No 2656.
26me année.
PALAIS DE JUSTICE. MUSÉE.
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre
Pour Ypresfr. 4OO
Pour les autres localités 4SO
Prix d'un numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
4» centimes par ligue. Les ré
clames, SS centimes la ligne.
7?BSS, 18 MARS.
De quelque bonne composition que l'on soit,
il est impossible de se persuader que le retrait du
subside et de l'habitation au colle'ge S'-Vincent
u'ait pas eu pour mobile unique l'aveugle esprit
de parti.
Nous l'avons déjà dit, notre intention n'est
point de jamais revenir sur un fait accompli, ni sur
les sophismes qui ont été employés pour amener
son accomplissement.
Néanmoins qu'il nous soit permis d'examiner
encore jusqu'à quel degré il pouvait être utile de
rendre libre l'ancien palais épiscopal' pour y trans
porter le siège des autorités judiciaires; qu'il
nous soit permis d'opposer notre opinion l'opi
nion du conseil communal, en ce qui touche la
destination de ce bâtiment.
Si des fonds ont été alloués pour transformer en
Palais de Justice le palais de nos évêques, il s'en
faut de beaucoup que les travaux soient déjà
exécutés; et si nous parvenions faire prédominer
un autre projet, rien n'empêcherait que l'on re
nonçât celui dont la réalisation est peine com
mencée.
Le libéralisme a dit nous avons besoin d'un
nouveau Palais de Justice, donc nous ne pouvons
plus héberger S'-Vincent dans un bâtiment qui
doit y servir. Mais ce n'est pas assez pour que l'on
pousse l'irritabilité de l'amour propre jusqu'à
prétendre que le Palais de Justice sera transféré
parce que le collège épiscopal a vidé les lieux
cette fin.
C'est alors surtout que les libéraux seraient
soupçonnés avec fondement de perdre de vue les
intérêts généraux et de se préoccuper trop de leurs
idées étroitement personnelles. On doit être
conséquent il n'est pas tolérable que l'on soit
absurde. Quiconque se trompe de bonne foi, est
toujours prêt revenir de son erreur.
Or, quels sont les griefs qui s'élèvent contre
l'emplacement actuel du tribunal
Nous n'en connaissons que deux le premier
qu'il ne convient point que la justice soit rendue
dans une hôtellerie; le deuxième que le voisi
nage de la Grand'place trouble le calme et la
tranquillité dont la justice a besoin.
En général, peut-êtreou désire que le Palais
de Justice soit au centre des villes, sur l'une ou
l'autre des places publiques. Néanmoins nous
dirons seulement, quant ce, que le seul bruit qui
peut troubler l'audience est celui du tambour ou
de la musique, et qu'il serait fort facile de préve
nir cet inconvénient assez grave en interdisant la
garnison d'occuper la place toutes les fois que
le tribunal est en séance.
Quant au premier point, il suffit de faire obser
ver que, sans aucune perte, comme nous le ferons
voir tout de suite, la ville peut décréter la sup
pression pure et simple de l'hôtel de la Châ-
tellenie.
Non seulementil n'y a pas de raisons plau
sibles, selon nous, pour que la justice quitte son
local; mais encore, il n'y a aucun avantage qui
puisse résulter de l'occupation du palais épiscopal.
Voyons.
Le tribunal ne sera plus dans un hôtel. Il ne
faut point déloger pour cela supprimez l'hôtel.
Et le son des cloches, et le chant de la ca
thédrale, vous ne pourrez point les déplacer
comme le bruit des tambours.
Ensuite, il nous est impossible de nous familia
riser avec cette idée que le futur Palais de Justice,
aura pour jardin un parc public. Le lieu qui sert
de théâtre aux ébats des bonnes d'enfant et des
grisetles sera au pied du tiône de Thémis!
Toutes les autorités judiciaires pourront se réu
nir. Nous répondons que rien ne s'oppose
cette réunion dans la Châlellenie même.
Après avoir substitué l'hôtellerie une simple
conciergerie, nous introduirions dans ce bâtiment et
les justices de paix, et le conseil des prud hommes,
et jusqu'à la chambre de commerce.
Maintenant, voulez-vous savoir ce que l'on
gagnerait cet arrangement?
Le voici.
L'ancien palais épiscopal deviendrait le Musée
de la ville.
Au rez de chaussée, il faudrait établir l'académie
de dessin et de peinture.
La société des beaux-arts et la bibliothèque
occuperaient les étages.
Ce qui doit frapper d'abord et produire une
impression satisfaisante, c'est l'assemblage de tout
ce qui a rapport aux sciences, la littérature,
aux arts.
Puis le jardin public ne formera plus un con
traste choquant, et nous verrons le jour peut-être
où il deviendra au moins une ébauche de jardin
botanique. Au surplus, les rêves de l'amour s'har-
monient avec la poésie des arts.
Il y a quelque chose de plus important obser
ver. La bibliothèque s'étend si rapidement qu'on
sera bientôt obligé de bâtir. Notre proposition
amènerait une économie de six huit mille francs.
Encore un bénéfice, et nous y tenons, car c'est
probablement le moyen de nous faire écouter.
En supprimant l'hôtellerie, on pourra construire
une ou deux maisons sur le Vieux Marché au Bois.
Ce sera un revenu.
Ce n'est pas tout, Nos administrateurs dispose
ront de l'emplacement où est aujourd'hui l'a
cadémie. Ces classes ne sont que de véritables
magasins. On pourra les louer très favorablement.
Remarquez bien qu'il sera plus facile et moins
dispendieux d'adapter l'ancien palais épiscopal
aux besoins de la littérature et des arts qu'aux
exigences des autorités judiciaires.
D'ailleurs l'hôtel de la Châtellenie se prête
admirablement bien une destination qu'il ne faut
plus que parfaire.Au rez-de-chaussée, gauche
de la porte, il y a une salle spacieuse qui répondra
largement l'importance des justices de paix. A
droite une chambre plus petile sera néanmoins
suffisante pour le conseil des prud'hommes
droite encore et par derrière nous installerions la
chambre de commerce. Le derrière gauche serait
réservé au concierge, qui pourrait avoir la faculté
de vendre des boissons.
Par cette combinaisonl'hôtel-de-ville serait
désencombré et l'autorité administrative s'y li
vrerait avec plus d'aisance tous ses mouvements.
La salle écbevinale, qui est trop petite de
beaucoup pour la société des beaux-arts, et que
l'on a gâtée par un plafondtout en manifestant
la velléité de la restaurer, cette salle disons-nous
pourrait être conservée, rendue insensiblement
son état primitif, et servir des usages qui ne
tendraient pas la dénaturer. C'est une pièce
historique et précieuse qu'il ne faut point pro
faner.
En un mot, le conseil communal, pourvu qu'il
se dépouille de tous préjugés, est en mesure de
doter la ville de deux beaux établissements un
Palais de Justice et un Musée.
Ce qui s'est passé cette semaine la chambre
des représentants est bien propre ouvrir les
yeux de ceux qui jusqu'à présent ont été dupes
des belles protestations de nos puritains.
Le projet de loi destiné assurer l'exécution plei
ne et régulière de la loi électorale a été l'objet d'at
taques violentes de la part des principaux organes
de l'opposition. MM. Savart, Delfosse, Fleussu,
Lys, CoolsBailletVerhaegen, etc. ont rivalisé
de zèle pour anathématiser le projet ministériel
amendé par la section centrale. Ces messieurs ne
concluent rien moins qu'à revenir purement et
simplement la loi de i83i, laisser le tout dans
le statu quo.
Quel est cependant le but de ce projet, qu'on
s'est donné tant de mal arracher au ministère?
Le voici Au moyen de la loi en discussion les
déclarations frauduleuses seront rendues plus dif
ficiles, les listes électorales seront parfaitement
régulières, les opérations électorales seront promp
tes, paisibles, et enfin tous les citoyens pourront