JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. No 2632. 26me année. Nous apprenons l'instant le résultat d'une élection préparatoire pour l'exécu tion de la loi sur les conseils des prud' hommes qui a eu lieu hier (vendredi) soir chez Mr Louis Verleure de notre ville. Presque la totalité des électeurs y assis taient. Les fabricants dont les noms sui vent ont réuni une grande majorité des votes. Ceux relatifs au représentant des brasseurs ont seuls été partagés. Mr Jules De Codt, propriétaire, est nom mé secrétaire communal, sauf l'approba tion de la députation permanente. Le Journal de Bruxelles fait ressortir avec une parfaite justesse la mauvaise foi et l'étonnante hypocrisie dont la presse exagérée fait preuve dans les reproches qu'à propos des fraudes électorales elle ose adresser au parti conservateur. C'est ce titre que nous reproduisons aujourd'hui l'article suivant de la feuille de Bruxelles. Rien de mieux que de réprimer la fraude électorale, de quelque côté qu'elle vienne. Mais nous ne pouvons souffrir que nos adversaires s'arrogent, pour ainsi parler, le monopole de la vertu politique, et qu'ils se posent les défenseurs exclusifs de la morale en fait d'élection. Ce rôle ne leur sied pas. La censure n'est reçue que lorsqu'elle est impartiale. Or, celle de M. Lebeau et de ses amis ne l'est point. Tan dis qu'ils s'élèvent contre la création de nouveaux électeurs, ils cherchent atté nuer les violences employées par leur parti dans les commices. Après avoir rap pelé la publication, qui a eu lieu l'année dernière, de ces pamphlets destinés ac créditer des faits de la fausseté la plus notoire, comme le projet de créer 20 50 millions d'impôt au profit du clergé, celui de rétablir la dîme (projet dont on disait que la chambre était saisie) et enfin celui de nommer chaque curé bourgmes tre, M. Dumorlier s'est écrié, dans la séance d'avant-hier Voilà des faits qui sont une fraude électorale bien plus grande que celle dont vous vous plaignez. Si toujours j'ai été disposé prêter l'appui de ma parole pour empêcher la création de faux électeurs, plus forte raison le serai-je po.ur empêcher de fausser la confiance, la conviction des véritables électeurs. Eh bien, je le ré- pète, voilà ce que nous avons vu. Mais on a été plus loin encore; on a vu la calomnie et les assommeurs appelés dans les élections l'appui d'une opinion. Et maintenant les personnes au profit des- quelles toutes ces choses se sont passées, saisies subitement d'un beau puritanis- me, viennent nous accuser de vouloir fausser le régime constitutionnel C'est trop fort! Ah, Messieurs! il est par trop commode de vouloir cumuler ainsi les avantages du vice et les honneurs de la vertu Après avoir employé tous les moyens imaginables pour fausser les élections, retourner le reproche contre ses adversaires c'est un rôle qu'il fal- lait démasquer. Nos adversaires qui parlent de fraudes propos de la création de nouveaux élec teurs, ne se montraient pas si puritains, lorsque, il n'y a pas bien longtemps, ils décidaient, dans une réunion électorale tenue en loge maçonnique, que les paten tes de colportage seraient payées sur cer tains fonds secrets, la condition que les colporteurs ruraux reconnaîtraient cette faveur par des votes complaisants. Dans les seuls districts de Tournay et d'Alh, le nombre de ces électeurs improvisés était fixé 140; le même moyen devait être mis en usage dans d'autres districts. Les frères et amis en avaient conçu des espé rances telles, que l'un d'enlr'eux offrit de parier gros que dorénavant les élus dans certain district seraient toujours ceux de la loge. Et voilà les hommes qui sont subite ment saisis d'un beau puritanisme Le Sénat s'est réuni lundi, trois heuces et s'est occupé de la nomination des com missions chargées d'examiner les divers projets de loi qui lui ont été transmis par la chambre des représentants. La première commission examinera le budget des voies et moyens. Elle se com pose de MM. le comte Vilain XIIII, le marquis De Rodes, Engler, de Rouillé, et le comte De Baillet. La deuxième commission examinera le budget des affaires étrangères, le budget de la marine et le projet de loi relatif la convention conclue avec l'Espagne. Elle se compose de MM. le duc d'L'rsel, baron De Slassart, baron d'Hooghvorstle vi comte Desmanet De Riesmes et Bonné- Maes. La troisième commission sera chargée du budget de la justice, et du projet de loi accordant un crédit supplémentaire pour le département de la guerre. Elle se com pose de MM. D'Hoop, baron Dellafaille, De Ridder, D'Aherée et baron De Potesta. La quatrième commission examinera le budget de la dette publique et les projets relatifs l'entrée de l'orge et du seigle, la pension de Mme la veuve Mhoan, et a la réduction des intérêts des cautionnements. Elle se compose de MM. le baron De Moo- reghem, Dumon-Dumortier, De Wouters, comte D'Audelot et baron Baré-De Co- mogne. La séance a été renvoyée mercredi une heure. Par arrêté royal du 10 décembre, une somme de 000 fr. est mise la disposition du gouverneur de la Flandre orientale, pour couvrir, en partie, les frais de publi cation de l'inventaire des chartes des comtes de Flandres. On s'abonne Tprcu. Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L' tROXXKHEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4i Pour les autres localités 450 Prix d'un numéro O30 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOXS. 4 3 centimes par ligue. Les ré clames, 33 centimes la ligne. vérité et justice. 24 Décembre. Industrie dentellière. j MM. L. Veileure. Duhayoïi-nrunfaut. RubannerieVandendriessche. TannerieVanalleyues. BrasserieDedeyster. Sa une rie et fab. de savon. C. Cardinael-Rabau. DistillerieVerschaeve-Ledure. OifevrerieC. Bourgois. Fab. de tabac. L. Lapiere. Suite et fin de l'exposé des motirs concernant la révision de la loi sur la contribution personnelle. L'impôt sur le mobilier, troisième base de la contribution, est porté deux, pour cent de sa valeur. On a considéré que le mobilier représente mieux encore que la valeur locaîive les facultés du contribuable, et que le taux de i pour cent n'avait rien d'exagéré, du montent où on supprimait la disposition qui, pour bon nombre de contribuables, a eu jusqu'aujourd'hui pour ell'et d'elever le taux actuel de i pour cent 5 pour cent. Pour faire disparaître l'inégalité existant entre les con tribuables des communes rurales et ceux des villes, le projet comprend une imposition spéciale d'un demi pour cent de la valeur du bétail tenu par les cultivateurs qui ont plus d'un cheval et de deux bétes cornes. Cette imposition jointe la contribution sur la valeur locative, les portes et fenêtres et le mobilier de l'habitation, portera cent francs environ la cotisation totale des principaux fermiers et cultivateurs, chiffre qui ne forme guère qu'une moitié de la contribution personnelle et mobilière laquelle ils étaient imposés en i8 j2 et années antérieures, alors que, comme aujourd'hui, il n'existait aucun impôt sur la moulure ni sur l'abatage. Il a paru juste de soumettre la contribution les per sonnes ou familles qui n'occupent que des chambres ou appartements. Parmi ces personnes ou familles, il s'en trouve dont la position est plus ou moins aisée et qui ne contribuent point dans les charges de l'État. La coutribution dont ils seraient passibles est basée sur le mobilier leur usage, et fixée i ou i i\i p. c. de sa valeur comme pour les autres contribuables. Le minimum de cette contribution est fixé 100 francs pour les personnes ou familles qui tiennent des voitures suspendues. Par suite de cette disposition, le propriétaire ou le principal locataire, habitant une maison dont une partie est occupée par d'autres, ne sera plus imposé que pour le mobilier son usage. Il a paru également juste d'assujettir la contribution les célibataires, âgés de qi ans, qui demeurent chez leurs parents et qui ont une fortune persouuelle; ou qui, exerçant une profession ou industrie non-soumise la patente, jouissent d'un traitement, d'honoraires, de létribuliou ou de salaire. Pour bou nombre d'entreuxcette contribution qui est modérée, ne fera que remplacer le droit de patente, auquel ils sont maintenant assujettis en qualité de commis parti culiers, et dont ils cessent d'être passibles d'après le projet de uouvelle loi sur les patentes. On a eu en vue, quaut aux autres, de les faire parti ciper aux charges communes, et de rendre ainsi la loi complète. Le système géuéral du projet de loi, dit M. le ministre des finances eu terminant, est que tous les contribuables soient aussi équitablement imposés que possible. Ce système doit être susceptible d une approbation générale. Bruxelles, 23 décembre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1