No 2647.
TPF.SS, 15 Février.
26me année
Il est bon que les tartufes de la liberté
et de la vertu se démasquent une bonne
fois afin qu'ils ne séduisent plus que ceux
qui s'aveuglent volontairement.
Toujours le faux libéralisme s'est pro
clamé le seul ami, le seul défenseur de nos
libertés publiques. Or, on a vu l'œuvre
un cabinet éminemment libéral, et per
sonne n'a oublié de quelle manière il a
géré nos affaires. On connaît également
comment les libéraux pur sang ont com
battu vaillamment pour la liberté des suf
frages lors des élections d'Ath, de Tournay
et de quelques autres endroits. Le pays
tout entier a retenti des hauts faits de ces
grands parleurs de liberté.
Que dirons-nous du parfum de moralité
et de vertu, que respirent les journaux ou
autres écrits dûs la plume de nos aris-
'tarques? Corrompus eux-mêmes, ou bien
encore, excités par l'appât de l'or, ces
moralistes sévères ne rougissent pas de
mettre en circulation les productions les
plus abominables. Quelques amis des bon
nes mœurs, des-prêtres surtout,s'efforcent-
ils d'arrêter le mal, vite 011 voit paraître
dans les colonnes des feuilles soi-disant
morales les réclamations les plus cho
quantes. C'est ainsi qu'à l'occasion de
certain almanach le vertueux Progrès s'est
rendu coupable d'un véritable attentat
contre la moralité publique. Ayant par
couru cette sale production, nous pou
vons assurer qu'elle est de nature faire
rougir jusqu'à l'homme le plus débauché.
Nous n'en dirons pas d'avantage en re
muant la fange, on court risque de s'écla
bousser soi-même.
Et cependant ces dignes émules d'un
Méphistophélès ne cessent point d'accuser
l'opinion modérée de fouler aux pieds
toute morale, toute probité? Y a-t-il un cy
nisme plus révoltant?....
On lit dans le Nouvelliste des Flandres
Un libraire de la ville d'Ypres vient de
publier une épître, parlaquelleil avertit les
familles catholiques qu'il est en dissidence
d'opinion avec tous les curés de la ville,
un vicaire et probablement tous les prê
tres du monde, concernant le caractère
religieux et moral d'un almanach sorti de
ses presses. Le clergé, ce qu'il nous ap
prend, a cru devoir prémunir les fidèles
dans ses instructions contre la lecture de
cet almanach, dont lui, imprimeur-libraire,
prononce que les binettes éphémères ne sont
ni immorales ni irréligieuses.
Public, choisissez
Nous taisons le nom de l'imprimeur,
par pitié pour lui. Le pauvre homme s'est
exposé, évidemment par l'instigation de
conseillers anti-religieux, un ridicule
accablant. Dans sa petite lettre incohé
rente, il vous fait un gâchis de toutes les
révolutions du globe depuis Baal, Dagon
et la bête de l'apocalypse, jusque et y
compris la révolution brabançonne. Il
vous fait passer en revue, avant de pein
dre l'urne de juin, frémissant d'espérance,
bondissant de joie etc.il vous fait passer
en revue, dis-je, les hommes que l'on scia
entre deux planches Bruxelles, ou que
l'on assassina jadis en France, les maisons
qu'on pilla, et les filles de l'école Lamotte
assiégeant dans une supposition possible
la boutique du vendeur d'almanach, et
ces mêmes petites dentelières tout électri-
sées s'ameutant devant l'officine. Ce n'est
qu'après que vient la langue française
aiguisée en glaive, et, ce qui est plus hor
rible, en poignard. On conçoit que sous le
cauchemar de toutes ces révolutions, l'im
primeur a mis ses points d'exclamations
de travers.
Cette pièce inconvenante, dénuée dé
sens et de raison, se vend un sou pour
sajAned sa[ -
La salle du musée de la société de Beaux-
Arts de cette ville sera ouverte MM. les
souscripteurs les jeudis 16 et 25 de ce
mois, depuis 10 heures du matin jusqu'à 1
heure de relevée.
Le public y sera admis pendant toute la
durée de la foire, du 12 au 26 du mois de
mars prochain, depuis 10 heures jusqu'à
midi.
Hier a eu lieu l'installation de Monsieur
Chavaete, curé de Langemarck. Nous don
nerons les détails, dans notre prochain
numéro.
On nous écrit de Merckem
M. le bourgmestre a fait ici avec beau
coup de solennité l'installation des éche-
vins et des conseillers communaux.
Jamais on n'a vu dans la commune une
fête plus brillante, plus animée et .un élan
du public si prononcé et si unanime.
Tous les habitants se félicitaient sur
l'heureux choix fait par monsieur le gou
verneur pour la nomination des bourg
mestre et échevins qui, par leur probité,
leur désintéressement et leur indépen
dance, donnent l'espoir bien fondé qu'ils
se dévoueront entièrement au bonheur de
leurs administrés, et que désormais la
commune sera heureuse et libre.
L'éloge de notre vénérable curé, si indi
gnement calomnié dans un journal, était
dans toutes les bouches, et chacun voulait
donner un démenti éclatant et formel
ces absurdes calomnies, en dounant des
témoignages unanimes d'amour et de res
pect au digne pasteur qui, depuis plus de
vingt ans, réduit ici toutes ses dépenses au
stricte nécessaire, et s'impose des priva
tions pour soulager la classe indigente;
c'est au zèle infatigable et la charité de
ce digne prêtre, que la commune doit le
bienfait inappréciable de posséder un bel
hôpital, pour lequel il a fait des sacrifices
personnels, qui s'élèvent au delà de huit
mille francs, et qui sont prouvés par des
comptes exacts et incontestables.
Des témoignages d'amour et de respect
si unanimes ont dû consoler ce vieillard
respectable, et ses détracteurs ont pu se
convaincre que sa réputation et sa probité
sont au-dessus de l'atteinte de leurs ab
surdes calomnies.
La présence de monsieur le chevalier
Deconinck de Merckem a ajouté encore
l'éclat de cette belle fête, et la satisfaction
manifestée par les habitants a dû le con
vaincre combien tous étaient heureux de
le voir participer leur fête.
Comme de coutume, les pauvres ont eu
se réjouir de la présence de monsieur
Deconinck, qui, par ses libéralités, a acquis
un nouveau titre leur affection et leur
reconnaissance.
Une brillante illumination a terminé
cette belle fête, et chacun s'est retiré dans
l'ordre le plus parfait, sans qu'on ait eu le
moindre accident déplorer dans la com
mune. lin abonné.
Un arrêté royal qui sera publié dans peu
ordonne l'établisement d'une brigade de
gendarmerie a Westcapelle (Flandre occi
dentale).
On s'abonne Yprca, Grand'-
Place, SI. vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX RE L'ABOIXEIIEST,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
Pour les autres localités 4SO
Prix d'un numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IXSERTIOA'S.
II centimes par ligue. Les ré
clames, ta centimes la ligne.