Séance du 25 Février. Séance du 27 Février. MISSIONS CATHOLIQUES EXTÉRIEUR. Il n'est question au ministère des finan ces que de plans de capitalisation et de remboursement. La capitalisation de la dette belge aura lieu par l'entremise de M. de Rothschild qui doit même s'être entendu avec le gouvernement belge pour en faire des 3 p. c., afin d'effacer toute trace de l'origine de la dette. Pour plus de régularité, il paraît que les deux gou vernements désirent en finir la fois pour les deux catégories de la dette, et c'est dans ce but, dit-on, que M. le conseiller Van Breugel a été envoyé Bruxelles comme commissaire de notre gouverne ment. Ces jours derniers, un crime atroce a été commis dans la commune de Losser de la province d'Overyssel. Un malheureux ouvrier, entendant qu'on tirait sur ses ca nards, accourut sur les lieux et trouva le braconnier en flagrant délit. Il se prit de dispute avec lui et celui-ci l'abattit d'un coup de crosse de fusil et ne cesse de le frapper que lorsque le fusil fut brisé, la victime n'a survécu que quelques heures cet horrible traitement; le meurtrier est entre les mains de la justice. Un brick américain vient de sauver d'une perte certaine un navire français C Actif, qui, depuis vingt jours, errait la dérive, parce que tous les hommes de l'équipage ayant été blessés ne pouvaient plus travailler aux manœuvres. Pendant les vingt jours F Actif n'avait rencontré en mer qu'un seul bâtiment, une barque an glaise qui refusa de lui porter secours. On lit dans le Messager Plusieurs journaux ont annoncé que M. l'archevêque de Paris avait exprimé le désir de voir l'éclairage au gaz introduit dans les églises de la capitale. Cette asser tion n'est pas exacteet l'on croit devoir la rectifier. Voici l'état des choses On a proposé, il est vrai, l'administration de faire dans les églises un essai d'éclairage au gaz. Une commission s'est réunie, sous la présidence de M. le préfet de la Seine, et de concert avec M. l'archevêque de Paris, pour étudier les questions qui se rattachent cette proposition. Cette commission se composait de trois membres du conseil municipal, de trois ecclésiastiques désignés par M. l'archevê que, d'un égal nombre d'architectes, et de plusieurs chefs de service de la préfecture. Après une longue et mûre discussion, elle s'est prononcée l'unanimité contre l'ad mission de l'éclairage au gaz dans les églises. L'ex-notaire Lehon a été renvoyé par la chambre des mises en accusation devant la cour d'assises, comme accusé d'avoir commis dans un acte de son ministère un faux dont le résultat a été de spolier la dame Dorvilliers d'une créance de 50,000 francs. Cette affaire sera sans doute jugée pen dant la session du mois d'avril. On écrit de Brest, 21 février Pendant un coup de vent d'est assez violent, qui s'est fait sentir dans la nuit du 18 février, le brick de guerre l'Alcyon en réparation dans le port, a sombré au lieu même de son mouillage. Un seul homme se trouvait de garde bord; il a disparu avec le navire au fond des eaux. On attribue ce malheureux accident l'introduction de l'eau dans la cale, par une ouverture qu'avait laissée l'enlève ment de quelques bordoges au-dessus de la flottaison. Il serait déplorable, dans ce cas, qu'on n'eût pas pris les faciles pré cautions que commandaient l'état du na vire et l'apparence du mauvais temps. Le Constitutionnel publie la lettre suivante Paris, 24 février. M. Caumartin, auteur du meurtre d'Ai mé Sirey, mon fils, vient de publier dans les journaux, que, s'il ne se constituait pas Bruxelles, c'est parce que la famille Sirey le menaçait de le poursuivre devant les tribunaux français. Il est inexact que la famille Sirey ait fait aucune manifesta tion de ce genre; elle compte sur la justice et sur le jury de Bruxelles. Depuis sa fuite Rotterdam, M. Cau martin annonce solennellement qu'il va se constituer. II y a contre lui, Bruxelles, mandat d'amener, arrêt d'accusation, or donnance de prise de corps; il est la veille d'une condamnation par contumace, et c'est Paris qu'il attend le jour de la justice! La famille Sirey ne rompt le si lence que pour ne laisser de chance aucun prétexte. Elle somme M. Caumartin de se constituer Bruxelles elle y suivra de près. J.-B. Sirey. ANGLETERRE. Londres, 24 février. Hier, l'ambassadeur de Belgique, le ministre d'Espagne et le ministre de Por tugal ont successivement travaillé au Fo- reign-Olfice. On a apporté en Angleterre une mappemonde chinoise qui ne donne pas une haute idée des connaissances géogra phiques des mandarins. Elle a un mètre de hauteur sur 76 centimètres, et la Chine occupe seule les trois quarts et demi de cette surface. Tout-à-fait dans un coin est reléguée une petite mer où sont quatre îles de dimension très exigue; ce sont la France, l'Angleterre, le Portugal et l'Afri que, un peu plus loin est la Hollande, plus grande elle seule que tous les pays que nous venons de nommer. L'ENFANT MOURANT. dement actuelet la re'serve de 4 dixièmes pour le trésor. Mr Mast de Vries s'est fortement prononcé pour le système du gouvernement. MM. Meeus et Verhaegen ont défendu le système de la section La suite de la discussion a été renvoyée demain. La discussion général du projet de loi sur le sucres paraît devoir s'éterniser a la chambre. Plu sieurs discours ont encore été prononcée. Nous croyons que le débat après avoir rempli toute la séance d'aujourd'hui sera repris lundi. Suite de la discussion général du projet de loi sur les sucres. DES INDES ORIENTALES. Correspondance du Père Cuveller. (SUITE.) Nous y trouvâmes, notre grande surprise, une église superbe, un beau couvent construit autrefois par les Jésuites dans la partie la plus élevée de la ville. Après la suppres sion de la compagnie, les six Pères, qui y avaient longtemps prodigué leurs sueurs, continuèrent d'y vivre en commu nauté, et moururent tous sur la brèche l'un après l'autre. Un prêtre malabore, formé par eux, m'en parla, en excellent latin, avec un accent qui montrait assez combien il les regrettait. Leur mémoire y est encore en très-grande vé nération dans le peuple, surtout celle du P. Constantin Besechi, italien, que les habitants ont surnommés le héros, le grand prophète, et celle du P. Robert de Nobiliusy pa reillement italien, qu'ils appellent encore aujourd'hui le religieux professeur. Les prêtres des missions étrangères, ayant trouvé cette station vacante, se sont empressés d'ac courir au secours de la religion, qui y était sérieusement menacée depuis le décès de nos Pères. C'est chez eux que nous logeâmes. Mgr. Drusipur était en tournée épiscopale. Nous reçûmes auprès de ces dignes missionnaires un ac cueil plein de bienveillance et de charité. Le surlendemain de notre arrivée, qui était un dimanche, j'eus l'occasion d'accompagner un d'entre eux un village situé deux lieues dans les terres. La joie fut grande dans ce pauvre peuple en voyant qu'il allait pouvoir entendre deux messes. En revenant de cette excursion, je témoignais au mission naire Pétonnement que m'avait causé la vue de certains usages des plus bizarres, auxquels les naturels semblent tenir beaucoup. Il me repondit que c'était bien pire encore plus avant dans les terres, et que toutes les tentatives faites pour les extirper avaient échoué contre l'empire de l'habitude, a laquelle la plupart des Indiens obéissent aveu glément. A notre rentrée Pondichéry, nous prîmes congé des deux Pères français qui avaient fait la tiaversée avec nous, et qui partirent pour les missions du Maduré, auxquelles ils étaent destinés. Le aS septembre, nous nous mimes en route pour Madras, où nous arrivâmes le lendemain. Que de choses j'aurais vous dire sur les importuuités dont les Indiens accablent les voyageurs, au moment où ceux-ci descendent sur le rivage Ce sont des cris n'en pas finir; vous n'êtes réel lement plus libre de vos mouvements; les uns veulent s'emparer de votre malle, d'autres de votre boite chapeau •ou de tout autre objet que vous tenez en main; ils se réunissent en groupe autour de vous, et tandis que vous •êtes occupé faire accord avec l'un, d'autres sont déjà bien loin avec une partie de vos effets, dont vous craignez, non sans motif, de les voir se constituer propriétaires. Pour nous débarrasser de ces serviteurs incommodes, force nous fut ,3le prendre des palanquins pour quelques-uns d'entre nous, en confiant la garde des malles l'un ou l'autre membre de la Compagnie. Mais ici nouvelles difficultés! Ces Indiens n'attendent pas qu'on leur donne le signal du départ; les uns s'encourent précipitamment, au lieu que d'autres ne suivent que de très-loin; celui-ci prétend entrer dans telle rue, celui-là dans telle autre. Le père, qui était commise la surveillancesua je vous l'assurede grosses gouttes sous le parapluie dont il usait en guise de parasol. Pour moibien que couché mon aise dans un palanquin, j'étais exténué de chaleurs tant il m'avait fallu essuyer d'assauts avant de parvenir me rendre maître de mes porteurs. Quoiqu'enfermé, j'étais loin d'être exempt de leurs tracas series; deux de ces importuns m'accompagnaient, l'un d'un côté du palanquin, le second de l'autre. Pendant que le premier soulevait mes pieds pour les appuyer sur un cousin, le second cherchait, toute force, soulever ma tète; j'avais beau regimber et faire signe des pieds et des mains qu'ils eussent me laisser en repos rien ne les ébranlait; ils continuaient de plus belle m'accabler de leurs em pressements si bien que j'aurais voulu pour beaucoup en ctre débarrassés. Enfin, nous arrivâmes, harassés de fatigues, au palais épiscopal. Sa Grandeur nous reçut avec beaucoup de bontéet nous honora pendant plusieurs jours de mar ques d'attention touchantes. Le prélat eut l'obligeance de nous conduire au mont Saint-Thomas. Les catholiques y possédaient jadis une belle petite église; mais elle leur a été ravie par suite du schisme. Mgr. Carew, actuellement résidant Calcutta, s'est vu contraint d'en faire construire une autre au bas de cette colline. Le jour ou nous visitâmes cette dernière, le prêtre, aux soins de qui elle est confiée, eut la consolation d'administrer le saint baptême sept personnes parmi lesquelles se trouvaient quelques adultes. Le lendemain de cette visite, nous nous rendîmes Mé- liapour, où saint François Xavier avait pénétré travers mille dangers, et où il avait opéré de nombreuses conversions. Aujourd'hui même, la plupart des Indiens, qui habitent Méliapour et ses environs, professent le christianisme. Mal heureusement pour cette villeelle est présentement le siège de l'un des plus ardents et des plus entêtés fauteurs du dernier schisme. Au reste, ce qui m'a le plus édifié pendant mon séjour Madras, c'est la conduite des soldats catholiques irlandais; j'ai été on ne peut plus agréablement surpris de voir la piété qui anime la plupart d'entre eux. Beaucoup font partie de la Société de Température du R. P. Mathew. (Suite au''numéro prochain.) HOLLANDE. La Haye, 28 février. FRANCE. paris, 27 février. Ma mère, je suis las, et le jour va finir. Sur ton sein bien-aimé laisse-moi m'endormir, Mais cache-moi tes pleurs, cache-moi tes alarmes. Tristes sont tes soupirs, brûlantes sont tes larmes. J'ai froid. Autour de nous, regarde tout est noir; Mais lorsque je m'endors, c'est un bonheur de voir.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 3