JOURNAL D ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N<> 2679. 26me année. Il est question d'établir Ypres une So ciété des aiiqjtfffîfà$^d'armes de F Empire l^iste dans d'autres îmunauté entre Sébris^^4^^^J«ùfrinée. Ces assocfrv&affg^tfr pour but 'De consolider, par des réunions habi- On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE I.MBOWEMEYT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4DO Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES I.YSERTIOYS. 4 7 centimes par ligue. Les ré clames, 33 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. TPB.SS, 7 JUIN. Embrouiller les questions les plus simples, prê ter h leurs adversaires les intentions les plus cou pables tandis qu'ils ne demandent qu'à pouvoir jouir du droit commun, leur adresser enfin les épithètes les plus injurieuses, ou regarde'es comme telles, voilà ce qui fut de tout temps familier des gens qui se parent du beau nom de libéraux. Non pas qu'il n'y ait d'honorables exceptions, comme on le verra tout l'heure; mais il est triste de devoir avouer que le nom de libe'ralismechez une foule de ses partisans, n'est qu'un vain mas que, sous lequel se cachent les sentiments les plus hostiles la vraie liberté. On sait ce qui se passe actuellement en France. Pour avoir réclamé l'exécution de la charte en ce qui concerne là liberté de l'enseignement, les évêques, les catholiques français en général ont eu essuyer les attaques les plus violentes de la part de la presse soi-disant libérale. Il n'est pas jus qu'aux journaux communément réputés graves et sérieux, qui n'aient jugé bon de combattre les ten dances prétendues funestes du clergé. De ce nom bre est le Journal des Débats. Il est vrai qu'on est moins étonné de la conduite de cette feuille quand on songe qu'elle est rédigée par des saint- siraoniens. Ces messieurs, comme le remarque un journal, poursuivent leur œuvre de la rue Monsi- gny et de Ménilmontant. Ils raillent les évêques après avoir raillé Dieu; ils peuvent donc presque se vanter d'être modérés. Ajoutons que c'est dans les feuilletons du Journal des Débats que se publient les Mystères de Parisproduction in fâme et qui vient de provoquer des réclamations si nombreuses de la part des abonnés que la rédac tion s'est vue obligée d'inviter l'auteur, Eugène Sue, adoucir la couleur de certains passages qui pourraient encore effaroucher ses lecteurs. Lors qu'on prêche l'impiété et le libertinage, il est naturel de s'élever contre ceux qui ont pour mis sion de combattre ces deux fléaux de la société moderne. Nous voyons avec plaisir que les évêques fran çais ont trouvé jusques dans les rangs des libéraux quelques hommes sens droit, qui les ont no blement défendus au milieu du déchaînement presque universel. Dans un article très-étendu le Globe de Paris, feuille libérale, montre l'évi dence que les récentes attaques dirigées contre les catholiques sont tout-à-fait inexcusables. Voici comment ce journal s'exprime au sujet de certaine épithète, que le Journal des Débats et ses pareils emploient de préférence quand ils ont envie de terrasser leurs adversaires de manière les mettre hors d'état de continuer la lutte. Nous citons les paroles du Globe d'autant plus volontiers qu'il est parmi nous quelques libéraux, notamment les rédacteurs de certaine feuille Ypres, qui ressemblent furieusement ceux du Journal des Débats, sauf pour l'esprit peut-être. Chose qui étonnera de la part de gens d'esprit, c'est que pour faire au clergé catholique une bles sure plus profonde et plus envenimée le Journal des Débats et les professeurs du collège de France ont ramassé le mot le plus usé, le plus râpé du chauvinisme de la restauration; ils ont appelé les évêques jésuitesEh bien, oui, jésuites! et après? Etes-vous plus savants que les jésuites? êtes-vous plus moraux? avez-vous de plus belles choses qu'eux? N'est-il pas temps de laisser tomber les injures qui sont du domaine exclusif des imbéciles, c'est-à-dire les injures qui n'en sont pas? Ne vous souvenez-vous donc pas du temps où les mots de noble et de prêtre étaient aussi des injures, et des injures qui conduisaient l'échafaud? N'est-il pas honteux que des hommes de lettres voient un outrage dans le nom d'une société qui a civilisé les peuplades sauvages de l'Amérique, au prix du dévouement le plus sublime et le plus saint? On a reproché aux jésuites une grande ambition po litique en vérité, le reproche est singulier main tenant! Vous n'avez donc pasd'ambilion politique, vous autres? Les saint-simoniens n'ont donc pas tout voulu démolir, les mœurs, les lois, le gou vernement, la monarchie, la religion, pour orga niser une politique nouvelle? Les candidats qui veulent devenir députés ne font donc pas d'agi tation politique, fondant des journaux, donnant de l'argent, promettant des places, obtenant des bourses, dans un pur intérêt d'ambition? Il y avait au moins entre les jésuites et les ambitieux d'a- présent celte différence notable, que les jésuites faisaient tous vœu de pauvreté, et qu'aucun d'eux n'avait le droit de posséder en propre au delà de son pain et de son vêtement de chaque jour. Vous avez peut-être raison de les injurier; c'est plus facile que de les imiter. D'ailleurs, ajoute le Globe, la question n'est pas là; jésuite, c'est un mot. Toute so ciété contient des membres plus ou moins mé ritants. Il est absurde autant qu'injuste de vou loir que le titre fasse tort aux personnes, et d'imiter les sans-culottes de la terreur qui con damnaient un homme mort sur le simple nom d'aristocrate. L'époque des élections si justement redou ter des citoyens ennemis des commotions tiques est pourtant bonne plusieurs Elle est surtout pleine d'enseignements p désire étudier fond le caractère moral de: qui se disputent la prééminence. C'est se électoralequi comme une fièvre chasse l'extérieur les humeurs plus ou moins viciées que les partis politiques renferment dans leur sein. C'est ainsi qu'à l'occasion des élections pro chaines le libéralisme de nos jours, vient un peu imprudemment peut-être, de manifester les sentiments les plus étranges, disons mieux, les plus condamnables. Afin de déplacer la majorité de nos cham bres, il a d'abord fait un pacte honteux avec les ennemis de notre jeune nationalité, conquise au prix de tant de sacrifices. Il a ouvert ses rangs tous les exaltés, aux républicains, aux radicaux, aux communistes, tous les mécon tents. Un journal de leur parti, YÉclaireur de Numur a osé dernièrement conseiller au gou vernement de décréter la conversion de tou tes propriétés qui, depuis 183oont ete don nées par des particuliers soit aux hospices soit au clergéen rentes sur F État et cela pour combler le déficit du trésor. Donc, en dernière analyse, ce sont lçg,expropriations pures et simples du siècle dernier qu'on propose. Il y a peu de jours, un certain M. Bailly, agent d'affaires de M. Théodore Robert d'Othey, a écrit aux fermiers de celui-ci une circulaire pour leur enjoindre d'aller prendre chez lui un bul letin arrangé de telle manière qu'à la lecture des suffrages on pourra aisément s'assurer s'ils ont rempli leurs promesses. M. d'Othey enlèvera ses terres aux récalcitrants. Aucun journal du même parti n'a j'usqn'ici élevé la voix pour flétrir soit l'impudent con seiller ci-dessus, soit la hideuse corruption élec torale que nous venons de mentionner. Et vrai dire, il ne faut guère s'y attendre, puis que selon les libéraux une parfaite unité de principes n'à cessé de régner parmi eux. Nous pourrions citer d'autres faits tout aussi peu en harmonie avec la probité tant vantée des exclusifs; mais en voilà assez, pensons-nous, pour faire connaître, dans quel abîme sont tom bés ces hommes qui se prétendent seuls capa bles de conduire le char de l'État. Ouiil le conduiraient, mais bien assurément a une ruine certaine. Que les électeurs soient sur leurs gardes. ^rançats )epui es, u\%

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1