n'avoir rien avancé contre le dogme de
taccessibilité. Nous prions notre vertueux
confrère de bien vouloir nous dire dans
quel catéchisme il a trouvé ce dogme.
Nous avouons avec candeur que jusqu'ici
il nous était totalement inconnu. Un
théologien, de nos amis, que nous avons
consulté ce sujet, n'a su que répondre.
L'appel fait par la commission direc
trice aété entendu:nous aurons l'occasion,
pendant la fête communale, de signaler la
marche de nos jeunes artistes, d'encoura
ger les uns et d'accorder aux autres le
tribut d'éloges qu'ils méritent. Tous vou
dront concourir l'exposition; la plupart
même tâcheront de faire constater, par
une production actuelle, le degré le plus
récent de leurs moyens.
Deux jeunes élèves, qui poursuivent
leurs éludes Bruxelles, MM. Fiers et Do-
micent, sont venus travailler sous les yeux
de leurs protecteurs et de leurs anciens
maîtres.
On ne l'ignore pas, le premier se distin
gue par des succès qui, pour être précoces,
ne promettent pas moins d'être durables; et
les débuts du deuxième inspirent de légi
times espérances.
Le hasard, ou plutôt une indiscrète cu
riosité, nous a introduit dans la salle de
l'académie qui sert momentanément d'ate
lier M. Fiers. Là nous avons contemplé
rapidement, mais avec avidité, l'artiste
son œuvre près d'être achevée.
Quelle puissance que celle de l'art! Qu'il
est magnifique le talent qui consiste, nous
ne dirons pas modeler des formes phy
siques, mais faire briller sur la matière
la pensée et le sentiment.
Comme cette simple terre molle mani
pulée par l'artiste vous transmet pour ainsi
magnétiquement les inspirations qui l'ont
guidé!
La pensée qui préside au travail de no
tre jeune concitoyen est une pensée su
blime le bonheur de l'amour et le déses
poir de la séparation; le principe de la vie
et l'impitoyable destruction; l'existence et
le néant. Et tout cela est rendu avec la
simplicité et la vérité qui constituent les
caractères essentiels du génie.
Dans les pleurs de l'amour se révèlent
la fois le regret de voir briser des liens
qu'il avait formés et le dépit d'être impuis
sant contre Ces mortelles atteintes.
La douloureuse expression de cette co
lombe qui survit sa compagne ne laisse
rien désirer. Tous les accessoires du
groupe contribuent le rendre parfait.
Pendant que nous l'admirions, ces beaux
vers de Lamartine, dont il est en quelque
sorte la traduction, se sont présentés
notre pensée
Nous éprouvons le besoin de prier le
public et l'artiste qu'ils veuillent nous par
donner d'avoir prématurément divulgué
nos impressions.
Mais qu'on le remarque, nous nous bor
nons dire l'effet qu'a produit sur nous
l'idée-mère de l'œuvre. Nous l'examine
rons, sous le point de vue purement artis
tique, et dans ses détails d'exécution,
lorsque nous rendrons compte de l'expo
sition publique.
Encourager les artistes, c'est favoriser
le développement de l'art. Or, nous envi
sageons comme un des meilleurs stimu
lants la reproduction des éloges qu'ils mé
ritent. Dans la suite de son compte rendu
un journal de Bruges revient sur les tra
vaux de MM. Bohm, père et fils, en ces
termes
Numéros 8 et 9. Paysages de M. Bohm.
Le numéro 8 est une bien jolie production
d'une style aérien. La forme des arbres, la
distribution de la lumière, le coloris, tout
est charmant. L'autre numéro est moins
bien, même un peu lourd et noir de cou
leur.
Le petit tableau qui figure au catalo
gue sous le n# 6, est une de ces gracieuses
compositions auxquelles nous avait habi
tué notre compatriote M. Kinsoen, dont
l'auteur, M. Bohm d'Ypres, est un des élè
ves les plus distingués.
Le portrait composé par M. Bohm est
certes le plus beau de notre exposition. 1!
ne fait pas tout l'effet désirable, car, ex
posé entre des compositions d'une dimen
sion plus grande, il est comme écrasé par
la masse des tableaux voisins. Cette sorte
de tableaux gagne beaucoup étant vue iso
lément dans un salon. Le portrait de M""
C... d'Ypres n'aura pas le sort de la plu
part des portraits, qui, après une ou deux
générations, doivent aller périr sur un
grenier. Les portraits de M. Bohm sont de
petits tableaux de genre, ornés d'un pay
sage ou d'un lointain dont la perspective
est toujours bonne. Ici il a placé son grou
pe sous un arbre, qui figure sur l'avant-
plan; dans le fond on voit le beffroi d'Ypres
avec ses élégants clochetons.
La manière de faire de M. Bohm est
le genre miniature; il achève ses carna
tions, ses draperies et ses accessoires, tels
qu'on pourrait les souhaiter peints sur
l'ivoire.
Les paysages exposés par le fils de M.
Bohm annoncent un artiste de plus pour
la Belgique. Ce jeune homme continue ses
études Paris et montre dans les trois
paysages exposés sous !esNM8,8 A et 9,des
progrès rapides dans son art. Sa manière
de faire appartient l'école française, bien
différente de celle qu'à créée notre im
mortel Dejonghe, dont les œuvres se font
si vivement désirer au salon.
Hier un caporal du 5" régiment infan
terie de ligne ici en garnison, étant allé se
baigner dans le Canalcommune de Boe-
singhe, s'y est noyé, sans que ses cama
rades, qui se trouvaient près de lui, aient
pris les mesures pour le sauver.
Dimanche prochain 23 de ce mois, aura
lieu en cette ville un concours de pigeons
donné par la société de l'Êclaireur de
Noë.
Vingt-sept pigeons seront lâchés Paris,
7 heures du matin; des prix consistant
en objets d'argenterie seront donnés aux
propriétaires des trois premiers pigeons
rentrant.
Ces intéressants voyageurs seront ex-
EXPOSITION A NOTRE ACADÉMIE DE DESSIN.
savait que Godefroi était remuant et ambitieux i).
En séparant ainsi les deux Lorraines il affaiblissait
le pouvoir d'un prince dont les ancêtres avaient
été souvent en hostilité contre l'empire, et il em
pêchait que les deux duchés ne se rendissent un
jour indépendants et héréditaires.
Godefroi se crut encore une fois victime d'une
spoliation, et, résolu de recourir aux armes, il
forma une ligne puissante en tête de laquelle se
mit Baudoin V. Outre les liens de parenté qui
l'unissaient a Godefroi, Bauduio n'était pas fâché
de trouver ttne occasion de s'affranchir du joug
impérial, comme son père avait jadis tenté de le
faire. Thicrri, comte de Hollande, que le marquis
des Flamands venait de combattre, entra éga
lement dans cette alliance; car il était en ce mo
ment-la menacé de la colère impériale cause de
certains empiétements sur l'évêché d'Ulrecht. En
fin Hermnn de Saxe, qui avait épousé l'unique
hérétièredn Hainaut, Riehilde, fille de Rainier V,
embrassa le même parti.
A la nouvelle d'une confédération aussi mena
çante, Henri 111 réunit de grandes forces et entra
dans la Basse-Lorraine. Riehilde, femme entière
et absolue, dont nous aurons bientôt parler, ne
Lumbeit. Sc/iafn., ann. l4, ap. Bouquet, xi, 5g.
Jusjue dans cet amour qui peut créer la vie,
On entend une voix Vous créez pour muurir
Et le baiser de feu sent un fiissou courir!
fut point d'avis que son mari s'associât une ligue
dont les résultats lui paraissaient douteux. Herman
ne tint compte des volontés de sa femme; et celle-
ci, froissée dans son amour-propre, projeta, dit on,
de livrer l'empereur un éponx pour lequel elle
n'avait pas plus d'estime que d'affection. Riehilde
s'adressa même l'évêque de Liège afin qu'il
favorisât l'exécution de ce dessin; mais l'évêque
ne voulut pas prêter les mains a une machination
de cette nature. 11 engagea, au contraire, la
comtesse de Mons a changer de tactique, et a tenter
de vaincre l'obstination d'Hernian par la dou
ceur et les belles paroles. Elle y réussit, car une
grande énergie elle savait joindre, au besoin, beau
coup d'adresse et d'astucité (i); et en même temps
que Henri 111 passait le Rhin Herman faisait
rentrer ses troupes dans le Hainaut. Bauduin, plus
qu'aucun des autres coalisés, fut indigné d'une
telle défection et y: chargea seul d'en tirer ven
geance. Tandis que l'empereur était arrêté avec sa
flotte dans les passages difficiles de la Meuse que
Thiery de Hollande lui disputait, le marquis
(t) Ipsa Richildis mulier astuta... Gisleb. chron. ap.
Bouquetxm, 543. La contesse Rikcus estoit feme teuohe-
rene et vise use... L'istore des comtes de Flandrewsc.
du Roin° 455, f° 53, a? coL
flamand traversa l'Escaut, se jeta sur le comté
d'Enham, héritage de Riehilde, enleva le château
de ce nom, et, après l'avoir pillé, y mit le feu. Il
s'empara ensuite de tout le comté et bâtit près
d'Audenarde une forteresse destinée protéger sa
conquête. Herinan trop faible pour résister au
Flamand, sollicita une transaction au moyen de
laquelle il reçut, en dédonimangement de ce que
Bauduin lui avait pris, l'ancien canton nommé
rOstervaiit, dont la capitale était Bouchain, et en
outre quelques parties que Bauduin occupait en
core dans le comté de Valenciennes. Ces divers
éléments ont contribué depuis la formation du
Hainaut moderne.
Lorsqu'il eut ainsi châtié le comte Herman
Bauduin réjoignit Godefroi de Lorraine et Thierri
de Hollande; et tous les trois se mirent a la pour
suite de l'empereur, qui, n'ayant pas été heureux
dans cette guerre, réjoignait ses étatsavec cequi lui
restait de troupes. Ils arrivèrent ainsi jusqu'à Ni-
mègue, dont ils incendièrent le magnifique palais
bâti par Charlemagne (1); puis, ils se séparèrent.
Godefroi entra par les Ardeunes dans le comté de
Verdun, fief impérial au pouvoir de sa famille
(1) Donium reyiam miri et incompaiabilit ope ris. Lutnb.
Sehafu.