No 2617. 26me année. II y a quelques années, nous avons vu reparaître au milieu de nous, la secte des francs-maçons. Parmi les moyens adoptés pour répandre leurs doctrines, il faut pla cer au premier rang le Progrès. La mission a été ouvertement acceptée. Nous nous sommes constitué l'adversaire de ces novateurs. Nos efforts, quelquefois chaleureux sans doute, ont tendu exclusi vement combattre les extravagances du parti ultra-libéral. Quand il s'est agi des élections, nous n'a vons eu d'autre but que de faire prévaloir dans la commune, des idées de conciliation et de paix. En défendant la religion et ses ministres contre les attaques des francs-maçons, malgré notre zele et notre énergie, jamais nous n'avons entendu nous séparer des hommes sages et modérés qui constituent et constitueront toujours la majorité. S'il existait un parti de fanatiques se trouvant l'extrémité opposée, ce parti ne serait pas le nôtre. A l'approche des élections, le Propaga teur s'est borné des considérations géné rales; il n'a pas affiché la prétention de mener les opérations électorales. Le Pro pagateur n'a pas même composé une liste de candidats. Peu lui importe les person nes, s'il parvient obtenir la sanction de ses principes. Le Progrès s'est conduit autrement. Pour acquérir un mérite quelconque, il a voulu triompher toute force dans les élections. Il a sondé le terrain; il est allé la piste des ambitions naissantes; et quand il a connu les jeunes gens qui avaient le plus de chances de succès, il les a proposés comme étant ses propres candidats. Puis il a caché ses griffes et ses dents; il s'est enveloppé d'une peau de mouton; et pour ne pas aller trop loin, car il n'y eût plus eu moyen d'en revenir, ce qui n'était pas admissible dans la feuille a été imprimé et distribué séparément. C'est ainsi que la veille des élections, on a lu les lignes suivantes Le parti libéral n'a rien de commun avec les francs-maçons, il veut que l'ins truction soit religieuse et morale; qu'il y ait liberté pour tous, même pour les mi nistres de la religion. Après des palinodies aussi formelles, le Progrès est-il en droit de s'approprier un succès auquel il n'a pas seulement contri bué? Il n'y a pas hésiter, le résultat électo ral, dans notre ville, est l'œuvre de quel ques familles qui se trouvent la tête de notre bourgeoisie; c'est l'expression de cette partie des habitants, qui par sa posi tion, et sa fortune, exerce la plus grande influence. Le Progrès n'y est pour rien; ou, si l'on veut, le Progrès n'a fait que quitter la loge pour se mettre la disposition de la majorité présomptive. Il a eu le courage et l'habileté de se ranger du côté des plus forts. Néanmoins le Progrès chante victoire, six fois victoire, victoire enfin.... (sic). Dans son délire, il va jusqu'à louer Dieu d'avoir protégé la bonne cause (sic). Malgré ses protestations d'épargner les vaincus, comme s'il y avait des vaincus et que surtout il eussent besoin de ménage ments, le Progrès s'abat sur le Propagateur; il montre de nouveau les ongles et les dents. Le naturel se trahit en dépit de tout. Le Propagateur n'a publié qu'une liste communiquée de candidats. II n'avait pas de motifs pour soutenir cette liste, comme il n'avait pas de motifs pour attaquer per sonnellement les candidats prétendus du Progrès. Les personnes étaient également hono rables de part et d'autre. Le Progrès est impuissant atteindre certains hommes proposés par notre organe; et l'intention de les insulter été loin de nous. Le hon teux privilège de cracher la figure n'est pas contesté aux francs-maçons; les pa trons du Progrès le savent bien et devraient avoir la prudence de ne jamais prononcer de tels reproches. Les candidats proposés par l'organe du Progrès, tout comme les candidats propo sés par l'organe du Propagateur appartien nent l'opinion libérale modérée. L'un des premiers a publiquement répudié le libéralisme outré. La différence résulte de l'âge et de la position sociale. Dans la liste que nous avons accueillie la bour geoisie industrielle n'était pas représen- tée elle ne laissait désirer que sous rapport unique. |ï.sT \$k En somme donc, la majorité a pu don ner la préférence quelques hommes au tres que ceux présentés par nous; mais elle a été loin de rejeter nos vues et nos opinions. Nous pouvons dire encore et avec con fiance, que nos principes ne trouveront pas d'ennemis dans la majorité de la plus grande moitié du conseil communal. On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE I. ABOXXEHEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4O© Pour les autres localités 4S© Prix d'un numéro S© Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IX8KRTIOXS. 4 y centimes par ligne. Les ré clames, 33 oentimes la ligne. vérité et justice. 2 Novembre. Le journal le Propagateur la Feuille de la rue du Temple. 3me RÉPONSE. Madame, Quoique vous soyez plus jeune, vous êtes néanmoins plus bavarde que moi. Après les protestations de votre pre mière lettre et ma première réponse, la correspondance par trop baroque entre Madame le Progrès et Madame le Pmjmgnteurmail dû miser. Ri vous avez cru qu'une deuxième réponse passerait, nous croyons, et avec plus de fondement, qu'une deuxième réponse est permise. Vraiment, Madame, votre première missive n'était pas si fameuse qu'il ne fût point possible d'y répondre. Vous me reprochez de l'avoir recopiée est-ce donc ma faute que vous écriviez contre vous-même. Vos leoteurs et les miens ne sont point d'avis que je n'ai su que dire; et votre long silence est là pour confirmer leur opinion. Croyez- moi, Madame, avant que vous existiez, on rétorquait les arguments, comme on tirait le canon vous n'avez inventé ni la logique, ni la poudre. Ne vous attribuez donc pas un honneur qui ne vous appartient pas. Je ne dirai pas que cela est tris chose.... car je n'ai pas séjourné Liège, et je ne connais pas le baragouin de cette contrée. A votre grande contrariété, Madame, je me porte par faitement bien. Grâces Dieu, mon tempérament n'est pas lymphatique; ma constitution est assez robuste pour que je puisse attaquer avec chaleur la secte des ultra-libéraux, sans éprouver la moindre altération dans le fonctionnement de mes organes. Il est naturel de s'imaginer la réalisation de ses vœux. Aussi, Madame, vous êtes allée un peu trop vite en besogne. Parce que j'ai paru plus tard qu'à l'ordinaire, vous avez cruou plutôt vous avez espéré que je ne paraîtrais plus. Parce que j'étais calme, vous vous êtes persuadée que j'étais pâle et que je ne tarderai pas me coucher sur mon lit de mort. Ah! personne ne se trompe l'égard de votre tactique quand on est fort, on ne s'amuse pas employer d'inutiles moyens pour rapetiser les autres. Plus un ad versaire est grand, et plus il y a du mérite le surpasser. Si je vous en crois, Madame, vous ne vous échauffez jamais. Cependant, vingt-cinq articles du Progris sont là pour justifier le contraire. Aussi beaucoup plus que moi vous faites concevoir des inquiétudes. Pour tout ce qui a rapport aux élections, je vous renvoie l'article qui précède. Quant aux avis, aux conseils et aux avertissements que vous avez la charité de m'ofTrir, je ne puis les accepter. Entre nous, voici le motif de mon refus. Je n'ignore pas que vous avez fréquenté l'université, ce qui est fort extraordinaire pour une femme. Mais on m'a confié que vous n'êtes ni docteur, ni candidat en droit, ce qui est fort simple vu la faiblesse de votre sexe. Vous ne trouverez pas mauvais qu'en cas de besoiuie-Ju'^dresse un licencié. J'espère, M at/qW 16 vicloire ne TOUS fcra «t quf l'avantage de demeurer, /p? V: I.K nniR'tl. ITKIlt, V' Journal d'Ypres tt de C Arrondissement.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1