de la force publique dans l'exercice de leurs fonctions. Ce fait prouve qu'O'Con- nell est décidé maintenir l'ordre par tous les moyens en son pouvoir, et que ce n'est point par la violence qu'il espère voir triompher la cause du rappel. Les termes par lesquels il a flétri la conduite des ha bitants d'Ahascragh, sont très-durs. On peut considérer aujourd'hui le changement qui vient de s'opérer si brus quement dans la situation de l'Espagne comme un fait accompli. Espartéro n'a plus d'armée; il ne conserve qu'une escorte peine suffisante pour protéger sa retrai te, et toute la question, en ce qui le con cerne, se réduit savoir s'il pourra gagner Cadix et s'embarquer dans cette ville, ou s'il s'échappera par la frontière du Portu gal. Espartéro est tombé sans coup férir! 11 est tombé en deux mois, tout juste le temps nécessaire pour que l'Espagne se prononçât! Involontairement on se rappelle la lon gue lutte si courageusement soutenue par la Reine régente, et ce qu'il fallut de temps, d'intrigues, de violences pour lui arracher un pouvoir qu'elle n'avait pas conquis avec l'épée. Nous indiquons ce parallèle, nous ne le développerons pas. Rien n'est si loin de notre pensée que d'insulter la chute d'Espartéro! On n'a jamais accusé le régent de manquer de courage personnel. 11 faut croire que dès le premier moment il s'est senti comme paralysé par la nationalité du mouvement qui menaçait son pouvoir. C'est la seule manière d'expliquer son in action. Jamais aussi, il faut en convenir, révo lution n'a porté un plus haut point le caractère d'un acte libre et spontané de la volonté nationale. Les partis, naguère si divisés, n'en ont plus fait qu'un, et il s'est trouvé un jour où Espartéro est demeuré d'un côté, l'Espagne tout entière étant de l'autre. Chose remarquable! dans le dé sordre qu'entraîne toujours une pareille crise, il n'a pas été fait la moindre tenta tive républicaine. La question est restée entre Espartéro et l'Espagne. Le seul cri qu'on ait entendu dans tant de villes qui se sont prononcées, est celui de La cons titution et la reine! Il n'est pas nécessaire d'aller chercher ailleurs que dans la conduite même du ré gent la raison de sa chute. Deux causes ont précipité Espartéro du pouvoir, l'une intérieure, l'aure extérieure. A l'intérieur, Espartéro s'est laissé dominer par une co terie militaire, celle des ayacuchos, ou plutôt par son état-major, par ses aides- de-camp, et par une coterie politique, celle des vieux radicaux de 1812. Ce mot de camarilla qu'on applique souvent si mal propos, est vraiment le mot de l'énigme quand on veut se rendre compte de la conduite d'Espartéro, de ses résistances insensées au vœu des cortès, de l'isolement profond dans lequel il s'est trouvé un beau jour. Au lieu de gouverner pour l'Espagne, Espartéro n'a gouverné que pour sa cote rie. 11 aurait pu être au moins, un chef militaire, et il n'a été qu'un ayacucho. 11 aurait pu être un chef de parti, et il n'a été que l'instrument des rancunes et des haines de quelques gens qui ne se doutent pas que l'Espagne n'en esl plus la guerre de l'indépendance et la constitution de 1812. Yoilà comment il a perdu la fois la confiance des troupes et l'appui des Lopez, des Olozaga, des hommes les plus éclairés qui, en l'élevant la régence, avaient cru donner une garantie de plus leurs idées. A cette cause intérieure il faut ajouter une cause extérieure; tort ou raison, Espar téro a passé pour l'homme d'une influence étrangère. Les gens qui l'éntouraient ont affiché avec éclat leur prédilection pour cette influence. L'espagne, si jalouse de son indépendance, a pris J'alarme. En 1840, on l'avait soulevée contre la préten due domination de la France; en 1845, elle s'est soulevée toute seule contre le faste d'une autre domination étrangère, qui, après tout, a voulu peut-être se faire croire plus influente qu'elle ne l'était réel lement. Que ceci soit une leçon pour tout le monde, et qu'on sache bien que les meil leurs alliés de l'Espagne serout ceux qui respecteront le plus son indépendance! Rayonne, 28 juillet. La municipalité de Saragosse, la nou velle de l'entrée de Narvaez Madrid, a envoyé une députation au brigadier Amet- ter, pour lui annoncer que la ville recon naissait le nouveau gouvernement. Perpignan, 28. Barcelone était tranquille avant-hier; on venait d'y apprendre l'entrée de Nar vaez Madrid. La nouvelle de la reddition de Madrid devait, comme nous l'avions présumé faire tomber en même temps la résistance de Saragosse. La lutte s'annonçait d'une ma nière assez sérieuse; déjà dans le premier combat, la milice de cette ville avait eu 35 hommes tués ou blessés; il est fort heu reux pour cette ville que l'événement soit venu la sauver du péril ou la précipitait l'obstination insensée des espartéristes car la colonne catalane arrivait ses por tes, bien déterminée les briser coups de canon, et le colonel Ortega recevait chaque jour du Haut-Aragon des renforts non moins disposés réduire cette capi tale par la force et même la dévaster, s'ils avaient pu. La dépêche nous annonce que Barcelone était tranquille le 26; mais il y avait eu la veille une réaction politique de la junte et des exaltés contre l'opinion modérée, les rédacteurs de VImpartial ont été forcés de se réfugier bord du brick français le Méléagre-, cette feuille avait été désignée par le ministre Serrano pour servir de journal officiel au gouvernement provi soire. La junte venait de faire procéder une nouvelle élection des officiers de la milice; toutes les nomination ont été em portées par le parti exalté, dont l'exagéra tion et l'esprit exclusif n'ont plus de frein. Cette réaction insensée et l'opposition pu blique de la junte au ministre Serrano sont déjà désapprouvées par plusieurs vil les, entre autres par Valence, Palma, Vieil et Manresa, dont les juntes ont adressé des représentations celle de Barcelone. Van Haelen n'est pas le seul général d'un seul et vrai Dieu. Moi, Banduin, comte, marquis des Flamands, procureur et tuteur de Philippe roi des Français et de son royaume, sachant d'après le témoignage des livres divins que le véritable héritage est dans le ciel, destiné a ceux qui de bonne volonté se livrent aux œuvres pieusesje me suis appliqué h considérer attenti- xement en moi-même qu'avec l'observance des divins préceptes rien n'était plus profitable h un serviteur de Dieuet pour le salut de son âme et pour la santé de son corps, que d'édifier des églises en l'honneur de Dieu et de ses saints,' la où ou le peut faire raisonnablement et selon les lois. Aussi, considérant avec les yeux du cœur ces paroles de l'Ecriture annonçant qu'il sera beaucoup exigé de celui auquel on aura beaucoup donné; et cette antre maxime que celui qui sur la terre bâtit la maison de Dieu, prépare sa propre demeure au ciel; acquiesçant au bon et salutaire avis de mon épouse Adèle et de mon fils Baudoinayant en outre fait élever dès les fondements une basilique en l'honneur de S'-Pierre, prince des apôtres, j'ai institué un collège de chanoineschargés d'implorer jour et nuit la clémence de Dieu pour le salut de mon âme, de celles de mes prédécesseurs, de mon épouse, de mes enfants et de tous les fidèles chré tiens, etc. Fait Lille dans la basilique de S'-Pierre, en présence de Philippe, roi des Français, la sep tième année de son règne (i). La dédicace de l'église de S'-Pierre eut lieu le 3 août, en présence de tous les dignitaires ecclé siastiques de la Flandre; et la consécration en fut faite par Bauduin évêque de Noyon Gui évêque d'Amiens, et Drogon évêque de Térouane. Des domaines considérables fureut assignés cet illustre chapitre, et les diplômes qu'on dressa de ces do nations sont souscrits par le jeune roi des Français. Bauduin voyant approcher la fin de ses jours, ne s'occupa plus que d'oeuvres pieuses. Le 29 mai de l'an 1069, il dédia en grand appareil la nouvelle église de S'-Bavon, qu'il avait fait élever a Gand sur l'emplacement de la basilique primitive. Ce fut lâ le dernier acte de sa vie; car bientôt après il tomba malade, a Lille, dans l'hôtel qu'il habitait d'ordinaire, et rendit l'âme le I" septembre, après un règne de trente et un ans. On l'enterra dpns la nouvelle église de S'-Pierre, où son tombeau et l'épitaphe qui y était inscrite se voyaient eucore au siècle dernier. Devenue veuve, Adèle de France prit la résolu tion de finir le reste de ses jours dans la retraite; elle fondit l'abbaye de Messines qu'elle avait fon- fi) V. Mirteus) Oper. diplomi, 65. dée, et y vécut, dit une vieille chronique, comme morte entre les nonains, passant sa vie dans le silence, occupée h prier et jeûner. Désirant recevoir le voilé des mains du pape lui-même, elle partit de Messines pour aller Rome, dans un char recouvert d'une courtine pour le vent et pour la pluie, car elle ne voulait pas être empêchée de dire ses oraisons le long du chemin (1). Peu de temps après ce voyage, la fatigue, la vieillesse, la maladieet peut-être aussi le chagrin de voir la Flandre ensanglantée parla guerre civile, condui sirent au tombeau cette vertueuse princesse. Sui vant le nécrologe de l'abbaye de Messines, elle mourut en 1071l'année même où son petit-fils périt traîtreusement aux champs de Cassel, et où l'usurpation devait pour la première fois triompher en Flandre. (Suite au numéro prochain.) (1) Elle, vivoit ausi comme morte entre les nouuains de Messyues, là où elle avait une abbeye, et i estoit en orisons par nuit et par jour et jeunoit por Diu. Dont se fiit-ulle mener en char encortinet et bien couviert por le vent et por le pluie, et por olie qu'ellle ne voloit mie iestie empéechié de ses orisons et s'en ala Rome, etc. Li estore des comtes de Flandresmsc. du Roi^ vC 455, J° Si.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 3