JOURNAL 1) YPRES ET ilL'ARRONDISSEMENT.
N° 2667.
Mercredi, 26 £vril, 1843.
26me année.
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
1*111 V DE l.'tBOWCHEAT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
Pour les autres localités 4SO
Prix d'un numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IYSERTIOYS.
41 centimes par ligue. Les ré
clames, 33 centimes la ligne.
vérité et justice.
TPBSS, 26 Avril.
Le collège communal a rencontré dans un jour
nal de celte ville un défenseur comme il n'en fut
jamais.
En s'efforçant de le secourir de la meilleure foi
du mondecette feuille ne saurait que le perdre
encore davantage dans l'esprit des hommes de
bien.
Lorsqu'on professe une haine implacable contre
la religion et ses ministres, lorsqu'on outrage con
tinuellement les mœurs, soit au moyen de feuille
tons licencieux, soit en préconisant indirectement
les productions les plus infâmes, on devrait s'abs
tenir, ce semble, de se mêler de l'instruction de la
jeunesse. Il y a telles mains qui salissent tout
ce qu'elles touchent. Non jamais une institution
ayant les sympathise d'écrivains tels que ceux, que
nous avons en vue, c'est-à-dire, qui prêchent
l'immoralité comme en politique ils favorisent
hautement l'anarchie, n'aura la conliance des vrais
catholiques. C'est le cas d'appliquer notre col
lège communal le proverbe Dis-moi qui le
protègeet je dirai qui tu es.
Encore, si en voulant défendre cet établisse
ment, on s'occupait du fond de la question, ce
serait montrer au moins de la franchise. Mais non,
ces messieurs ont grand soin de laisser la le
véritable point de la lutte; ils trouvent plus com
mode de parler de tout autre chose pour jeter de
la poudre aux yeux de leurs dupes.
De quoi, en effet, nous plaignons-nous depuis
longtemps? De ce que notre collège communal
n'offre point de garantie suffisante en ce qui con
cerne l'éducation proprement dite. Nous blâmons
la régence d'Ypres parce que, dans une ville si
attachée a sa foi, l'instruction moyenne donnée
aux frais des habitants n'est pas dirigée dans un
sens catholique. Défaut,qui, de l'aveu de tous les
hommes coinpétantsen matière d'enseignement, ne
disparaîtra que lorsqu'on aura accordé l'autorité
ecclésiastique une influence réelle sur la direction
morale des élèves. Nous croyons inutile de revenir
sur les preuves sur lesquelles s'appuie notre asser
tion. Nous les avons assez longuement exposées
dans le temps.
Voilà, disons-nous, le seul point sur lequel
nous sommes en désaccord avec nos adversaires. Il
s'agit donc pour ceux-ci, ou de prouver que le
collège de la ville ne laisse rien désirer sous le
rapport religieux ou de soutenir que la religion
doit rester étrangère l'enseignement.
Au lieu de cela, on se jette côté de la ques
tion. D'abord on fait un crime quelques-uns de
nos concitoyens des efforts tentés par eux depuis
i83o pour rendre au collège de la ville le caractère
qu'il n'aurait jamais dû perdre. On ne leur épargne
pas les épithètes les plud flétrissantes; dont, du
reste, ces vrais amis de la jeunesse se consoleront
facilement, vu qu'il est d^ injures qui valent des
éloges.
Après cette sortie touie libérale contre des
hommes honorables, on sempare du Rapport du
ministre de l'intérieur surl'enseignement moyeu,
pour couvaiucre les plus facrédules que le collège
communal marche merveille. N'en déplaise
nos antagonistes, le succèjï remporté par les trois
classes qui out pris part ail concours, pourrait être
beaucoup plus brillant. la tout cas, il ne peut y
avoir lieu de s'en vanter,parce que le chiffre des
points obtenus en général;par tous les concurrents
a révélé, comme on sait, dans les études moyen
nes une faiblesse extraordnaire. (1)
Mais le résultat fut-il |ix fois plus satisfaisant,
aCT CrH—vyii ^-1 J^m»- noe. plala4oo
sont mal fondées? Désormais le collège communal
nedevra-t-il plus inspirer aucune défiance aux pa
rents religieux, parce que leurs enfants y appren
nent avec plus ou moins de succès. Allons donc? Les
mathématiques et les belles lettres? On veut plai
santer sans doute en argumentant de la sorte. Qu'y
a-t-il de commun entre le concours et la direction
religieuse de l'établissement communal? Eu vérité,
les rédacteurs de la feuille libérale ne sont pas
des hommes bâtis comme le reste des mortels.
Nous ne finirons point sans remercier ces ad
mirables raisonneurs de ce qu'ils ont laissé échap
per l'aveu bien explicite qu'au collège de la ville
Venseignement est incomplet sous le rapport
de la religion. Il est vrai que cette lacune, au dire
de nos folliculaires, doit être uniquement imputée
au chef du diocèse. Mais on sait ce que vaut une
telle imputation dans la bouche d'écrivains dont
les productions témoignent assez qu'ils se soucient
autant de l'évangile que du coran.
Le journal de la rue de Bailleul trouve qu'en
parlant de la construction de l'église de S' Nicolas,
nous aurions dû mentionner que la ville a donné
cinq mille francs dans les dépenses. Il attribue
cette omission l'esprit de parti conjecture fort
naturelle de la part d'une rédaction qui n'a pour
tout fonds d'idées que deux mots, parti libéral
parti clérical, qu'il lui faut ressasser sans cesse,
comme des écailles de moule dans un pot.
Toutefois est-ce sérieusement que l'officieux
Mentor nous adresse la réprimande? Dans ce cas,
il suffira, pour notre justification humble et naïve,
de répondre que n'ayant nommé aucun des dona
teurs en particulier, nous n'avons pas dû songer
citer la régence plutôt que tout autre.
Ou bien, sous l'apparence d'un reproche di-
(i) Il s'agil ici des établissemeuts placés sous la direction
des autorités communales, qui seuls ont pris part au concours.
rigé contre nous, est-ce une bouderie contre le
pouvoir communalparce qu'il a donné cinq
mille francs pour l'établissement de la nouvelle
église, tandis qu'il n'a rien accordé la loge
maçonnique, sauf les faveurs dont jouit son organe?
S'il en était ainsi, la gratitude aurait dû conseiller
cet organe au moins le tempérament du com
muniqué.
Ou enfin, car les mystérieuses obscurités d'une
feuille maçonnique sont difficiles saisir, est ce
une pointe badine contre les magistrats muni
cipauxparce que, représentant la ville entière,
ils n'ont donné que cinq mille francstandis
que les seuls paroissiens de S'-Nicolas, formant
peine un sixième de la population, ont déjà
souscrit pour vingt quatre mille
Effectivement le contraste est significatif et
ffappânt; mats il ne doit décourager personne.
L'administration qui a voté fr. 4o,ooo pour la
construction de la route pavée de Kemmel, qui
vote annuellement quinze ou seize mille francs
pour subsidier un collège de soixante élèves, qui
maintenant dépense encore depuis deux ans des
sommes considérables pour déplacer le tribunal
cette administration a suffisamment prouvé que
partout où elle croit entrevoir un but d'utilité,
une amélioration ou un embellissement, sa géné
rosité ne fait pas défaut ce qui permet d'espérer
des mêmes dispositions les mêmes résultats. L'é
glise de S'-Nicolas serait-elle seule veuve de la
munificence communale? Cette munificence dé
générerait-elle pour elle seule en une méticuleuse
lésine? Les boues de l'Yperlée étaient opposées
toutes les demandes comme ayant par urgence un
droit acquis sur les deniers publics; niais cet
important curage a été mené fin tranquille de
ce côté, la régence ne doit-elle pas avec empres
sement avec enthousiasmes'attacher la noble
idée de seconder de tout son pouvoir l'œuvre qui
seul durant plusieurs siècles, apprendra la pos
térité, si elle a été ou non la hauteur de sa
mission!
La régence a tous les motifs ne ne point rester
ici au-dessous d'elle même elle s'est laissé pousser
une espèce d'hostilité contre l'évêque, contre
les catholiques et contre l'instruction, en ne vou
lant favoriser l'enseignement que d'après une
organisation, dont de toutes parts on lui signalait
les vices, et en refusant son concours une insti
tution mieux pourvue de garanties; que maintenant
elle démontre ses administrés qu'elle honore le
culte, et qu'elle prise l'éducation sa valeur; que,
présidant aux destinées de la cité qui a fondé
S'-Marlin et les Halles, elle le démontre en
contribuant d'une manière digne et large au temple
qui sera en même temps la maison de Dieu, et un