JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 2638 26me année. Le honteux expédient auquel plusieurs rands journaux viennent de recourir pour etenir ou gagner le plus grand nombre possible d'abonnés, devait être énergique- ment blâmé par tous les hommes de bien. Nous voyons effectivement que la presse honnête s'élève avec force contre les jour naux-romans. Et certes, si le projet de cette espèce nouvelle d'empoisonneurs pu blics peut s'exécuter sans entraves, les derniers liens de la société actuelle seront bientôt dissous, et la moralité proverbiale de la Belgique fera place une corruption presque générale. Nous ne craignons pas d'être taxés d'ex agération. Il suffit, pour penser comme nous, de connaître les romans du jour, productions d'hommes profondément im pies ou hideusement immoraux. Un grand nombre de ces écrits, dit un auteur- récent (1), peignent le vice sous les plus vives, les plus séduisantes couleurs, le rendent aimable et attrayant, ils présen tent les crimes les plus horribles comme des faiblesses, qu'il faut prendre plutôt en pitié qu'en horreur, tandis que la vertu ne paraît que dans l'ombre, revêtue de couleurs sombres, rebutantes, plus propres inspirer le dégoût que l'amour. Ils vont plus loin encore ils échauffent l'imagina tion du lecteur par la peinture de passions grossières et brutales, par des récits rem plis d'images voluptueuses et sales; ils alimentent dans le cœur le feu d'une vile volupté; ils éteignent ou affaiblissent tous les principes, tous les sentiments de la religion et de la morale; ils engendrent une pernicieuse mélancolie, qui son tour enfante le dégoût pour tout ce qui de mande du travail et des efforts; ils provo quent mille désirs insensés, font naître mille illusions chimériques, qui, ne pou vant se réaliser dans la vie, conduisent trop d'infortunés jusqu'au désespoir, jus qu'au suicide. Voilà pour la partie morale. Nous ne parlons point des horribles blasphèmes, des doctrines matérialistes et de bien d'au tres monstruosités dont ces romans sont remplis. Et l'on va maintenant en répandre parmi nous par milliers! Comme si les feuilletons d'une certaine presse n'étaient déjà un assez grand fléau pour les familles chrétiennes. Mais n'y a-t-il donc nul moyen d'opposer une digue ce débordement littéraire si menaçant pour la patrie, même sous le rapport politique? Il paraît que dans l'état actuel de notre législature il est impossible d'imposer des droits de timbre aux romans distribués par les journaux, imposition réclamée il y a peu de jours au sénat par deux honorables sénateurs. Il faudrait pour cela une nouvelle loi. Eh bien, qu'on la porte cette loi, et le fisc aussi bien que la moralité publique s'en trouvera bien. Jamais loi ne ser amieux accueillie que celle-là par tous les bons citoyens. Un autre mode, d'abord proposé par le Journal de Bruxelleset très capable d'ar rêter l'infâme spéculation, dont il s'agit, consisterait garantir aux auteurs fran çais la propriété de leurs ouvrages publiés en Belgique. Par ce moyen les romans et d'autres productions également nuisibles ne pourraient plus se vendre presque pour rien, et l'union douanière avec la France trouverait en même temps un obstacle de moins. Au reste que notre gouvernement y songe sérieusement. S'il parvient dé jouer les plans des journaux corrupteurs, il aura bien mérité de la Belgique. Un orage des plus violents a régné mardi le dix de ce mois sur la ville et les environs de Mons. Des trois chevaux qui étaient attelés la diligence venant de Tournai celui du milieu a été abattu d'un coup de foudre. Une cheminée de l'hôtel de ville a été également renversée. M'A...., l'un de nos concitoyens, le ré générateur de la chrysographie, ayant en voyé l'institut des Beaux-Arts en France une œuvre illustrée par lui, a obtenu des témoignages assez flatteurs pour qu'il en puisse concevoir l'espérance d'être em ployé dans cet établissement pour la res tauration des nombreux manuscrits en dommagés qui s'y trouvent. Avant-hier vers sept heures du soir, des A'oleurs se sont introduits dans l'Église de Locre, ils ont forcés les troncs qui fort heureusement se trouvaient vides, ils se sont retirés par la même fenêtre côté de l'autel par où ils étaient entrés sans rien emporter. On écrit de Bruxelles, 13 janvier Le 10, le Roi a accordé de nombreuses audiences. Le roi est parti le 11 pour sa terre d'Ardenne. S. M. sera de retour samedi prochain. On s'abonne Ypres, Grand'- Flace, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Boyau me. PRIX DE I.' tnOWElIEST, par trimestre, Pour Ypresfr. 4OD Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. 1» centimes par ligue. Les ré clames, S5 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 14 Janvier. (i) M. J.-J. NysscnEssai de Poétique M. le ministre des affaires étrangères a donné le 10, une grande soirée. M. le baron de Bois-le-Comte, ambas sadeur de France La Haye, est parti avant-hier pour Paris. M. A. Riquier, de Warnêton, qui a passé tous ses examens en médecine avec la plus grande distinction, vient d'obtenir, par arrêté royal du 23 décembre dernier, une bourse pour aller visiter les universi tés étrangères. A Monsieur le Rédacteur du Propagateur, Monsieur Quelques personnes ayant ébruite que je cessais d'entreprendre des travaux en qualité de Peintre- décorateur, j'ai recoursà votre journal, pour contre dire le faux bruit, et je saisis cette occasion d'assu rer aux personnes, qui voudront m'honorer de leur confiance, que je mettrai toujours les mêmes soins, a l'execution de leurs commandes. J'ai l'honneur de vous saluer, A .-P. DERRICK. CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. Séance du 10 Janvier. La séanoe est ouverte 2 i/i heures par l'appel no minal, la lecture du procés-verbal et l'analyse des pétitions. M. David. Je demande la parole pour une motion d'ordre; je déclare que le rapport sur le budget des travaux publics n'a été distribué que depuis trois jours, et que personne n'ayant eu le temps de l'étudier, il y a lieu de renvoyer la discussion un autre jour, au boius en ce qui concerne le chemin de fer. M. Liedts, rapporteur. Je pense qu'il convient d'entamer la discussion générale, oar d'ici demain on pourra encore étudier le rapport. M. Osy. Je demanderai M. le ministre s'il nous fera un rapport sur les pétitions qui lui ont été renvoyées re lativement au réindiguement du poldre de Lillo. M. le ministre des travaux publics. La chambre m'a renvoyé des pétitions relatives au poldre de Lillo. l'examen de ces pétitions m'a conduit faire la proposition au mi nistre de la guerre de nommer un commissaire des travaux publics pour se rendre sur les lieux, atin d'examiner une bonne fois fond la question de ce réindiguement. On passe la discussion générale du budget des travaux publics. M. Denef renouvelle ses résistances pour que l'on s'oc cupe de la prolongation de la route de Diest Turnhout vers Tilbourg. Séance du M Janvier. La séance est ouverte 2 heures par l'appel nominal et la lecture du piocès-verbal de la séance d'bier. La rédac tion en est approuvée. L'ordre du jour appelle la suite de la discussion du budget des travaux publics.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1