pective y sont observées avec un talent
transcendant.
On écrit de Bruxelles, 42 mai
Le roi et la reine ont dû arriver avant-
hier leur château d'Ardenne, de retour,
par Marche qui en est cinq lieues, de
leur voyage dans le Luxembourg.
L. M. arriveront, dit-on, Laeken, jeudi
prochain.
On écrit d'Arlon, 40 juin
Le roi et la reine sont allés mercredi
visiter Yirton; L. M. sont parties d'Arlon
dix heures, elles se sont arrêtées au four
neau Pierrard, chez M. le comte de Briey,
où elles ont déjeuné, et ont poursuivi de
là leur route vers Yirton. L'entrée de L. M.
Yirton et dans toutes les localités qu'elles
ont traversés, a été salué des mêmes accla
mations qui les ont accueillies dans toute
la province.
Nous devons, dit YEclio du Luxem
bourg, rapporter un mot du roi, parce qu'il
est frappant de vérité et de justesse. On
peut bien, disait-il, en parlant de sa récep
tion, organiser du bruit et des cris, mais
ce qu'on ne peut pas organiser, c'est l'ex
pression de contentement qu'on lit sur les
figures, et cette expression-là, je l'ai trou
vée dans le Luxembourg.
Le roi et la reine ont, avant de quit
ter Arlon, fait remettre G00 fr. pour les
pauvres de la ville, et 400 pour ceux de
Neuf-Château.
A Virton, Martelange, dans toutes
les localités que L. M. ont traversées les
populations étaient accourues en foule et
ont salué de leurs acclamations le passage
des augustes voyageurs. Partout le roi et
la reine ont répondu avec la même bien
veillance, la même affabilité aux haran
gues des autorités qui s'étaient empressées
de venir complimenter L. M.
Dimanche dernier Malines a été le
théâtre d'un accident qu'on ne peut attri
buer qu'à l'imprudence. Cinq garçons
qui l'on avait confié une barque ont tenté
de franchir le courant de l'ecluse près des
moulins eau. A ce passage difficile, leur
frêle embarcation a chaviré et comme au
cun de ces malheureux ne savait na^er, ils
eussent infailliblement péri sans l'inter
vention d'un batelier qui, n'écoutant que
son courage, parvint en retirer quatre
dont un est mort le lendemain. Le plus
jeune ne fut péché que le lendemain, mal
gré les recherches actives du digne bate
lier dont le nom est resté inconnu, bien
qu'il ait droit la reconnaissance des fa-
milles et mérite let éloges de ses conci
toyens.
FRANCE. paris, 40 juix.
Il y avait hier soii une nombreuse réu
nion de hauts personnages Neuillyoù
ils étaient allés préenter leurs félicita
tions l'occasion dumariage du prince de
Joinville.
On disait que la 3elle-Poule, son re
tour en Europe, s'arrêterait quelques jours
Lisbonne, la prinesse Francisca devant
rendre visite sa saur la reine de Portu
gal.
Un bâtiment le commerce, la José
phine, arrivé hier jeudi au Havre, venant
de Rio-Janeiro, a apporté la famille
royale des nouvelles de S. A. R. M. le
prince de Joinville en date du 9 avril,
jour du départ de ce bâtiment pour la
France.
M. le prince de Joinville, muni du con
sentement du Roiavait demandé S. M.
l'empereur du Brésil la main de S. A. I.
Muie la princesse Françoise-Caroline de
Bragance, qui lui a été accordée.
Le mariage a dû être célébré Rio-Ja
neiro le 4" mai.
M. le prince et Mme la princesse de Join
ville ont dû s'embarquer le 10 du même
mois sur la frégate la Belle-Poule, pour se
rendre directement en France, M. le baron
et Mme la baronne de Langsdorfï devaient
accompagner LL. ÀA. RR.
La Belle-Poule est attendue Brest vers
le commencement du mois prochain.
La princesse Françoise-Caroline de Bra
gance, femme de M. le prince de Joinville,
est la troisième fille de l'empereur don
Pedro 1er, sœur de l'empereur don Pedro
II et de S. M. la reine de Portugal. Elle est
née le 2 août 1824, et touche par consé
quent sa dix-neuvième année.
Le prince de Joinville doit être nom
mé contre-amiral aussitôt après son retour
en France. On se rappelle qu'il avait re
fusé ce grade, il y a un an, parce qu'il au
rait été obligé d'abandonner le comman
dement de son vaisseau.
Des officiers d'état-major, attachés
au ministère de la guerre, sont partis, il y
a quelques jours, pour les frontières d'Es
pagne.
On mande d'Oran, le 12 mai, au
Toulonnais Un chef arabe, celui des
Beni-Amer, vient d'écrire au gouverneur
général pour le prévenir qu'Abd-el-Kader,
a été blessé et a la cuisse caissée.
Depuis bientôt deux ans le vrai et le
faux Didier, occupent les tribunaux mili
taires, se disputant une condamnation aux
travaux publics pour désertion. Chacun
des deux veut s'appeler Jean-Pierre Didier
être fusilier au 42e de ligne, et avoir en
couru la peine réservée aux déserteurs.
Le premier fut arrêté le 44 mai 4845
par la gendarmerie dans les montagnes de
la Haute-Loire, au moment où il était oc
cupé des travaux sur une route publique.
Il déclara aux gendarmes, se nommer
Jean-Pierre Didier, appartenant au 42° de
ligne, dont il avait déserté en emportant
ses effets militaires; questionné sur les
causes de sa désertion, il répond que c'est
la maladie du pays qui l'a porté mécon
naître ses devoirs.
Cet homme est conduit Lyon; traduit
devant le 2e conseil de guerre de la 7e di
vision, il renouvelle ses aveux, soutient
n'avoir emporté que sa veste d'uniforme
et son bonnet de police, laissant les autres
effets dans son sac.
Un capitaine du 12e de ligne certifie
qu'un homme de ce nom est inscrit sur le
registre matricule de la compagnie qu'il
commande. De plus, un caporal et deux
fusiliers viennent déposer devant la justice
qu'ils le reconnaissent comme ayant passé
quelques jours la compagnie, et certi
fient son identité.
En présence de ces témoignages, le 2e
conseil de guerre de Lyon condamne ce
Jean-Pierre Didier la peine de 5 années
de travaux publics.
Ce condamné subit l'exposition publique
de la parade militaire, endosse la cosaque
des condamnés, et part pour les ateliers de
Belle-Isle ou d'OIeron.
Quelques mois après cette condamna
tion, la gendarmerie du Rhône arrêta
Saint-Etienne un individu qui déclara se
nommer Jean-Pierre Didier, fusilier au
42e de ligne, d'où il avait déserté en em
portant des effets militaires. Dans ce mo
ment, le 42e de ligne opérait son change
ment de garnison; il quittait Lyon pour
venir Paris.
Le nouveau Jean-Pierre Didier fut ame
né Paris, où il fut traduit devant le 2e
conseil de la 4" division. Dans les premiers
actes de l'information, on lui fit connaître
la condamnation prononcée déjà Lyon
et exécutée contre un individu dont l'iden
tité avait été attestée par trois personnes
du même régiment.
Tous deux disaient Je suis le vrai
Didier. Celui d'OIeron accusait d'impos
ture le Didier de Paris, et le Didier de
Paris soutenait que l'autre était un faus
saire, qui s'emparait de son nom et de son
délit.
Le prêtre n'est plus le ministre de Dieu, niais
un portier de sacristie qui doit ouvrir lorsque le
maire frappe, et qui doit mettre a sa disposition
l'e'glise, l'étoile, le surplis, les cierges, le lutrin,
les enfants de chœur, l'eau be'nite et les chantres.
L'Évêque n'est plus le supérieur naturel et
légal du curé qui ne doit obéissance qu'au maire
ou a son adjoint même pour les choses saintes.
Les héritiers et parents du mort ne doivent
plus recourir au conseil d'État contre le curé
par voie d'abusmais se faire justice eux-
mêmes par un levier, par un marteau et le bris
des portes, ce qui est plus commode et plus tôt
fait.
Le maire n'est plus un magistrat civil, mais un
juge canonique qui en remontre a son curé;
il n'est plus l'exécuteur de la loi, mais le très-
humble serviteur d'un attroupement d'individus
criardsfanatiques et intolérants.
Le miuistre de l'intérieur n'est plus un mi-
nistre ferme, vigilant, responsable, qui doit re-
commander aux maires l'observation de la loi et
les punit lorsqu'ils y manquent, mais une espèce
de Jupiter indiffe'rent qui, du haut de sa sublime
philosophie, regarde en pitié les choses de vil—
lage et de sacristie.
Enfinil n'est plus vrai que la charte ait
établi la liberté des cultes au profit des fidèles,
mais seulement au profit des infidèles de chaque
culte, et il ne protège plus l'indépendance du
prêtre, mais seulement la violence des laïcs.
Voila, sur cette question, où nous en som-
mes.
Il est, pensons-nous, clairement démontré que
les attributions de l'autorité civile en matière d'in
humation sont essentiellement distinctes et sépa
rées des attributions de l'autorité ecclésiastique.
Comme mesure de salubrité l'inhumation est en
tièrement de la compétence du pouvoir civil
comme objet de cérémonie religieuse, elle est ex
clusivement du ressort de la puissance ecclésias
tique. Cette distinction n'a pas toujours été respec
tée, cependant elle est fondamentale et aujourd'hui
qu'il y a en Belgique indépendance réciproque
entre l'autorité civile et l'autorité religieuse, on ne
pourrait la méconnaître sans tomber dans la con-
fusion.
Ainsi, l'autorité civile ne peut plus, en s'étavant
sur les dispositions du décret de l'an XII, forcer la
porte d'une église pour y présenter un cadavre
auquel le prêtre a refusé ïa sépulture catholique;
elle ne peut même pas faire inhumer le cadavre
dans la partie du cimetière destinée aux individus
morts dans la foi catholique. M. le ministre de
l'intérieur par une circulaire du 4 janvier i845
a rappelé aux gouverneurs des provinces la né
cessité de ce conformer aux prescriptions de
l'art. i5 du décret du 25 Prairial an XII, sur l'at
tribution d'une place distincte a chaque culte dans
les cimetières publics,
Il est a désirer que l'on éxéente dans toutes les
communes les dispositions contenues dans l'art.
i5 du décret de l'an XII,- c'est le moyen d'éviter
des conflits aussi pénibles que déplorables. L'ob
servation stricte de cette disposition établira entre
l'autorité civile et religieuse une ligne de démar
cation, qui rendra fort rares ces tristes luttes qui
troublent l'ordre public par des manifestations
scandaleuses et hostiles a tous les pouvoirs.