JOURNAL D YPRESET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2681. Mercredi, 14 Juin, 1843. 26me année. 7??.3S, 14 JUIN. Par arrêté royal du 22 mai dernier, M. De Beauvalsecrétaire de la commission administrative de l'hospice royal de Mes sines, a été nommé chevalier de l'ordre Léopold en considération des longs et loyaux services rendus cet établissement par le titulaire. C'est une nouvelle preuve du discerne ment que mettent les ministres du Roi dans la distribution des marques d'hon neur et de distinction, qu'il appartient Sa Majesté d'impartir au mérite quelque part qu'il se trouve. Toutes les carrières mènent la gloire non seulement celles qui répandent de l'éclat par leur nature, mais aussi, et sur tout peut-être, celles qui s'exercent l'om bre de la modestie, ont droit la rémuné ration souveraine. Est-il quelqu'un, dans nos environs, qui ne connaisse le long et salutaire dévoue ment consacré par M. De Beauval l'un des hospices les plus remarquables et les plus utiles du pays? Eh bien, que tout le monde sache également que ces travaux ont reçu une juste et honorable récom pense. Un individu, prévenu d'un vol qualifié, commis Furnes, au préjudice du sieur Timmerman, cabaretier, a été arrêté le H courant, par le sergent de police Louis Renotte, en cette ville. Le sieur Tack, ce virulent agresseur du ministère des travaux publics, surtout de l'administration des chemins de fer, vient de se suicider. FEUILLETON. Voilà bien comme ils sont ces hommes qui n'ont que l'injure et la calomnie jeter vers ceux qui se sacrifient au bonheur de tout un peuple! M. J. Vanpeteghem, pharmacien-chimis te d'Alost, vient de découvrir un moyen pour écarter les dangers de la compresr siou du houblon et pour conserver cette denrée sa nature primitive. Cette in* vention est de la plus haute importance. Par arrêté royal du 7 juin, la résidence de M. B. Verlez, notaire Zonnebeke, canton de Passchendale, est transférée Moorslede, même canton, et celle de M. C. Denecker, notaire Moorslede, est trans férée Zonnebeke. On lit dans le Moniteur belge Quelques journaux se sont occupés du projet de loi sur la contribution per sonnelle présenté par le prédécesseur du ministre des finances actuel, et dont le résultat, d'après eux, serait de dégre ver certaines classes de contribuables et d'augmenter les charges d'autres classes moins aisées. Ils se sont livrés, sur les effets de l'application de cette loi, beau coup d'exagération et n'en ont généra lement pas saisi l'économie; ils lui ont même attribué une portée politique que n'était aucunement dans les intentions de ses auteur. On se rappelle que ce projet, en visagé sous le point de vue administra tif et financier, a été combattu par M' Mercier, lors de la discussion générale du budget des voies et moyens de l'exer- cice 1843; cette circonstance devait suf fire pour donner la certitude qu'il ne serait pas soutenu par le nouveau ca binet; nous savons, du reste, que son intention est de le retirer et qu'il en sera de même du projet de loi sur les bières. L'honnorable Mr Smits avait d'ail leurs déclaré lui-même qu'il ne s'oppo serait pas aux modification qu'il pour rait être reconnu utile d'apporter ces deux objets. L'éditeur du célèbre Almanacli de Gotha M. Frédéric-Justus Perthes, est mort Gotha, le 18 mai dernier. M. Perthes était l'un des libraires les plus éminents de l'Allemagne. Il eut beaucoup souffrir sous l'Empire, cause de ses publications an ti-françaises. On lit dans le Nouvelliste des Flandres de Bruges, 12 juin Courtrai aura fourni avec distinction son tribut la prochaine exposition de tableaux Bruges. Notre peintre d'his toire, M. De Witte, professeur l'académie de dessin, achève en ce moment une œu vre capitale cette destination. C'est une toile représentant le Christ consacrant le pain la table des disciples d'Emmaus. Les figures au nombre de quatre sont de gran deur naturelle. Depuis son dernier tableau justement apprécié la dernière exposi tion de Courtraicet artiste a fait un pas immense et son œuvre actuelle méritera d'être citée parmi les productions les plus remarquables de l'époque. La composition en est des plus heureuses, l'expression des figures admirable et les règles de la pers- On s'abonne Vpres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE EMBOXXEMEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités 4—30 Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSEHT1DXS. 1 centimes par ligne. Les ré clames, 33 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. Suite et fin.) Vous n'avez pas d'ailleurs été assez loin, mes- sieurs; et puisque vous croyez, vous maires, pouvoir remplacer très-canoniquement les prê- très de l'église par des vieillards chanteurs de De Prufundisvous avez été vraiment trop bons d'en être restés l'a, et, a votre place, j'aurais fait accompagner les oremus de vos veillards par des clarinettes de l'opéra ou des orgues de Bar- barie. D'un autre côté, puisqu'il est bien convenu entre vous, messieurs, que vos vieillards, suffi- sent pour enterrer les morts, je ne sais pas pourquoi ils ne suffiraient pas aussi pour marier a 1 autel les jeunes époux, et pour baptiser les nouveaux nés de vos communes. Ne manquez pas, je vous prie, d'en faire la proposition votre conseil municipal. N'oubliez pas non plus, messieurs, de pré- senter a la chambre, par voie de pétition, et je vous promets de vous appuyer, un bout de loi ainsi conçu Il sera permis aux maires, 'a la réquisition du premier venu, turc, anabaptiste, hérétique ou autre, d'interpréter les saints canons, de changer la liturgie, de violenter la conscience des prêtres, d'envahir le sanctuaire, de porter chape, et de chanter des oremus, avec ou sans accompagne- ment. Je reconnais avec vous, messieurs, que sans cet article, il y aurait lacune dans la loi commu- nale. Je ne dis pas, que si j'étais ministre de l'in- térieur, j'aurais eu l'honneur, messieurs, de vous destituer pour avoir failli a vos devoirs, et pour avoir violé la loi; mais, je dis que si j'étais prêtre et que vous m'eussiez traité de la sorte, je don- nerais ma démission, dussé-jeal 1er mendier mon pain la besace sur le dos, plus tôt que de subir la profanation de vos avanies. Dans quel gâchis patauge notre pauvre société? nous ne croyons pas de notre vivant 'a Dieuet nous voulons forcer les prêtres a dire sur notre cadavre les prières de l'Eglise. Nous ne voulons WMMM—MB— pas du mariage religieux, et nous voulons de l'enterrement religieux. Nous n'avons jamais lu les saints canons et nous disons que le prêtre qui les a lus, se trompe en les appliquant. Nous affirmons que ce n'est pas le maire qui rompt les portes de l'église, qui est intoléraDt; mais que c'est le prêlre qui se renferme dans le sauc- tuaire. Ainsi l'église n'est plus un lieu saint, mais une «succursale de la municipalité, une espèce de champ de foire, une halle, un théâtre, où les «chœurs de vieillards, conduits par le maire, «^viennent psalmodier, je ne sais quels De Pro- Jundis. La prière n'est plus une parole consacrée qui monte au ciel par la bouche du prêtre, mais uri faux-bourbon qui détonne queque esprit-foi t aviné, sortant du cabaret. Le mort n'est plus un cadavre d'hérétique, frappé canoniquement de l'interdiction de la sépulture, mais un cadavre de fidèle, puisqu'il a été absous de ses péchés par la grâce de mon- sieur le maire.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1