JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
26me
•«rt VA
No 2624.
Samedi, 26 Novembre, 1842.
annee.
Nous apprenons qu'une convocation gé
nérale de l'association pour Cancienne in
dustrie linière aura lieu Courtrai le mardi
6 décembre prochain, pour aviser aux
mesures prendre en présence du système
qui semble annoncer la lettre de M. Kindt.
On a choisi cette ville de préférence
toute autre, parce qu'elle renferme les
hommes les plus versés dans la matière et
qu'elle est regardée avec raison comme le
boulevard de notre antique fabrication.
Le ministre des travaux publics fait
savoir que prochainement il sera procédé
l'adjudication publique de l'entreprise
des travaux d'entretien des ponts établis
sur la partie moyenne •de la Lys, Wer-
vicq et Warnêton.
M. le gouverneur de la Flandre-Occi
dentale, par-devant qu'il sera procédé
celte adjudication, on annoncera ultérieu
rement les jour et heure.
On écrit de Gand, 22 novembre
Un coureur russe a fait hier cinquante
fois le tour de la place du Vendredi en 51
minutes. Après cette course effectuée en
présence d'un grand nombre de specta
teurs, un jeune villageois du nom de Félix
Parmentier, habitant la commune d'Eecke,
s'est engagé faire le même trajet en
moins de temps que le russe. Quelques
jeunes gens, désireux de juger de la vélo
cité de l'hémérodrome indigène, l'ayant
excité entrer en lice, Parmentier est
parti comme un trait et a fourni sa car
rière en 46 minutes. Ce résultat prouve
qu'il ne faut être ni de Sibérie ni du Kam-
schatska pour courir lestement et que les
paysans de la Flandre ne sont pas moins
ingambes que les sujets de l'empereur
Nicolas.
Voici les détails que publie le Progrès
du Pas-de-Calais sur le terrible naufrage
du navire anglais Reliance
Un épouvantable sinistre, qui rappelle
le mémorable naufrage de VAmphitryte,
vient de désoler nos côtes. Samedi 12
novembre, deux heures du matin, plu
sieurs coups de canon, tirés presque sans
Intervalle, vinrent réveiller les braves ma
rins de Cucq et de Berlimont. A cet appel
de détressequi se continua jusqu'à cinq
heures et demie, toute la population ac
courut sur la plage. Un immense bâtiment,
poussé par la tempête et ballotté par des
vagues hautes comme des montagnes
s'offrit aux regards. En un clin d'œul
toute celte foule, n'écoutant que son dé
vouement, tenta de lutter contre la tem
pête, tous les moyens de sauvetage qu'il
fut possible de rassembler furent mis en
œuvre. Tous les efforts furent inutiles.
En vain M. Perrinfils du capitaine des
douanes du contrôle de Berck, se jeta au
milieu des flots, en vain le brave Antoine
Sueur le suivit, ils ne parvinrent, après
mille efforts et mille dangers, qu'à sauver
trois personnes. Enfin tout espoir était
perdu, la consternatiofirégnaità bord com
me terre, la foule qui couvrait la plage
se désespérait dans son impuissance de
vant les éclats de tempête qui redoublait
de furie.
Tout coup des cris confus partent du
bâtiment en détresse; une longue clameur
lui répond de la côte, dernier adieu d'hom
mes qui ont fait tout ce qui était humai
nement possible pour sauver des hommes
qui vont périr.
Le canon d'alarme avait cessé de gron
der. Il semblait que les malheureux étaient
fatigués d'appeler du secours. Il y eut un
moment d'attente et d'anxiété mais bien
tôt, travers les ombres de la nuit, on
vit le bâtiment s'enfoncer et s'en aller en
mille pièces.
Alors il fallut songer sauver ce que
la mer voudrait bien rejeter. La plage fut
bientôt couverte d'épaves, et on en a trouvé
jusqu'à Ambéleuse, distance de neuf lieues
de Berlimont. Mais si la mer fut prodigue
de débris, elle fut avare de cadavres. Six
hommes seulement ont été jetés la côte,
n'ayant qu'un souffle de vie et portant
presque tous de profondes blessures.
Ce ne fut qu'à ce moment qu'on eût des
détails certains sur le bâtiment naufragé.
On apprit alors toute l'étendue du désastre
que l'obscurité avait voilée en partie. Le
trois-mâts Reliance of Londoncapitaine
Thomas Green ou Turker (nos correspon-
dans ne s'accordant pas sur un nom, nous
publions les deux versions), était un bâti
ment déjà vieux; car il datait de 1827. Il
avait servi transporter, d'Angleterre en
Chine, plusieurs régimens, et il rapportait,
en retour, une riche cargaison de thé, de
porcelaine et de gingembre.
Ce navire, jaugeant 1550 tonneaux, et
appartenant la Compagnie des Indes,
avait bord 116 passagers et marins d'é
quipage, parmi lesquels se trouvaient 8 ou
10 hommes, 22 officiers anglais, 27 Chi
nois, des Espagnols, des Neérlandais, des
Lancars et des Malais. Il avait quitté Can
ton, chargé de caisses de thé pour une
valeur de 10 millions et des porcelaines et
autres marchandises pour 5 millions en
viron. Il était assuré pour une valeur de
40,000 francs seulement.
On avait transporté les corps recueillis
sur la côte dans les corps-de-garde de la
douane où on leur avait prodigué les pre
miers secours. Toutefois deux des naufra
gés expirèrent au bout d'une demi heure.
Les autres un peu remis furent transportés
l'hôpital de Montrueil.
Un seul parmi les naufragés dont on a
opéré le sauvetage avait conservé toute son
énergie. C'est le maître charpentier du
bord. Homme d'une force herculéenne, il
n'a échappé la mort qu'a force de cou
rage et de sang-froid. Les flots qui avaient
brisé le navire ballottaient, ses débris et
les lançaient avec violence dans toutes les
directions; beaucoup de naufragés ont péri
écrasés par ces débris et c'eût aussi été le
sort du maître charpentier s'il ne les avait
évités en plongeant continuellement et en
ne reparaissant par moment la surface
de l'eau que pour respirer. Ce même hom
me a fait des efforts inouïs pour sauver le
capitaine que la chute d'une matûre a,
dit-il, écrasé.
Quand le jour a paru c'était un triste
spectacle que de voir la plage couverte de
marchandises, de caisses de thé entr'ou-
vertes, de débris de mâts et de cordages.
Par les soins du consul anglais, le corps du
capitaine et celui du second furent recueil
lis et transpoptésrà^oulogne, où les der
niers honiL^uès'lni Ééïîtot rendus lundi.
Jusqu'à p^esénfc le^papi^rs du bord n'ont
SpjçîfteM
PI nshrn rS>au très nui
JerreuiivAur h^côte
sent'aingLne époque de deuil.
Le L§fà cinq heures du matin, un brick
est vjira échouer aux nhares du Tontine'
fages ont jeté la
'et feront de cette
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Boyau me.
■>HI\ DE L'SBO.WKBFVT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4OO
Pour les autres localités 4SO
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tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
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vérité et justice.
7??.3S, 26 Novembre.