JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. No 2613. Mercredi, 19 Octobre, 1842 26me année. Le Progrès dit qu'il a rarement pro noncé notre nom; qu'il s'est moqué parfois du Propagateurqu'aujourd'hui cependant il importe de lui répondre. Quoique le premier point soit admissible, il n'y a pas de quoi se vanter on tâche d'oublier le nom d'un rival heureux le mot Propa gateur devait rappeler au Progrès qu'il n'a ni lecteurs, ni abonnés, ni annonces sur tout. La feuille de la rue du Temple n'a jamais osé rire que du bout des lèvres et en cachette seulement, car personne ne s'en est aperçu. Ce qui est inadmissible absolument, c'est que le Progrès nous ait répondu d'une façon concluante. Plusieurs fois il a essayé, jamais il n'a réussi. Don nons une preuve de plus nos assertions. Il y a peu de temps, le Propagateur a lancé un édit de proscription contre les citoyens favorisés de la fortune, espérant sans doute acquérir par là un peu de popu larité. En fait de popularité, le Progrès n'ignore pas que nous n'avons plus rien acquérir, car nous ne comptons point sur les incorrigibles. Cela soit dit en pas sant. L'essentiel est que les observations générales que nous avons faites sur les élections n'ont pas la signification que leur prête le Progrès. Nous désirons que toutes les classes soient représentées dans le con seil, et c'est pour cela que nous n'aimons point qu'il soit exclusivement composé des favoris de la fortune. Disons-même que, sous ce rapport, la liste de candidats com muniquée au Propagateur laisse désirer: l'élément bourgeois et industriel y est né gligé. En tant que la majorité sanctionne cette liste, nous sommes prêts l'approu ver ouvertement. Le Progrès comprend tout cela, mais il altère notre pensée, pour donner un prétexte ses attaques. Ensuite, d oublie (lui qui a si bonne mémoire d'ail leurs) que naguère il accusait notre parti, et en même temps la noblesse, de se ligner contre le libéralisme. Est-on calme, leo teurs, quand on commet de semblables contradictions? Le Propagateur donne un article des plus violents dans lequel il insulte tout la fois, le corps électQral, l'administration qui régit la ville et tous les hommes qui ne partagent pas les opinions qu'il cherche en vain propager, c'est-à-dire, la grande majorité de nos concitoyens. Voicile différend. Nous disons que les hommes modérés constituent la grande majorité, partout, dans le pays, dans les provinces, dans les communes. Les franc- maçons et quelques accolytes prétendent, au contraire, vous venez de le lire, qu'eux seuls forment la trèfc grande majorité. Les faits sont là comptez les journaux de part et d'autre; comptez dans les cham bres, dans les conseils -provinciaux, dans les conseils communaux. Maintenant faut- il s'étonner que nous perdions notre sang froid en face de l'outrecuidance de nos adversaires? Est-ce insulter l'administra tion, le corps électoral, que de proclamer la vérité et d'être équitables? Lorsque nos adversaires offensent le bons sens, com ment ne pas offenser la langue par un barbarisme pour rendre leur dévergon dage? Nous ne chercherons pas démontrer, continue le Progrès, de quel côté gît la cupidité et l'ambition, nous ne dirons pas quels sont les hommes qui -veulent domi ner le pays, chacun le sait de reste. Oui sans doute, et vous avez bien raison. Mais nous accuser d'avoir juré haine la religion, nous qui déplorons sincèrement l'abus que l'on ne cesse d'en faire, parce queOh! mais c'est une horreur! On veut aveugler, intimider les élec teurs. Oui, Electeurs, on veut vous aveugler, en protestant qu'on prend cœur les intérêts de la religion, bien plus que les ministres de cette religion eux- mêmes; on veut vous intimider par la main-morte, les dîmes et l'inquisition. Il y a liberté de l'enseignement. De cette liberté nait la concurrence qui donne l'a vantage aux établissements épiscopaux. Le Progrès appelle cela du monopole. L'exclusion des prêtres serait pour lui la liberté. Est-on modéré, lecteurs, quand on raisonne de la sorte? Nos adversaires soutiennent qu'il y a de l'économie pour la commune dépenser 15,000 francs au lieu de 3,000 francs. Admirable logique! Avons-nous jamais discrédité le col lège de S'-Vincent de Paul? Malgré tous nos efforts pour rester polis l'égard d'un confrère qui ne l'a jamais été notre égard, nous devons persister dire que le Progrès dénature la vérité, qu'il offense la justice; et que le Propaga teur est constamment resté fidèle sa devise. Que le public, que le corps électoral décide entre notre adversaire et nous. Par arrêté royal du 30 septembre 1842, le lieutenant-colonel N.-J. Baudoux, com mandant de place de 2e classeest désigné pour servir, en cette qualité, Ypres. On s'abonne Yprea, Grand'- Place, 3') vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume- PRIX DR l'ABO.\\t:nE.\T, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur l'pres Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOXS. Iï centimes par ligue. Les ré clames, *4 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 7PB.3S, 19 Octobre. Le Progrès continue de jouer la bonhom- mie propos des élections; mais, comme dit un proverbe, le bout de l'oreille perce toujours; aussi le triste journal s'acquitte- t-il si misérablement du rôle imposé qu'il est impossible qu'on ne le couvre des plus étourdissants sifflets. - Voyez plutôt. Progrèssi vous aviez le pouvoir de l'anéantir, il n'existerait plus. Non vous ne vous seriez pas borné retirer le sub side, vous auriez anéanti l'établissement. Par la bienveillante intervention de M. le mi nistre des affaires étrangères, M. Maerlens a enfin obtenu des renseignements détaillés sur la mort de son fils Auguste, décédé a Andrinople (Turquie). D'après ces renseignements, une fièvre maligne typhoïde régnait dans l'hôpital militaire; i5 a 20 soldats y mouraient par jours. M. A. Maertens, n'écoutant que la voix de l'humanité, osa braver le danger; son assiduité auprès des malades lui devint fatale. Atteint de l'épidémie, il succomba, au bout de 5 jours, nonobstant les soins qui lui furent prodigués, l'envi, par la famille de M. Belhomme, négociant français, et par celle de M. Vernaka, consul de France, chez qui il était logé. Le curé catholique d'Audrinople, Père Joseph Kosalta, l'assista jusqu'au dernier moment, et lui rendit les honneurs funèbres dans le cimetière catholique de Cavagoed. Dans la liquidation des affaires du défunt M. le baron Behr, ministre résident de Belgique près la Porte Ottomane, a agi avec une délicatesse et un dévouement qui méritent des éloges, et qui prouvent que les Belges, se rendant dans ces pays lointains pour se livrer k l'étude ou pour se créer une positiony retrouvent leur patrie dans ceux qui la représentent. Nous appelons l'attention de nos concitoyens mais surtout celle de nos magistrats, sur l'article suivant que nous empruntons a la Gazette de Mons. Le collège d'Aht est sur le point de se recons tituer, des pourparlers ont eu lieu ce propos

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1