JOURNAL DÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2654.
26me année.
7PB.3S, 11 MARS.
LES ALENTOURS
l'église de samt-mrtiiï.
C'est mardi 14, qu'aura lieu l'installa
tion de Mr Vanzuylen-Van Nievelde, comme
bourgmestre de Vlamertinghe; on y fait
de grands préparatifs pour cette réception
qui promet d'être très brillante.
La cour de cassation (chambre crimi
nelle), dans son audience d'avant-hier, a
rejeté les pourvois suivans
Des nommés 1° Charles Slosseâgé de
24 ans, teinturier, né Haringhe, domici
lié Proven; 2° Louis Prince, ouvrier, do
micilié Crombeke; 3° Marie-Thérèse
Prince, épouse de Charles Slosse, âgée de
31 ans, fileuse, née et domiciliée Proven,
condamnés par la cour d'assises de la
Flandre-Occidentale le 15 décembre fous
trois la peine de mort pour assassinat
commis le 20 septembre 1840 sur la per
sonne de Philippe Outers, boutiquier
Haringhe.
On écrit de Bruxelles, 10 mars
Le roi, voulant, disent les journaux,
donner la Compagnie de colonisation
une preuve de l'intérêt qu'il porte cette
entreprise, a donné l'ordre de souscrire
pour un certain nombre de lots dans la
communauté de l'Union S'-Tbomas de
Guatemala.
La commission des antiquités de la
Côte-d'Or, Dijon, vient d'envoyer l'an
cienne bibliothèque royale de Bourgogne
un plâtre moulé sur le crâne de Jean-sans-
Peur, duc de Bourgogne, dont les osse
ments ont été retrouvés, en 1841, sous une
des tours de l'église de Sainte-Bénigne,
Dijon. Les procès-verbaux qui constatent
officiellement l'identité de ces ossements
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE E'ABONYEMENT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4OO
Pour les autres localités 4SO
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Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le. SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IXSERTIOXS.
4 centimes par ligue. Les ré
clames, tS centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
DE
L'irruption de l'élément ultra-libéral dans le
conseil de notre commune devait avoir pour ré
sultat plus ou moins prochain le retrait du subside
et de l'habitation au collège S'-Vincent.
S'il n'y avait point pour cela de bons motifs,
on ne manqua point d'inventer des prétextes. Et
pourvu que ceux-ci soient spécieuxles moins
éclairés, qui sont toujours eu plus grand nombre,
les admettent aisément et couvrent de leurs cris la
voix des plus clairvoyants, qui sont toujours en
minorité.
Mais il ne fallait pas seulement colorer la chasse
qu'on voulait faire l'instruction morale et reli
gieuse; il était indispensable en outre desavoir
quelle destination on donnerait aux bâtiments que
l'on aurait rendus déserts. Car notez le bien l'es
prit d'économie que l'on affichait devait obtenir
sa justification.
Donc, il fut résolu que l'ancien Évêché devien
drait un Palais de Justice; que la cour servirait
a relier la petite place h la rue de Dixmude;
que le jardin serait un parc public que les
constructions accessoires adossées l'église de
S'-Martin seraient démolies.
Avant de passer outre, faisons remarquer que
le parc, tout inutile qu'il est, a cependant cet
avantage d'être venu remplacer la proposition
malencontreuse de morceler ce beau terrain pour
construire deux ou trois maisons sur le Marché aux
Bois. De ce qu'alors les maisons étaient rares,
concluez-vous qu'il n'y en ait point assez'a Ypres
comptez, s'il vous plait, celles qui sont vides au
jourd'hui.
Plus tard, par voie de conséqnence, en vertu
des mêmes principes d'économie qui avaient fait
éconduire le collège S'-Vincent, le libéralisme
décida que le terrain attenant la cathédrale, du
côté du Palais de Justice en herbe, se vendrait
en parcelles, sous l'obligation d'y construire des
demeures. Il serait plus déplorable encore, selon
nous, de laisser bâtir contre l'église de S'-Martin
que sur le terrain que borde le Marché aux Bois.
On l'a senti, et ce qui prouve que le libéralisme
n'a pas été heureux jusqu'à présent dans ses pro
jets de ladrerie, c'est que le collège a cru devoir
porter a l'ordre du jour de la dernière séance
publique, la question de savoir s'il n'y avait pas
lieu de réviser la décision prise antérieurement
par rapporta ces terrains. Le conseil a ajourné la
solution.
Ainsi, l'on peut s'en féliciter, rien n'est perdu
sans retour. Les choses demeureront in statu quo.
Nous saisissons ce temps de répit pour commu
niquer nos lecteurs quelques réflexions a ce sujet.
On nous accusera peut-être d'avoir des préten
tions exhorbitantes, mais nous ne pouvons dissi
muler que la ville, et le pays tout entier même, a
le droit de s'attendre ce qu'un jour la cathédrale
d'Ypres soit dégagée de tous ces petits bâtiments
qui l'encombrent et la déparent, afin qu'alors elle
brille de toute sa magnificence aux regards de l'é
tranger curieux ou connaisseur.
Selon nous, ce vœu est d'autant plus respec
table qu'il n'est point intempestif, inopportun.
Ce n'est pas aujourd'hui, ce n'est pas demain
qu'il faut démolir toutes les modernes et irrégu
lières excroissances de la cathédrale. Non, ce n'est
point là ce que nous réclamons.
Tranquillisez le public sur les nouvelles atteintes
que l'on pourrait porter la majesté devnotre basi
lique; et laissez lui l'espoir qu'à la longue les
anciennes seront effacées.
Ne peut-on pas surtout aspirer ce résultat
depuis que la commission instituée ad hoc, a rangé
l'église de S'-Martin au nombre des monuments
nationaux?
Le gouvernement payera la restauration, il y
tiendra donc la haute main.
Qui peut savoir si le désir conçu et exprimé par
nous, ne sera pas dans un avenir peu éloigné
l'objet d'un ordre ministériel?
Alors cependant la commune devrait exproprier
moyennant des sommes immenses un terrain qu'elle
aurait vendu vil prix.
L'aliénation serait donc un acte d'une impré
voyance telle que nous ne la croyons guère possi
ble. La construction par la ville aurait des
conséquences moins graves, mais elle serait en
définitive préjudiciable, part l'altération qu'elle
apporterait la basilique.
S'il fallait insister, nous demanderions qui
pourraient convenir ces habitations. Si vous
vendez, les brasseurs achèteront seuls. Si vous
louez, vous n'aurez presque rien ou vous louerez
des brasseurs.
Par conséquent des cabarets adossés l'église
et donnant face sur le Palais de Justice.
Pour le moment, nous croyons qu'il serait rai
sonnable de se borner la démolition du mur
d'enceinte qui entoure l'abside principale jusqu'à
la petite ^hcristie, et la démolition des murs de
clôture d'une petite cour louée aux Clarisses.
Ici, nous le savons, s'élève une difficulté.
D'une part, cette parcelle du cimetière a été
donnée en emphvtéose avec le quartier Jansénius
la congrégation des Clarisses.
D'une autre part néanmoins, faut-il que l'aspect
d'un monument public soit interrompu par de
tristes murailles durant 90 ans encore?
Les choses ne sont plus comme elles étaient
quand le bail fut alloué. Alors les murs construits
par les Clarisses ne pouvaient être vus; aujourd'hui
ils viennent offenser tous les yeux.
Par ce nouvel état des lieux, il n'y aurait pas
d'inconvénient ce que le conseil communal re
vint sur son approbation donnée l'emphytéose
en ce qui touche cette petite cour, sauf indem
niser les Clarisses ou leur fournir une autre cour.
I.a dépulation permanente ne refuserait point
sa sanction.
Les obstacles que certains hommes considèrent
comme invinsibles ne sont évidemment que de
vains scrupules.
Lorsque, pour l'utilité publique, on exproprie
la propriété, pourquoi n'exproprierait-on pas une
simple jouissance?On ferme une fenêtre pour
placer une pompe (qui peut pourtant être placée
ailleurs) et l'on ne pourrait exiger qu'une cour soit
échangée contre une autre cour?
Si l'on veut épiloguer sur l'utilité publique,
nous répondrons avec fondement sans doute tju'il
est de la plus haute nécessité que certains^jtou-
rages de l'église disparaissent (ceux dumtrd prin
cipalement) parce qu'ils provoquent une humidité
qui dégrade notablement l'église.
Au surplus, nous ne voulons pas croire la
résistance des Clarisses ou de leurs supérieurs.
Un arrangement qui^ffàit favorable un tem
ple catholique doit être accueilli par une congré
gation catholique.
La disparition du ipjir de clôture aura aussi
l'avantage d'embellir l'aspect et délaisser au vent
le soin de combattre l'humidité qui ronge les bases
du monument.