de ce singulier compliment. Si aucune in
vitation n'a été faite pour la procession de
la Fête-Dieu, le public, aussi bien que la
feuille libérale elle-même, sait pertinem
ment qu'aucun blâme ne pouvait, de ce
chef, tomber sur le clergé.
Sans doute, la présence des autorités
civiles donnant par leur maintien grave
et recueilli une preuve éclatante des sen
timents de foi qui les animent, est une
chose extrêmement désirable pour tout le
monde. Mais d'où vient cette odieuse ma
nie de vouloir jusqu'au bout trouver
redire dans la conduite des ecclésiastiques,
là où il ne se trouve absolument rien
leur charge? si les rédacteurs du journal
exclusif sont maîtres passés en fait de
finesse de langage, il faut convenir qu'il
leur manque encore quelque chose de
l'urbanité française. Observer les conve
nances ne fut jamais le fort de ces mes
sieurs.
Le même jour, le journal progressif
a pris pour texte de son article de fonds
la faiblesse du pouvoir. Le temps et l'espace
nous manquent pour nous en occuper
aujourd'hui. Nous nous proposons d'y re
venir une autre fois et de montrer que les
organes du parti ne craignent pas de se
contredire, parfois ouvertement du jour
au lendemain, lorsque leur intérêt le veut
ainsi. Tactique très-commode assurément,
mais qui doit être fort peu du goût des
hommes exempts de préjugés.
Un journal de Liège a annoncé que le
bruit s'était répandu que M. le comte de
Borchgrave, élu dernièrement sénateur
dans le Limbourg, avait été frappe d'un
coup d'apoplexie foudroyante. D'après les
renseignements que nous nous sommes
procurés, nous pouvons assurer que M. le
comte de Borchgrave n'a éprouvé aucune
attaque d'apoplexie, et qu'il se porte très-
bien.
Les deux gendarmes Soenen et Staelens,
faisant partie de îa brigade stationnée en
cette ville, se sont rendus la commune
de Woesten, où, après des informations
prises, suivies de quelques perquisitions,
ils ont trouvé dans la demeure d'un des
prévenus, arrêté pour fabrication de faus-
se monnaie, le mo le etc., dont ils se ser
vaient pour la consctionner.
Flandre, du Haioaut et du Brabant, n'offrirait
aucun attrait h ceux qui voudraient l'habiter s'ils
n'y trouvaient l'importante garantie de la liberté
(i); après avoir réuni et consulté les barons de la
Flandre, du Hainaut et du Brabant, constitua les
droits suivants, que lesdits barons ont fait serment
de maintenir a perpétuité
Toute personne, de quelque condition
qu'elle soit, qui aura acheté un héritage dans la
ville de Gérard-Mont, sera libre, la condition
d'observer ces lois selon le jugement des échevins.
Elle pourra quitter la ville si bon lui semble,
mais après avoir satisfait h ses dettes et obligations.
Aucun n'est forcé de recourir un duel
judiciaire ou de se soumettre aux épreuves de l'eau
et du feu.
Un laïque en discussion avec un laïque
Balduinus coiues considérais quod prcedictum op
pidum... ad iuhabitationem sut minime iuvitarct. nisi oiax-
iuià liberlalis ope tutarclur, a elc.
Le Progrès a daigé s'occuper du Propaga
teur.
Il se plaint d'une tacique fort déloyale pour
ne pas dire plus, dnt il est, depuis quelque
temps surtout, la déplrable victime.
Reproduisons textellement la jérémiade, pour
ne rien ôter de son tedre intérêt
Nous publions ue nouvelle, le Nouvelliste
des Flandres la copidittéralement, mais en ayant
soin de faire imprimer on écrit d'Ypres ou
bien tout simplementÏPRES. Ensuite vient notre
confrère le Propagateurjournal d'Ypres, qui
recopie la même noirelle, en écrivant en majus
cules en tête de son rticle, on lit dans le Nou
velliste, etc., ou bic encore la fin le Nouvel
liste des Flandres.
Quelle abominatim! Étranger qu'il est aux
espiègleries des compsiteurs ou du prote, le ré
dacteur s'empresse de désapprouver leur indigne
conduite.
Pourtant il aurait voulu que la proclamation
d'une déloyauté n'eutpas été elle-même déloyale.
Or le Progrèsqui l'a pas encore eu pour nous
d'autre dénomination que celle de Feuille dC An
nonces, ne se résigne aujourd'hui h nous accorder
notre véritable nom que pour avoir le malicieux
prétexte d'envisager comme article de fonds quel
ques lignes destinées communiquer h nos lecteurs
une nouvelle qui a d'a.lleurspeu d'importance. Par
le motif que les répétitions finissent constamment
par ennuyer, nous ne publions pas, comme le
Progrès,un article defonds dans chaque numéro.
Heureusement que le Progrèsh l'occasion de
la Kermesse, veut bien convertir sa rancune en
lourde gaîté. Nous, qui ne répudions pas notre
qualité de flamand, pourquoi ne partagerions
nous pas sa joie, fut-elle même un peu trop
bruyante.
Comme le Progrès a toujours évité soigneu
sement de prononcer le nom du Propagateur
nous avons pu croire avec fondement qu'il désirait
ne point s'exposer h faire la grimace, et surtout
qu'il voulait se soustraire a une attaque d'apoplexie
foudroyante. Quant au Propagateuril a tant de
fois abordé franchement les élucubrations du Pro
grès, et cela sans dissimuler le nom de son adver
saire; il est si loin d'avoir jamais reculé devant ce
que le Progrès appelle gracieusement ses soufflets,
que tout lecteur non prévenu rétorquera sur le
champ l'assertion de notre adversaire.
Ne pouvant aller prendre la prise ou fumer la
pipe dans un atelier typographique, nous ferons
pour une dette, une conventionun héritage, ne
doit pas être cité devant le doyen ou l'évèque, s'il
désire subir le jugement des échevins; mais pour
ce qui concerne le droit ecclésiastiquecomme la
foi, le mariage, ou autres matières semblables, il en
doit répondre devant l'Église.
Si quelqu'un se trouve sans héritier il a
le droit de donner sa fortune en aumônes, soit aux
églises, soit aux pauvres.
Si un enfant légitime vient a mourir aus
sitôt après sa naissance, sa succession appartiendra
au survivant du père ou de la mère.
Si les fils ou les filles reçoivent de l'argent
ou des biens de leurs parents; quand l'un des
parents viendra a mourir, ils remettront en com
mun ce qu'ils auroDl reçu pour partager ensuite.
Si quelqu'un ne veut pas payer ce qu'il
doit a un bourgeois, et que la chose ait été notifiée
aux échevins, le débiteur sera, par l'aide et le
pouvoir du comté, forcé de satisfaire a son obli
gation.
donner des ordres sévères aux apprentis en ce qui
concerne les nouvelles. Eh, permettez-nous de le
dire ouvertement, si nous avions le malheur de
jamais tourner casaque, nous publierions les
articles de fonds de Y Observateur, plutôt que les
articles de fonds du Progrès. Entre nouscon
frère, ceux-ci ne sont que le pitoyable rabâchage
de ceux-là. Paix donc lâ-dessus.
Ainsi, pour que le rire soit réciproque, nous ne
reproduirons pas in extenso (ce serait trop long et
trop fastidieux) le dernier article de fonds du
Progrès, mais nous insérerons quelques extraits,
avec d'autant plus de plaisir, que d'abord nous
prononcerons une fois de plus le nom magique de
notre adversaire, et qu'ensuite nous pourrons
fournir a nos lecteurs et aux nombreux étrangers
que la fête réunit h Ypres, un charmant échan
tillon du savoir faire et du style, singulièrement
français de notre confrère.
Au fait.
On lit dans le Progrès, journal d'Ypres
et de l'arrondissement, N° 237, dimanche,
6 aout l845 3m" année.
Accoutumée être servie avec le plus en
tier dévouementil semble l'opinion catholi
que que
Il (le ministère) n'est plus déjà assez dévoué
au parti catholique, et cependant pour pouvoir
lui rendre les services qu'on attend de lui, il
ne peut trop pencher de son côté. Quelques sem
blants de libéralisme de temps en temps l'ont
encore soutenu dans l'opinion publique.
Au point où est arrivé la décadence du parti
catholique dans l'opinion publique, un cabinet
exclusivement de cette couleur ne peut lui
être aucunement utile et doit encore précipiter sa
ruine.
C'est l'a une vérité, dont on ne veut pas convenir
ouvertement, mais au moins on a paru agir d'après
celle idée puisque ce parti soutient un système
de basculebien qu'elle ait pu faire arriver au
pouvoir, un cabinet exclusivement a elle et sans
mixture (sic).
Jusqu'ici le parti catholique-politique a été
bien servi par ces soi-disant libérauxqui ont
abandonné leur bannière, pour tâcher de décimer
Vopinion, dont autrefois ils étaient les défenseurs,
Mais de jour en jour, le parti du clergé perd du
terrain, et notre avis, le dévouement de quel
ques ministres suivra en sens contraireles
fluctuations de la fortune de l'opinion cléricale
(ouf!)»
Cela suffit. Nous ne parlerons point des éter
nelles répétitions des mots mais, butopinion,
Si quelqu'un tue ou brise les membres
hors le cas de légitime défense, il perdra tête pour
tête, membre pour membre.
Celui qui blessera, terrassera, prendra
quelqu'un aux cheveux, payera au comte soixante
sols; s'il recommence, il payera six livres.
Celui qui dira des injures aux échevins ou h
quelque serviteur du comte dans la ville, payera
soixante sols au comte; s'il récidive, il payera six
livres (1).
Droit public, droit civil, droit criminel, procé
dure, police, tout est résolument et confusément
abordé dans cet acte, dont le laconisme énergique
ne manque pourtant pas d'une certaine sagesse. Il
est remarquer que l'élection par le peuple, qui
forme la base des privilèges municipaux en général,
ne se montre pas encore ici. Mais nous la trouve-
(i) Le texte de cette charte se trouve dans une confir
mation dounée en 1190 par Philippe, comte de Flandre et
de Yermandois. Archives de Flandre Lillechambre
des comptes