Vi° 2672.
26me année.
7PB.SS, 13 Mai.
Est-ce nous la faute si le Progrès com
promet tous ceux qu'il prend sous son pa
tronage? Est-ce nous qui l'avons engagé
défendre dans une de ses colonnes ou le
collège ou le conseil communal, et de jeter
pleines mains l'injure et l'outrage l'o
pinion modérée et au clergé en masse,
dans une colonne suivante? Est-ce nous
qui avons engagé les personnes défendues
par un aussi imprudent champion ne
pas le désavouer? Que le Progrès s'impute
lui-même le tort qu'il fait, dans l'opinion
publique, ceux dont il prend si chaude
ment la défense. S'il procédait avec calme
dans ses disputes, s'il parlait raison, s'il
prouvait par des faits les accusations gra
ves qu'il ne cesse de lancer deux fois par
semaine contre des catégories entières
de citoyens; s'il s'énonçait sans passion,
on pourrait voir en lui l'organe d'une opi
nion sincère et réfléchie; mais lorsqu'on
l'entend déclamer sans rime ni raison
contre le parti-clérical et le parti-prêtre;
lorsqu'on le voit lancer les épithètes flat
teuses de mauvais prêtresde prêtres htjpo-
critescontre des pères de famille, qui sou
tiennent les intérêts de leurs enfants et de
leurs concitoyens, on ne peut voir en lui
que l'organe d'une coterie d'imprudents
qui mettent le feu de la discorde aux qua
tre coins de la ville, pour avoir le plaisir
de se donner de l'importance.
Nous distinguons parfaitement la cause
de ce journal de la cause des institutions
ou des personnes, qu'il a la malencon
treuse prétention de venger et de défendre.
Mais il nuira certainement ses protégés,
lorsque ceux-ci accepteront la solidari
té d'un patronage aussi compromettant.
Soyons justes; s'il y a des préjugés, fondés
ou non, peu importe ici, contre le col
lège communal, sous le rapport de la di
rection morale et religieuse, le Progrès
est-il apte les dissiper, lui qui insulte
habituellement ceux aux quels on doit re
connaître le droit de porter un jugement
respectable sur cette matière? Appartien-
dra-t-il un journal, qui publie des arti
cles comme celui qui est intitulé Les
Prélats belgesde persuader aux pères de
famille, que l'enseignement moral et reli
gieux du collège communal ne laisse rien
a désirer? Le journal de la loge entasse
une foule d expressions acerbes contre le
clergé, dans 1 article dont nous parlons; il
lui reproche sa perfidie, son hypocrisie,
ses prétextes astucieux, son envie; il sup
pose contre toute apparence de vérité, que
le clergé ne s'est opposé au collège com
munal, que par un sentiment de basse
jalousie, pour se délivrer d'une concur
rence gênante, etc., etc. Chacun sait que
cette concurrence profite au collège de
S'-Vincent qui compte 108 élèves, tandis
que celui de la ville n'en compte que 74;
mais abstraction faite de la fausseté évi
dente de cette accusation, nous demandons
au Progrès lui-même, si c'est après avoir
tenu un langage aussi offensif, et aussi
inconvenant, qu'il pourra capter la bien
veillance du public en faveur de l'institu
tion qu'il protège, et persuader au clergé
qu'il s'oppose tort au collège communal?
Certes si quelque chose peut justifier les
préjugés existants, c'est bien le patronage
3ue le Progrès accorde celte institution,
ont les éloges ne sont jamais séparés des
insultes que ce journal prodigue aux mi
nistres de la religion. Qu'il s'en prenne
donc lui-même, s'il nuit ceux qu'il
protège.
Dans le dernier numéro du Progrès on
accuse le clergé de vouloir gouverner en
maîtreet de ce chef, d'avoir fondé sa domi
nation sur l'ignorance et l'obscurantismeen
écartant, autant qu'il se peut, l'instruction des
prolétaires. L'accusation est grave, comme
on voit. Mais en attendant qu'on y réponde,
que la charitable feuille daigne nous dire
par qui, ou par les libéraux ou par le
clergé, ont été fondées tant d'écoles do
minicales et autres, qui du matin au soir
sont ouvertes aux enfants pauvres, même
dans les plus petits villages de nos Flan
dres qu'elle nous donne la statistique des
institutions bienfaisantes qui doivent leur
existence MM. Lebeau, Rogier, etc., aux
quels cependant elle prodigue tant d'éloges
côté des insultes, dont elle régale le parti
catholique. Enfin qu'on nous fasse con
naître au moins qiielque école que l'un ou
l'autre des fondateurs du Progrès a eu le
courage d'ouvrir pour l'instruction des pro
létaires.
Il y a des hommes, qui le chapitre des
élections fournit l'occasion de déverser le
mépris sur les catholiques en niasse. Et
savez-vous pourquoi? C'est qu'on a besoin
de faire oublier les scandales que les libé
raux ont donnés naguères Atli, Tournay
etc.
Une cause qui mérite l'attention, et sur
tout l'attention de certains fonctionnaires,
a été instruite avant-hier devant notre tri
bunal correctionnel.
Six femmes de la basse classe, dont l'une
seulement offre quelque garantie très-équi
voque d'ailleurs, étaient prévenues d'avoir
déposé au mont de piété une quantité im
mense d'objets qu'elles avaient prétendue-
ment pris en location chez plusieurs fri
piers. Pour les obtenir elles ont employé
la ruse comme on le conçoit. Ou bien les
meubles étaient pour elles-mêmes; ou bien
pour des personnes que l'une ou l'autre
d'elles tenait en chambre; ou bien pour
des officiers en garnison; ou bien encore
pour des personnes habitant les environs
de la ville. Séduit, et par les relations de
la première prévenue et par cette circon
stance que la deuxième est propriétaire
de plusieurs bicoques, les fripiers et no
tamment le fripier Yerbrugge, ont donné
en plein dans le piège. La spoliation a eu
son cours pendant deux années. Tous les
objets ont passé par les petits lombards.
Ceux qu'on a donnés en location aux uties
ont été engagés par d'autres; on trouve
réunis ceux qu'on a loués plusieurs.
La défense, par l'organe de trois avo
cats, a prétendu en droit, qu'il n'y a ni vol,
ni escroquerie, ni abus de confiance, qu'au
cun des articles 401,405 et 408 du C. P.
n'est applicable; que le fait imputé aux
prévenues est immoral sans doute, mais
qu'il n'est point punissable. Le défenseur
de la deuxième prévenue seul est entré
dans la discussion des circonstances du
fait, a tâché d'établir que les charges qui
la concernent sont indépendantes de celles
qui pèsent sur les autres, que dès lors il
ne saurait y avoir solidarité.
La partie civile a exprimé l'opinion que
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Knyaume.
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par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
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Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé 1 Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IXSERTIOXS.
4* centimes par ligue. Les ré
clames, 33 centimes la ligne.
Vous semblez professer un superbe mé
pris pour les sciences et la littératuredit le
Progrès au clergé belge. Ce journal nous
obligerait, s'il conciliait cette singulière
assertion avec les succès que l'université
catholique obtient au jury; il nous oblige
rait davantage encore, s'il voulait bien la
concilier avec l'accusation qu'il a dirigée
si souvent contre le clergé, d'aspirer au
monopole de l'instruction car on ne con
çoit pas que des hommes qui aspirent
régner en despotes dans le domaine des
lettres et des sciences, commencent leur
entreprise par une profession de mépris
pour les sciences et la littérature. Si le clergé
s'y prend de cette manière pour arriver au
monopole, ses prétentions ne doivent pas
être bien redoutables. S'il y arrive malgré
son mépris pour la littérature et les scien
ces, il faudra avouer que la fatalité s'en
mêle, et que les clérophobes sont dispensés
ipso facto de s'opposer au monopole; car il
est reçu en jurisprudence, que ad impos
sible nemo tenetur.
A l'impossible uul u'est teuu.