On sait que les conseils électoraux de Virton et de Neufchàteau ont dû procéder en commun l'élection d'un sénateur, par suite de la nomination de M. le comte de Briey, au poste de ministre plénipoten tiaire Francfort. Nous avons dit qu'à Virton, M. de Briey avait obtenu la pres que unanimité des suffrages. Il en a été de même Neufchàteau où sur 68 votants, il a eu 64 suffrages. Audience du 17 juillet. Le nommé Jean Van De Velde, fils d'Ignace, âgé de 54 ans, né et domicilié Ardoye, accusé d'avoir porté des coups et blessures son père légitime, a été acquitté. Audience du 18. La nommée Sophie- Thérèse Zvvertvaeger, fille de Charles- Joseph, âgée de 28 ans, domestique, née Crombeke et domiciliée en dernier lieu Poperinghe, accusée d'infanticide, a été acquittée. Audience du même jour. La nommée Cécile Camerlynck, fille de François, âgée de 44 ans, domestique, née et domiciliée Poperinghe, convaincue d'infanticide involontaire, a été condamnée 2 ans de réclusion et une amende de 50 francs. Hier a été entamée l'affaire du nommé François Verriest, accusé d'avoir incendié le moulin appartenant M. Schramme et sœurs. La cour a du remettre cette procé dure la session prochaine, cause de l'absence d'un des principaux témoins FRANCE. paris, 20 juillet. Une fâcheuse nouvelle s'est répandue ce matin dans Paris. On parlait d'un acci dent arrivé au chemin de fer d'Orléans où un grand nombre de personnes auraient péri. Une foule immense s'est portée aus sitôt l'embarcadère de Paris, croyant voir un pendant la catastrophe du 8 mai, de la rive gauche. Nous avons dû remonter la source de ces bruits fâcheux et nous nous sommes assurés qu'ils étaient beau coup exagérés. Voici les détails que nous avons pu nous procurer Le convoi affecté au service spécial des messageries Laffit- te-Caillard, parti d'Orléans hier soir 5 heures venait de dépasser Etampes; il était la courbe d'Etrechy. Un dérange- ment survenu la locomotive le contrai gnit s'arrêter. Des signaux furent faits pour demander des secours, et une loco motive partit immédiatement d'Etampes pour aller le remorquer La locomotive envoyée pour le secourir, ne put l'aper cevoir temps, et arriva sur lui toute vapeur. Le choc fut épouvantable. De plusieurs diligences des administra tions Laffitte-Caillard et royales que com posaient le convoi, deux de la première administration furent complètement bri sées, quelques autres furent fracassées. Les voitures des messageries royales n'é prouvèrent aucun dommage. Presque tous les voyageurs étaient descendus du convoi, attendant la machine de renfort sur la chaussée du chemin. Huit ou dix seule ment étaient restés dans les voitures. Ce sont ces derniers qui ont eu souffrir du choc. Tous ont été blessés plus ou moins dangereusement. Un invalide s'est vu casser sa jambe de bois et la tête meurtrie. Une jeune dame enceinte venant du Midi, a été grièvement contusionnée au visage. Un jeune enfant qu'elle tenait dans ses bras a été blessé. On dit qu'il a succombé ce matin. A part ces trois victimes restées Etrechy, tous les autres voyageurs ont pu continuer leur route, et sont arrivés Paris. Dès 6 heures du matin le conseil d'ad ministration de la compagnie et son ingé nieur se sont rendus sur les lieux avec M. le préfet de police. Ils y ont rencontré le juge d'instruction et le procureur du roi d'Etampes. Une enquête a été laite immé diatement sur les causes de cet accident qui a répandu la frayeur dans la capitale. Le Constitutionnel assure qu'une ving taine de voyageurs ont été plus ou moins grièvement blessés, et que ce matin trois d'eutr'eux avaient succombé. On prétend que la chambre des pairs ne discutera pas cette année les deux pro jets de loi relatifs aux chemins de fer d'Orléans Tours et d'Avignon Marseil le. On ajoute que le ministre est d'accord sur ce point avec la chambre et qu'il con sent l'ajournement si même il ne l'a pro voqué. On assure que la cour d'Autriche fait en ce moment quelques démarches Londres pour faire adopter par le cabinet deS'-James l'infant Ferdinand, fils du duc régnant de Lucques, comme candidat la main de la reine Isabelle H. Le prince de Metternich avait déjà manifesté cette intention il y a plus d'un an, et l'on dit qu'il est parvenu faire adopter son can didat de Berlin. ESPAGNE. Le Messager publie les dépêches télé graphiques suivantes Serrano était le 13' Mequinenza, se dirigeant sur Daroca. Le 15 au point du jour, Aspiroz était toujours au Pardo et les choses étaient dans le même état Madrid. Le bruit court que les troupes du camp de S'-Roque se sont prononcées, et que le général baron de Carondelle qui les commandait a été forcé de passer Gibraltar. Le gouverneur de Montjouy a dé couvert, le 10, au moment où il allait éclater, un complot d'une partie de la gar nison qui voulait abandonner le fort. 11 a immédiatement assemblé ses troupes et leur a déclaré qu'il n'était pas homme de parti, que son intention était de conserver le fort pour la reine Isabelle II, jusqu'à ce qu'un gouvernement régulier fut établi. Ses soldats sont alors rentrés dans le de voir. Une lettre de Madrid, du 11, donne quelques détails sur la retraite précipitée du régent de Balozote Valdepanas. Elle annonce que, le 8, lorsque Espartero a voulu se mettre en marche, l'infanterie, et sa tête le régiment de Luchana, s'est ré voltée; et que le régent, après avoir en vain tenté de la ramener, fut obligé de s'échapper avec trois escadrons qui lui sont restés fidèles. On ajoute que quelques jours auparavant, Espartéro a répondu aux agents diplomatiques qui lui avaient offert, en cas de revers, l'hospitalité de la France et de l'Angleterre, qu'étant citoyen espagnol, c'était une colonie espagnole qu'il allait demander un modeste refuge. 11 paraît que son projet primitif était de se rendre Alicante pour s'embarquer pour Cour d'assises de la Flandre Occidentale. Cette union était peiqe accomplie lorsque Herman de Saxe vint h mourir. Richilde, veuve d'Herinan, se trouvait donc, jeune encore, maî tresse de sa main et de son comte de Hainaut, province contiguë aux possessions de Bauduin et qui, plus d'une fois, avait e'té convoite'e par ce prince et par ses ancêtres. Il ne pouvait pas se rencontrer d'occasion plus favorable pour réaliser un projet qui devait rendre a la famille de Bau duin Bras-de-Fer la puissance territoriale dont elle était investie dans l'origine du marquisat. Aussitôt que les obsèques du comte Herman eurent été célébrées Bauduin V fit témoigner a Richilde le désir qu'il aurait de la voir s'unir a Bauduin, son fils aîné, Richilde ne repoussa pas cette alliance; seulement elle redoutait le mécon tentement de l'empereur, qui ne manquerait pas d'être fort courroucé lorsqu'il verrait une portion considérable de la Lorraine réunie aux possessions d'un vassal déjà trop puisant k son gré. Elle hésitait donc a se prononcer, quand Bauduin prit la résolution d entrer en Hainaut k main armée et d'aller assiéger la comtesse dans sa ville de Mons, afin de vaincre son indécision et la forcer k épouser son fils. De la sorte, l'empereur ne pourrait pas dire que Richilde se fût volontairement donnée; et il n'aurait pas de motif légitime de persécution dans le cas où le mariage continuerait lui déplaire. Richilde, qu'on soupçonne d'avoir été la complice de Bauduin dans cette astucieuse combinaison, n'avait k Mons ni troupes ni munitions elle se rendit au marquis des Flamands; et bientôt fut célébré ce mariage qui assurait la jonction de deux provinces dont la réunion sous un même pouvoir n'a plus été interrompue que par intervalles. Richilde avait retenu un fils et une fille de son mariage avec Herman mais le fils était boiteux on le décida aisément k rentrer dans les ordres, et il devint plus tard évêque de Châlons sous le nom de Roger. Quant a Gerlrude, la fille de Richilde, elle embrassa comme son frère la vie religieuse, et trouva dans la paix du cloître le bonheur qu'elle n'eut pas sans doute rencontré dans les cours des princes de son temps- Gertrude, dit une très- vieille histoire (t), Gertrude tint honorablement les vœux qu'elle fit au Seigneur. Comme une esclave, elle se livrait dans le monastère aux plus Ex communi historia Uannonia:1 ap, JDe Guisexi, 18. humbles travaux, bénissant Dieu et n'appelant jamais k son aide ses compagnes ou les serves de l'abbaye. Toujours appliqnée aux œuvres de miséricorde, elle ne conversait qu'avec le Sei gneur. Elle savait toute l'office ecclésiastique par cœur, et se plaisait k psalmodier k l'église et k se recueillir dans cette quiétude spirituelle où se trouvent les suprêmes délices.... Enfinpersistant toujours dans l'obédience et la virginité, elle rendit son âme au Seigneur k l'âge de quarante ans. Cette existence calme et obscure de la fille forme contraste avec la vie pleine d'agitation dans la quelle nous allons bientôt voir la mère entraînée. Toutefois, il est bien k croire que les enfants d'Herman ne renoncèrent pas de leur propre gré a l'héritage paternel; et un historien digne de foi insinue qu'ils eurent la main forcée. Quoi qu'il en soit, Bauduin et Richilde eurent désormais, en pleine et incommutable propriété, toute la terre de Hainaut, tant en alleux qu'en fiefs et en justi ces, demeurant feudataires de l'empire pour l'a- vouerie de l'église de Mons et la justice du comté, dont la même ville formait la capitale Suite au numéro prochain.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 3