JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
3V° 2680.
26me année.
7P3.SS, 10 JUIN.
Un refus de sépulture ecclésiastique a eu
lieu, il y a peu de tempsWytschaete. Comme
on devait s'y attendre, l'organe de la coterie
libérale d'Ypres a vu dans cet acte de l'auto
rité religieuse un nouveau trait de l'intolé
rance cléricale. C'est bien le cas ici ou
jamais de s'écrier Quousque tandem! Ainsi
s'exprime dans son indignation l'écrivain du
Progrès.
ISous aurions préféré garder un silence
absolu sur le triste événement en question,
puisque toute discussion y relative doit pré
senter quelque chose de pénible pour la famille
du défunt. Aussi, au lieu de relever une une
les inexactitudes que nous avons remarquées
dans le factum du critique libéral, nous nous
bornerons déclarer de la manière la plus
positive que M. le curé de Wytschaete a offert
de faire venir tel confesseur que le moribond
eut voulu indiquer. Il est donc complètement
faux que le nommé Vne soit décédé sans
les secours de la religion que parce qu'il n'a
pas voulu se confesser ni au curé, ni au vi
caire, qui tous les deux, selon l'auteur de
l'articlen'avaient point sa confiance.
L'autorité civile de Wytschaete avait pris
les mesures nécessaires pour empêcher toute
possibilité de désordre mais elle connaît trop
bien ses devoirs pour aller forcer les portes
du sanctuaire, quoi les progressistes yprois
auraient sans doute beaucoup applaudi, ou de
favoriser les tendances d'envahissement de la
part de quelque brouillon de l'endroit, le quel,
assure-l-on, a été dans cet intervalle en forte
communication avec une personne de la ville,
FEUILLETON.
que le public croit avec raison appartenir la
rédaction de la feuille de la rue du Temple.
Quant au refus de sépulture considéré en
lui-même, nous ne croyons pouvoir mieux
faire que de renvoyer nos lecteurs la pièce
remarquable que nous donnons aujourd'hui
en feuilleton. C'est un extrait du Journal
belge des Conseils des fabriques. Lamalière
s'y trouve traitée fondet chacun, après
l'avoir lu, pourra juger en connaissance de
l'ignorance, sinon de la mauvaise foi de ceux
oui emploient tous les moyens pour calomnier
le clergé catholique.
Si le parti libéral disposait seulement
des moyens dont nos ennemis politiques
peuvent faire usage, notre triomphe ne se-
rait pas douteux un instant. Ce sont les
propres termes dont s'est servi dernièrement
une feuille exclusive.
En voyant tant d'effronterie, on se demande
quelle confiance peuvent inspirer désormais
leurs dupes les écrivains libéraux. Eh quoi!
le parti exagéré manque de moyens pour faire
réussir ses candidats, tandis que le parti mo
déré en a tant sa disposition! Mais ne sait-on
pas que selon M. Devaux, l'oracle infaillible
du parti, les libéraux sont en majorité et dans
l'administrationet dans ta magistrature, et
dans l'arméePeut-on ignorer qu'ils ont
leur disposition un système complet de men
songes, de calomnies, de dénigrement et, au
besoin, les voies de fait les plus odieuses?
Pour le parti conservateurtous les moyens
qu'il peut mettre en œuvre afin de garder sa
position, il se réduisent un seul, la persuasion.
Après cela, il faut en convenir, si le faux
libéralisme échoue dans les élections, la raison
en est qu'il trouve dans les masses infiniment
moins de sympathie, qu'il ne s'efforce de le
faire accroire ses partisans.
On écrit de Courtrai, 6 juin
Hier, une femme d'ouvrier, mère de 4
petits enfants, dont les poches contenaient
tout l'avoir. 11 fr. 50 c., destinés faire ses
provisions de ménage pour toute la se
maine, a été complètement dévalisée au
Marché-au-Beurre. L'anxiété et le déses
poir de cette malheureuse, qui dans cha
que individu l'entour d'elle crut recon
naître son voleur, faisaient peine voir.
Dimanche la nuit, de 11 heures a mi
nuit, la ferme de M. J. Yandekerkhove
Ingelmunster, a été envahie par des vo
leurs. Ils ont pénétré par la fenêtre de la
chambre où couchait le fils Vandekerhove
avec sa femme, il a été réveillé par deux
brigands qui se tenaient debout devant son
lit et le menaçaient de mort s'il jetait un
cri.
Ils en exigèrent l'indication de l'endroit
où se trouvait l'argent et il leur répondit
qu'il n'y en avait plus, l'argent ayant été
employé depuis deux jours au payement
du bail échu. La femme fut arrachée du
lit et maltraitée, mais l'un de ceux qui se
tenaient au dehors leur ayant indiqué le
coffre, ils en firent sauter la serrure et en
enlevèrent les espèces qu'il renfermait, 2
petits sacs, contenant environ 450 francs,
après quoi ils sortirent de la ferme et
Oa s'abonue Vpron, Grande-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Boyaume.
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Pour Ypresfr. 4OO
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Tout ce qui concerne la rédac
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clames, 13 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
i
Lorsque le clergé se trouve dans la dure
nécessité de refuser la sépulture ecclésiasti
que une personne de la catégorie de celles
auxquelles les lois de l'Église catholique pres
crivent de dénier cette cérémoniele collège
des bourgmestre et échevins peut-il légale
ment requérir l'ouverture de l'église catho
lique et introduire dans l'église le cadavre
de la personne h laquelle les lois de l'Église
défendent de rendre cet honneur
L autorité civile peut-elle au moins faire
inhumer le cadavre dans la partie du cime
tière destinée aux catholiques?
L'art. 19 du décret du 23 Prairial an XII
dispose Lorsque le ministre d'un cultesous
quelque prétexte que ce soit, se permettra
de refuser son ministère pour l'inhumation
d un corps, l autorité civilesoit d'office,
soit sur la réquisition de la famillecom
mettra un autre ministre du même culte pour
remplir ces Jonctions dans tous tes casl'au
torité civile est chargée de faire porterpré
senterdéposer et inhumer le corps. Cet ar
ticle est évidemment en contradiction flagrante
avec le concordat qui avait proclamé et garanti
le libre exercice du culte catholique. Il a pu
être rigoureusement exécuté tant que le régime
impérial a pesé sur les provinces soumises a la
législation française mais dès que le principe
de la liberté des cultes eut été inscrit dans le
pacte constitutionnelqui a fondé notre natio
nalité, l'art. 19 du décret du 23 prairial an
XII a cessé immédiatement d'être obligatoire,
parce que cette disposition dépouille le prêtre
de la liberté de conscience qui lui est garantie
par nos lois et lui enlève la liberté d'action
dont il doit jouir dans l'exercice de ses fonctions
spirituelles.
Les art. 190 et 191 de la loi fondampfîtale
du royaume des Pays-Bas portaient La li
berté des opinions religieuses est girantèe^ q
tous, protection égale est accohféé fi
toutes les communions religieuses qui \xis~--,
tent dans le royaume. La loi fondamental
proclamait la liberté de conscience, et promettait
une égale protection a toutes les communions
ces principes étaient diamétralement opposés aux
dispositions contenues dans l'art. 19 du décret
de l'an XII; il en résulte forcément que cet
art. 19 a cessé d'être obligatoire dès la publi
cation de l'ancienne constitution.
Le gouvernement des Pays-Bas a fait lui-même
l'application de ces principes; le ministre de
l'intérieur, par une lettre du 8 Décembre 1828,
décide en termes exprès, et ce en conséquence
des ordres du Roi, que l'autorité civile ne peut
rien prescrire a l'autorité ecclésiasiique lorsque
celle-ci croit devoir refuser un individu l'hon
neur de la sépulture catholique.
Notre constitution a sanctionné également le
principe de la liberté absolue des croyances
l'art. i4 porte La liberté des cultes, celle
^de leur exercice public, ainsi que la liberté
maniJesteA^J^Siinions en toute matière
garanties répression des délits
ymis l'oçchsicssL vAf usage de ces libertés.
La religioç, ne telj^tîSjdonc pas en Belgique
l'autorité civtiTef-'ijykn résulte, qu'a moins
&dfe violer notreq^wâSondamentaleun collège
échevinal ne^péiùi^p6s aujourd'hui forcer la por
te d'une église pour y présenter un cadavre
auquel l'église a refusé ses cérémonies; il en
résulte encore qu'a moins de violer la liberté