JOURNAL D'ÏPRIS 1T D1 L'ARRONDISSEMENT.
N° 2660
26me année.
(Signé) D
Un infanticide a été commis Zonne-
beke, la coupable est arrêtée. Nous don
nerons les détails dans le n° prochain.
Lundi prochain, 10 heures du matin,
aura lieu l'installation de Mr Duflour, com
me curé Zillebeke.
Un ordre récent de M. le ministre de la
guerre prescrit MM. les officiers de tou
tes armes de revêtir la grande tenue les
dimanches et jours fériés. Jusqu'à présent,
le soin de régler la tenue avait été aban
donné aux chefs des corps et aux comman
dants de place pour les jours de fêtes
officielles.
La discussion du projet de loi relatif aux
droits de sortie, dans le sénat, a fourni
quelques orateurs l'occasion de signaler les
paroles prononcées la chambre des pairs,
par le ministre des affaires étrangères de
France sur l'union douanière. L'honorable
M. Dumon-Dumortier pense qui si tout es
poir doit être enlevé au pays de ce côté,
c'est un motif de plus pour le gouverne
ment d'accéder aux réclamations des in
dustriels, et de leur assurer la possession
du marché intérieur. Ces observations ont
été appuyées par MM. Biolley, De Stassart,
Desmanet de Biesme et De Pélichy; sans
les combattre, l'honorable comte De Bail-
let a fait remarquer avec raison que la
Belgique n'est point dans l'état de détresse
que l'on se plaît supposer.
On écrit de Bruxelles, 30 mars
Dans son audience du 28, la cour de
cassation, chambre criminelle, a rejeté le
jourvoi de la nommé Marie Celens, veuve
îissaerls, cabaretière, demeurant Turn-
îout, condamnée la peine de mort par
arrêt du 4 février dernier de la cour d'assi
ses d'Anvers, comme convaincue d'avoir
le 30 août 1842 empoisonné au moyen
d'une dose d'arsenic son enfants âgé de 14
jours. Ce jugement n'avait été prononcé
qu'à la majorité de 7 voix contre 5 la
quelle la cour d'assises s'était réunie.
M. Ch. Lecocq, consul-général de
Belgique en Espagne, a reçu son exequalur
du gouvernement espagnolle 9 mars. Il
a été présenté, le 17, au régent par M. le
comte d'Almodovar, ministre des affaires
étrangères, et par M. le comte de Marnix,
chargé d'affaires de Belgique Madrid. Le
régent lui a témoigné une vive sympathie
On s'abonne Vpres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
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tion doit être adressé l'Éditeur
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clames, 33 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
7??.ES, 1er Avril.
?5.0jae?S=EiS LOGES.
Le Journal de Bruxelles enregistre un acte
récent de la maçonnerie belge, qui montre com
bien est acharnée la guerre que cette association
livre dans l'ombre la foi religieuse. La masse des
membres affiliés, séduits par les protestations pu
bliques des chefs, s'aveuglaient sur le but de ces
derniers. La double proposition qui a été soumise
la loge le Travailorient de Bruxelles, déchi
rera le voile; voici comme il en est rendu compte
par une plume maçonnique
Deux propositions viennent d'être soumises a
une loge de l'Orient de Bruxelles, le Travail.
Leur haute portée nous engage h les mentionner
ici par extrait
Un frère a dit
Mes frères, une loi récente met, en Belgique,
l'instruction primaire sous l'influence directe du
clergé catholique, nous dirons même entre ses
mains.
Pénétré des dangers futurs d'un pareil état de
choses, et convaincu qu'il est de l'essence de la
maçonnerie de résister h tout empiétement de
caste et toute tentative d'oppression, quelque
masque qu'elle prenne, surtout de celle qui tend
dominer l'avenir par l'instruction primitive
de la jeunesse peu fortunée et propager une
éducation exclusive, je dépose entre vos mains la
proposition suivante
D'admettre l'initiation maçonnique, sans ré
tribution de réception et sans cotisation men
suelletout profane, instituteur primaire, belge
ou domicilié en Belgique, qui réunira au surplus
toutes les autres qualités requises, h charge et
condition par lui
i° De donner l'instruction primaire gratuite a
quatre enfants, lowtons ou autres, qui lui seront
indiqués et confiés par la loge;
2" De donner de même, et en outre, l'instruc
tion primaire tout enfant présenté par la loge,
au même prix que les instituteurs primaires sa
lariés recevront du gouvernement ou de la com
mune, aux termes de la loi, par chaque enfant
indigent placé a leur école;
5° D'être soumis h la surveillance d'un ou de
plusieurs commissaires délégués par la loge, quant
l'instruction, au genre et au mode d'enseignement
donné par l'instituteur aux enfants qui lui seront
confiés en vertu des deux articles précédents.
Cette proposition, après avoir été débattue dans
plusieurs séances, a été enfin adopté a l'unanimité
dans la teuue du 17"" jour du septième mois
5842, telle qu'elle se trouve ci-dessus transcrite.
Elle est maintenant en pleine voie d'exécution;
on en attend avec confiance les meilleurs ré
sultats; la loge, dans ce moment même, s'occupe
des mesures organiques de sou arrêté, relatives
surtout h l'âge et au sexe des enfants, a la durée de
leur instruction par le frère instituteur, aux fonc
tions et aux pouvoirs des frères commissaires dé
légués.
Un autre frère de la même loge a fait tout
récemment, et par écrit, la proposition suivante
L'intolérance de certains prêtres ultra ca
tholiques ne faisant que s'accroître, tant envers
les francs-maçons refusant d'abjurer in extremis
ce titre glorieux, qu'a l'égard de certains profanes
qui ils n'ont souvent d'autre reproche faire
que de se refuser h leurs déloyales exigences,
et comme dans ces occurences diverses, la sé
pulture et les derniers devoirs sont maintes fois
refusés a ceux de l'une et de l'autre catégorie, qùi,
a en croire nos béats, meurent dans l'impénilence
finale.
J'estime qu'il est de notre devoir de prendre
l'initiative et de nous associer aux profanes bien
pensants qui se présentent en foule dans le but
d'ouvrir une souscription pour l'acquisition d'an
champ de repos, extra murosoù seront en
terrées avec pompe les victimes de l'intolérance
cléricale.
Cette acquisition se ferait par actions, on
céderait aux familles qui le désireraient, une
fiartie du terrain acquis pour l'inhumation des
eurs. Les frais seraient réglés par un tarif modéré.
L'inhumation serait gratuite pour les indigents. 11
en serait de même des honneurs funèbres.
Chacun des souscripteurs seraita moins
d'empêchement légitime, et, sous pëine d'amende,
tenu d'assister aux convois.
Les francs-maçons non souscripteurs seraient
invités s'y rendre.
Il serait fait un règlement spécial, auquel les
actionnaires devraient se soumettre; bien entendu
qu'il ne s'agit point d'un objet de spéculation,
mais de haute convenance.
Il serait glorieux, selon moi, pour la res
pectable loge le Travaild'avoir pris l'initiative
dans cette circonstance.
Toutefois, il serait imprudent de rien pré
cipiter, et j'émets moi-même le vœu de voir
envoyer ma proposition a une commission ad hoc
afin d'y être mûrement examinée.
On lit dans Y Univers de Paris Les jour
naux libéraux et universitaires ont contre la Bel
gique de i33o un grief qu'ils ne peuvent lui
pardonner, c'est d'avoir établi, dans toute sa
sincérité, la liberté de l'enseignement. Pour n'avoir
F as su apprécier tous les avantages que procure
institution du monopole universitaire, les catho
liques belges sont, de la part de nos feuilles
libérales, l'objet constant des attaques les plus
violentes. L'un des catholiques les plus éminenls de
la Belgique, M. le comte Félix De Mérode,
a mérité les injures du Constitutionnelpour
avoir prononcé, dans une des dernières séances de
la Chambre des Représentants, un discours sur
l'influence salutaire du clergé au sein des sociétés
modernes. M. De Mérode ayant particulièrement
signalé les désastreux résultats de l'enseignement
universitaire en France, le Constitutionnel n'a pu
contenir sa colère, et pour écraser d'un seul mot
le noble député, il l'appelle néo-Catliolique
Ah! quel service le Journal des Débats a rendu
au Constitutionnelen inventant cette épithète
Avec elle, on a réponse h tout, et l'on peut se
passer en raison, de bon sens et d'esprit.