéga
tion, qui s'usent au frottement des rugosi
tés sociales; l'homme songe moins a 1 ui, aux
siens, l'avenir il est tout ses sembla
bles, tout ses concitoyens. L'amour de
soi n'a pas encore altéré ces nobles et di
gnes sentiments que la nature fait germer,
et que la société étouffe trop souvent. Notre
langage est général; il admet des excep
tions, mais elles sont rares. Donc la pru
dence exige qu'on garde le juste milieu
tant lorsqu'il est question de l'âge que lors
qu'il est question de la fortunedu candidat.
L'une des conditions d'aptitude la
quelle nous tenons beaucoup est celle
de s'énoncer avec facilité et avec perspi-
cuité. Nous repoussons le bavardage, que
cela soit entendu. Mais chaque fois que
nous avons assisté aux assemblées de notre
conseil, l'absence d'explications lucides et
surtout franches nous a donné du regret.
Les uns se taisent, soit par nécessité, soit
par une mesquine tactique ceux-ci veu
lent dissimuler une opinion dont ils n'ont
pas le courage. D'autres sont animés d'un
zèle tellement outré qu'il étouffe la parole
dans leur gorge.
Électeurs, choisissez des hommes qui
sachent parler, mais qui sachent parler
avec clarté, avec concision et principale
ment avec calme.
Cela nous amène exprimer le désir
que l'on écarte rigoureusement les hom
mes de parti.
Un conseiller communal est-il subjugué
par des préventions soit politiques soit
religieuses, constamment il immolera l'in
térêt de tous l'intérêt de quelques-uns.
L'esprit de parti soumet l'autorité des
tiraillements qui se communiquent au corps
des administrés et réciproquement. Les
questions religieuses et politiques ne sont
point du domaine des conseils commu
naux. Leur mission se borne adminis
trer sagement les biens de la commune;
procurer aux habitants la plus grande
somme possible de bien-être moral et ma
tériel; respecter et garantir la liberté de
tous. Électeurs, ne le perdez pas de vue,
le véritable but ne sera point atteint si ce
n'est par des hommes qui ont assez d'é
nergie pour se mettre audessus des pas
sions haineuses et pour en repousser
toutes les injustes prétentions.
A l'occasion des fêtes de Septembre, il
y aura dans la capitale un tir la petite
arbalète. Notre brillante société de Guil
laume Tell y sera oreprcsentcc par le chef-
homme et vingt de ses membres. Ces
messieurs se feront accompagner du Nain,
tambour major et membre honoraire de
la société.
On lit dans le Courrier de Bordeaux
Avant-hier soir, une excellente plai
santerie a mis en émoi toute la population
des rues Palais-Galien, Petit-Taupe, Tour-
ny et S^-Cathérine. Un magnifique ballon,
admirablement gonflé, traversait les airs
emportant avec lui une nacelle dans la
quelle se trouvait un homme. Arrivé la
hauteur de la place de la Comédie, la
nacelle s'étant détachée, un superbe para
chute s'ouvrit avec grâce, et par ce moyen,
le hardi aréonaute descendit majestueuse
ment vers la terre.
Malheureusement, l'infortuné avait
compté sans les tuyaux de poêle et les
cheminées. La nacelle s'étant accrochée en
effet la cheminée d'une maison impasse
de la Monnaie, ce ne fut pas sans une vive
épouvante que les nombreux spectateurs
de cette scène, aperçurent tout coup
l'aréonaute, dont le corps penché tout en
tier, la tête en bas dans la rue, n'était rendu
miraculeusement que par un pied. Dire le
désespoir et les cris poussés par les com
mères du quartier, serait chose impossi
ble.
Arracher le pauvre aréonaute de cette
affreuse position était chose difficile. Le
lendemain matin onze heures il y était
encore.
Nous allions oublier de dire que l'in
trépide aréonaute était en carton.
Un grand soulagement va être apporté
la uGpalaîftvu ouvrière des Flandres. Plus
de uix mille otw'iers sont assurés de trou-
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
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Royaume.
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tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
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21 Septembre.