Le roi est attendu ce soir de retour du camp de Beverloo. Le prince Michel Stoudza, régent de la Moldavie, a quitté avant-hier Bruxelles pour retourner a Jassy. Pendant son séjour dans notre ville le prince a fait des achats et des commandes considérables chez nos principaux marchands et fabricants. On évalue plus de quatre cents mille francs le montant de ces achats qui consistent en bronzes, pendules, meubles, dentelles, lin gerie, tapis de Tournay et autres tissus riches. Malgré les avis officiels publiés dans les journaux, il continue parvenir aux administrations publiques un grand nom bre de pétitions non timbrées. Conformé ment aux ordres formels des différents ministres, ces requêtes ne reçoivent au cune suite et sont renvoyées aux signatai res. Tous les membres des commissions d'agriculture ont reçu cette année, de la graine du tabac de Manille. Dans presque toutes les communes cette plante a été cultivée, pour la première fois, avec un plein succès. Le produit du tabac de Ma nille ne laisse rien désirer, il est d'une bonne qualité, et sous tous les rapports il surpasse les tabacs cultivés jusqu'ici en Belgique. EXTÉRIEUR. FRANCE. paris, 2 octobre. On écrit de Fécamp (Seine-Inférieure) Un terrible désastre est venu, samedi matin, jeter l'épouvante dans notre ville, après une nuit pendant laquelle des tor rents de pluie étaient tombés sans inter ruption. Vers cinq heures du matin, il fut facile de reconnaître qu'il n'y avait aucun moyen d'échapper l'inondation; les caves de plusieurs maisons situées dans le Bail, étaient déjà remplies d'eau; l'alarme fut donnée dans la ville, et des marins arri vèrent en toute hâte, portant des embarca tions sur leurs épaules. Jusqu'à six heures, l'inondation fit d'épouvantables progrès, sans qu'il fût possible d'y apporter d'autre remède que de déboucher l'entrée du Martine!, obstruée chaque instant par les berbes arrachées du sol et des débris de toute sorte. Cependant les habitans, qui se rappe laient ce qui s'était passé en 1824, étaient restés aux étages supérieurs de leurs mai sons; mais voyant que l'eau montait tou jours et avec une effrayante rapidité, ils prirent le parti d'abandonner leurs de meures. Ce fut alors un spectacle singulier que de voir des canots se promener dans nos rues, presque la hauteur du premier étage, et recueillant des hommes, des enfans, des femmes, qu'ils allaient encore déposer dans les endroits que l'inondation n'avait point encore atteints. Les embar cations, toutefois, ne pouvaient point pé nétrer partout, et c'est en escaladant les toits et les murailles qu'on parvint jus qu'aux habitations situées dans les cours, et qu'on put réussir les personnes qu'elles contenaient. A sept heures, l'eau avait atteint sa plus grande hauteur, <jui, dans certains endroits, ne s'élève pas a moins de trois quatre mètres; force fut, pour lui donner passage, d'abattre coups de hache des portes et des volets; partout les murs s'écroulaient avec fracas. Il en fut ainsi pendant une heure environ, puis le torrent se creusa une issue dans les carrières et s'y engouffra avec force, pour se jeter ensuite parvingt dans le Retenue. Peu a peu le volume d'eau diminua, et la pluis cessant, il ne resta plus sur tout le par cours de l'inondation qu'une épaisse cou che boueuse, jonchée d'arbres fruitiers, de meubles et des marchandises. Il nous serait difficile d'apprécier, quant présent, le dommage sa juste valeur. Nous rapportons seulement ce qui est venu notre connaissance. Un vieillard infirme a été noyé dans son lit, où il a attendu la mort courageu sement, pendant que sa malheureuse fem me se sauvait par une fenêtre. La femme du brigadier de gendarme rie a été enlevée sans connaissance de son domicile. Elle a reçu plusieurs contusions la tête, et l'on a craint pendant quelque temps qu'elle ne fût atteinte d'une conges- tation cérébrale. Grâce une large sai gnée, son état n'offre plus d'inquiétudes. Un gendarme a été blessé la jambe, mais sans gravité. Un autre gendarme fut renversé et faillit se noyer. On l'avait dit mort, mais, heureusement, ce bruit était sans fonde ment. t Plusieurs chevaux ont été trouvés sans vie dans une écurie de la rue du Grenier- à-Sel. Une maison de cette rue, occupée par Mr Lechat, et construite sur carrière, est tombée en partie. Une fondance s'est éga lement déclarée non loin de là. La poste aux lettres, le greffe de la justice de paix, la gendarmerie, ont éprou vé de grands dégâts. Les régistres, les papiers qui se trouvaient dans ces maisons ont été enlevés. Les jardins qui s'étendent sous la côte Saint-Jacques ont été dépouillés de leurs arbres et de leurs murs; il en a été de même de ceux qui avoisinent la rue Neu- ve-du-Marché, où de sérieux dommages sont aussi constater. Les nouvelles de la campagne que nous recevons chaque instant ne sont pas moins alarmantes. Partout où l'orage s'est fait sentir, les cours ont été inondées, les digues rompues, les bâtimens engloutis. Dans plusieurs localités, les semences con fiées la terre ont été balayées, les arbres déracinés; les champs sont unis comme s'ils avaient été roulés. Un petit bois-taillis, situé sur le ver sant d'une colline, Maniqueville, a été Îiorté dans le fond de la vallée par la vio- ence de l'avalanche. De véritables lacs d'eau séjournent sur les plateaux. Au hameau du Mont Rôti, douze mai sons ont été renversées, une ferme a été envahie jusqu'à la hauteur des toits; la récolte contenue dans les granges est en tièrement perdue. Samedi soir, il était impossible d'arri ver Etretat sans risque de vie; des ravins sont comblés par la vase, et des excavations de plus de 20 mètres se sont formées dans plusieurs endroits. On attendait dans la plus grande anxiété l'arrivé d'un ingénieur avant d'entreprendre aucun travail pour faire écouler l'immense nappe d'eau au- dessus de laquelle on n'aperçoit plus que des toits. MOT IL LU© ©BWI^ pour tous que le principe de l'Union est sorti victorieux d'une lutte de dix-huit mois. Quant h la question des personnes, elle n'est que secondaire. Sous le rapport administratif, en prenant pour point de comparaison les actes posés dans un laps égal de temps nous ne voyons pas en quoi le cabinet de i84o pourrait en remontrer au ca binet qui lui a succédé. point de vue parlementaire, il faut l'avouer, puisque c'est un fait patent, le cabinet Lebeau renfermait un plus grand nombre d'hommes ha bitués aux luttes de la tribune. Cette habileté n'est pas h dédaigner dans un gouvernement représen tatif, où l'homme d'état le plus habile, s'il n'a pas Ja langue encore plus adroite que la main et plus déliée que l'esprit, ne parviendra jamais a sa faire estimer a sa juste valeur. Or, voilà le côté faible du cabinet actuel voila ce qui en nécessite le remaniement. Il ne s'opérera que pour ce motif, et non h cause d'exigences de parti, ou de vœux exprimés par la majorité. La question n'est donc point celle que traite VObservateur, ni telle que, sur sa parole, quel ques journaux, ses satellites, s'imaginent qu'elle est les principes demeurant les mêmes, nous pouvons dire Le cabinet ne change pas. Bruxelles, 4 octobre. Le 17 septembre, est décédée, presque su bitement dans ses domaines, près de Hasselt, M"' The'rèse, comtesse de Corswarem-Looz du Saint empire Romain, douairière de feu M. Adrien, baron de Heusch de Bombrouck. Née dans le Brabant, en iy5o, issue d'une des plus anciennes familles du pays (chapitrale au XVe siècle sœur et tante des ducs et princes de Corswarem-Looz, madame de Heusch avait con servé jusqu'à sa quatre-vingt-douzième année toutes ses facultés intellectuelles; elle laisse une nombreuse postérité et elle a joui du bonheur de voir grandir les fils de ses petits-fils. Bonne épouse, bonne mère, pieuse et charitable, les siens la pleureront sincèrement; le pauvre la re grettera, car il perd en elle son plus grand soutien. M. le comte De Muelenaere est attendu ce soir Bruxelles. 11 doit assister demain a un conseil de cabinet où il doit être question, dit-on, de la position équivoque de quelques-uns de ses membres. On parle en outre de la retraite de M. le comte d'Arschot, grand maréchal du palais, qui serait remplacé par M. le comte De Briey, ministre des affaires étrangères. {Belge.) Le Moniteur publie un arrêté royal du 3o septembre portant que le renouvellement triennal de la moitié des conseillers communaux aura lieu le 25 octobre prochain, a dix heures du matin, dans toutes les communes du royaume. Dans les communes divisées en sections électo rales, le renouvellement des conseillers sortants s'opérera dans chaque section suivant le tirage au sort qui aura été fait, le cas échéant, conformément la loi du 3 juin 1842. Les électeurs se réuniront dans les locaux qui leur seront indiqués par les lettres de convocation. L'Indépendant s'efforce de justifier la dé cision prise par M. le ministre des financescon cernant l'entrée des vins en bouteilles, venant de France. S'appuyant sur les antécédents et le texte de la convention du 16 juillet, ce journal démontre que le droit sur le verre est compris dans le droit du vin La mort a récemment enlevé le plus riche propriétaire de la Guyane française, issu d'une famille, M. C.-F. De Kerckhove, chevalier des ordres de Saint-Louis et de la légion-d'honneur, ancien officier supérieur d'artillerie, dernier des cendant de la branche de Kerckhove des barons de Woton, originaire d'Audenarde, qui s'est établi en Fiance sous Louis XVI. On rapporte que ce colon faisait un digue usage de son immense for tune en secourant les pauvres. Il a laissé une fille qui a épousé M. De Saint-Quentinmembre du conseil colonial de la Guyane française. Pendant que l'empereur Nicolas voyage dans l'intérieur de son empire, le duc et la duch-^e de Leuchtenberg font une tournée en Allemagne; ils sont arrivés a Vienne Mmo la duchesse d'Angoulême et sa nièce ont quitté Vienne le 24 septembre pour se rendre Coritz, leur résidence d'hiver.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 2