ÏRNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2674. 2Gmc année. Aux continuelles de'clamations d'une feuille libérale de cette ville nous oppo- sous l'article suivant emprunté au Journal de Bruxelles. La guerre contre le clergé a commencé avec le chistianisme. L'Eglise s'afflige, mais ne s'émeut point de ces assauts qu'elle a eu subir dès l'origine ils lui ont été prédits par son divin fondateur; mais il prédit en même temps que les efforts de ses ennemis ne prévaudraient point contre elle. L'Eglise est en quelque sorte comme Dieu même, patiente parce qu'elle est éternelle. Dans le fond, on n'attaque le clergé que pour atteindre l'Église dans sa base. De tous les grands corps qui ont paru sur la scène de l'histoire, coup sûr c'est le clergé qui, ne regarder même que le côté humain des choses, a rendu les plus grands services la société, et qui est ap pelé lui en rendre encore. Malgré les mensonges audacieux des falsificateurs de nos annales, il faut bien que l'iniluence du clergé ait été bienfaisante et salutaire pour s'être conservée si forte, si énergi que, si vivace, au sein des populations. En ce moment toutefois, les hostilités se raniment dans notre pays avec une sorte de fureur contre le clergé. On le ca lomnie, on le représenté comme envahis seur, on cherche le rendre odieux au peuple qui a appris de nos pères le bé nir et le vénerer. Insensiblement on voit les défiances naître, les préjugés se former, l'opinion se fausser, les passions devenir contagieuses. La politique sert de prétexte aux ennemis du clergé en dénaturant les faits, en intervertissant les époques, en méconnaissant les droits acquis, ils accu mulent contre lui des griefs imaginaires qui ne sauraient soutenir l'épreuve de l'analyse quand on va sérieusement au fond des choses. Un écrivain belge, homme de cœur et de talent, a voulu montrer, en rappro chant les diverses accusations dirigées contre le clergé, qu'elles reposent sur une erreur ou sur un malentendu. Tel est 1 objet de l'opuscule intitulé De YInfluence du Clergé en Belgique, par P. De Declcer, membre de la chambre des représentants. Nous avons cité l'autre jour la ville de Courtrai, comme ayant pu concilier les franchises communales avec l'éducation morale et religieuse de la jeunesse élevée dans le collège soutenu par elle (ij mais on peut citer une foule d'autres exemples nous trouvons dans la même province Me- nin, Poperinghe, Fumes et Thielt; dans la Flandre-orientale Alost, Grammont, Ter- monde, S'-Nicolas; dans leBrabant Anvers, Malines, Louvain, Enghien, Hogstraeten, Diest; dans le Namurois Dinant, où M. Pirson, libéral assez connu, est bourgmes tre; dans le pays de Liège Sl-Trond Toutes ces communes et plusieurs autres sans doute, dont les noms ne se présentent pas notre mémoire, s'entendent avec l'autorité ecclésiastique sans compromet tre ni leur dignité, ni leurs franchises. Il est fâcheux, que des exemples aussi nom breux et aussi frappants ne profitent pas au petit nombre des villes, qui pour motif quelconque privent leurs jeunes conci toyens d'un avantage, aux quels ils ont droit. Nous avons signalé une soustraction de meubles commise par six femmes coali sées. Le tribunal correctionnel, par juge ment du 18 courant, les a condamnées savoir, les trois premières une année d'emprisonnement et 25 Ir. d'amende, la On s'abonne Vpres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE I.'ABOXXEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités 430 Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Vpres. Le Propagateur paratt le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOXS. 4 centimes par ligue. Les ré clames, 33 centimes la ligne. vérité et justice. 20 Mai. On écrit de Paris, 11 mai, un journal belge Nous voilà décidément retombés dans les réactions révolutionnaires contre le clergé. Afin de le signaler plus sûrement aux passions popu laires, on se remet a le désigner en masse sous les dénominations de jésuites et de parti-prêtre. Le déchaînement est universel par les scribes et les desservants de l'université. Ce sont des in térêts ameutés qui ne lâcheront plus leur proie avant de l'avoir dévorée. Telle est du moins l'impression produite sur l'esprit des gens de bien et du clergé, par la violente reprise d'armes des écrivains anti-religieux. L'alarme est sérieuse et générale dans tous les rangs de la société chré tienne. Voici ce qui donne lieu ce redoublement de philosophie voltairienne. Tant que ce parti a cru pouvoir se moquer de la presse religieuse et de la voix de l'épiscopat, qui s'unissaient pour réclamer la liberté de l'enseignement, il ne s'est que très- peu ému de ces tentatives qu'il regardait comme impuissantes et hors d'état de rien produire. Mais il a bientôt fini par prendre quelque chose de son assurance et de sa présomption, quand il a vu tant de sympathies se déclarer en faveur des redresse ments demandés par une masse si imposante de bons citoyens et par l'élite des ministres de la religion. Ce qui a surtout déconcerté les entrepreneurs de la secte philosophique, ce sont les récentes conquêtes de la prédication évangélique, et le mouvement de retour de la jeune génération vers l'enseignement chrétien. Le prodigieux effet d'en- trainement produit par les orateurs sacrés qui viennent de faire briller la chaire d'un éclat nou veau par l'éloquence, le talent et le savoir qu'ils y ont déployésles heureux changements, les (t) Nous avons dit que la ville de Court rai consacrait 3 ou 4 mille francs son collège mais d'après le rapport provincialelle n'y consacre que a,5oo francs, environ 11 fr. par éleve, tandis qu'à Ypres chaque élève coûte la ville environ 16a fr. inomhrables conversions, qui s'en sont suivies parmi la classe la plus éclairée de la capitale; tout cela est devenu un souci, un sujet d'alarme et comme un démenti honteux donné au scepti cisme de nos philosophes démollisseurs. Ils ont compris qu'il était temps pour eux d'arrêter ce progrès, et de sauver l'enseignement irréligieux qui les nourrit si bien dans les chaires de l'univer sité. Telle est la cause qui leur a fait tout-à-coup reprendre les armes pro aris et focis. Les voilà rougissant de nouvean contre ce qu'ils appellent le parti-prêtre, la congrégation et les Jésuites, c'est- à-dire contre tout l'épiscopat, contre tout le corps sacerdotal qui cherche faire revivre l'ensei gnement religieux, pour faire revivre l'ordre si profondément ébranlé dans ses fondements par l'enseignement contraire. Quand on dirait que ce feu est attisé par les gros bénéficiers de l'universitéon n'apprendrait rien au public, et cela d'ailleurs ne rémédirait pas au mal. Il faut donc se borner constater comme un simple fait le déplorable effort qui se re nouvelle dans ce moment pour replacer le clergé et les fidèles sous sa domination de la philosophie anti-religieuse et pour porter l'effroi dans les âmes où quelque espérance de salut pouvait être rentrée. Une voix, une parole ferme prononcée par cette voix, aurait peut-être suffi pour imposer silence aux ennemis qui rendent cette réaction si ef frayante. Mais malheureusement cette voix et cette parole se montrent plus favorables aux dé molisseurs qu'aux réparateurs. Il ne resta donc plus aux gens de bien qu'à attendre la fin de tout ceci, jusqu'à ce que l'excès du mal ouvre les yeux et les oreilles de ceux qui auraient tant d'intérêt y porter remède avant qu'il devienne plus difficile de le réparer plus tard que d'en arrêter le cours aujourd'hui. Msr Garibaldi, ex-internonce apostolique, quitte Paris daDS les premiers jours de la semaine prochaine. M?r Fornariqui le remplace avec le titre de nonce, occupe toujours un hôtel entier qu'il a loué provisoirement tout garni dans la rue de J.ille, et dont il paye le loyer sur le pied de 48,ooo francs par aD, c'est-à-dire 12,000 francs pour les trois mois pendant lesquels il doit l'habiter. Tout annonce que l'illustre prélat réus sira beaucoup Paris. Il se montre d'une affabilité qui ne peut manquer d'être fort goûtée de tout le inonde. Il est accessible pour tout les petits comme pour les grands. Il reçoit et accueilli parfaitement lous les gens de lettres qui se présentent chez lui. II est vrai qu'il n'a pas craindre d'être beaucoup importuné par les écrivains qui font profession de vivre en guerre contre l'Eglise et ses représen tants.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1