La Société des Anciens frères (formes
a été installée hier, jour anniversaire
de la naissance de Napoléon.
Cette solennité a eu lieu dans une
salle de l'Hôtel de ville que l'on avait
décorée cette fin. Le trophée d'armes
est dressé avec un goût exquis il est
surmonté d'un buste de Napoléon. Du
côté opposé de la chambre se trouve
sur un piédestal élevé le buste de notre
Roi.
Le bruit avait couru que, par suite des
travaux faire aux rives de la Lys, les
eaux allaient êire baissées pendant 40
jours, ce qui aurait été préjudiciable au
routissage du lin. Nous apprenons que M.
le ministre des travaux publics a décidé,
d'après l'avis des industriels de Courtray,
que cette baisse ne se prolongerait pas au
delà de six jours.
Petites Affiches de Courtray.)
On écrit de Gand qu'il s'y monte en ce
moment une filature de coton d'environ
20,000 broches pour filer des cotons fins
dans les n0' 90 100. Cet établissement
mettra un terme, il faut l'esperer, aux
réclamations des fabricants de cotonnettes
de S'-Nicolas, qui se plaignent, de ne
pouvoir se procurer dans le pays les fils
nécessaires leur fabrication.
Un bel acte d'humanité et de sage
prévoyance a dignement signalé les der
niers moments de feu M. le baron de Gent
de l'Anglentier, membre de la Société
royale de Philantropte. Non content,
d'avoir consacré toute son existence la
pratique de la charité chrétienne par le
plus noble emploi de sa fortune, il a
voulu laisser encore après lui des traces
de son inépuisable bienfaisance, en ins
tituant un legs particulier de mille florins
eu faveur d'une orpheline, et avec pres
cription testamentaire, de verser, cette
somme dans la caisse de la Concorde
compagnie anonyme d'assurances mutu
elles sur la vie, afin de constituer celte
jeune fille une dot qui la mette même
de s'établir honorablement. Publier une
pareille action, c'est en faire le plus bel
éloge puisse-t-elle trouver de nombreux
et fervents imitateurs!
L'article suivant que nous reproduisons
du Courrier d'Edimbourg (Ecosse), nous
montre combien la tolérance a fait des
progrès dans un pays où, en présence des
lois existantes, le catholicisme était censé
ne pas exister
Le 27 juin dernier, la première pierre
pour la construction d'une nouvelle église
a été posée l'Abbaye du Mont S'-Bernard,
dans le comté de Leicester. Une commu
nauté de Trappistes s'est établie dans la
grande forêt de Charnwood, et jusqu'à
présent une modeste chapelle en bois avait
servi l'exercice du culte. L'édifice qui va
la remplacer sera construit dans de nobles
et belles proportions. Le concours des cat
holiques et des protestants, pour assister
celte cérémonie, était immense. On se
rendit processionnellement, le clergé en
tête, l'endroit où la nouvelle église doit
s'élever. Après que les cérémonies pres
crites par le pontificat eurent été accom
plies, le révérend Dr George Spencer pro
nonça un discours adapté la circonstan
ce, et dont tout l'auditoire fut visiblement
ému. Il parla surtout des espérances que
le catholicisme est en droit de fonder sur
ce premier acte du rétablissement public des
ordres religieux en Angleterre.
La bienfaisante activité des Trappistes
du Mont S'-Bernard s'est déjà fait sentir
dans les environs de leur couvent. Leur
nombre, y compris les frères-lais et les
novices, s'élève vingt-huit. Le terrain
qu'ils ont entrepris de défricher, il y a peu
d'années, et qui leur a été concédé par un
gentilhomme anglais, était des plus arides,
et n'aurait pu, d'après le témoignage d'un
économe anglais qui demeure près de là,
nourrir plus d'un mouton par deux acres
de superficie. Or, l'hiver dernier, non-seu
lement toute la communauté a existé du
produit du terrain défriché, mais le sur
plus de ce produit a suffi pour nourrir
chaque jour quatre-vingt-dix familles pau
vres des environ.
De très-belles courses de chevaux vont
avoir lieu Spa les 28 et 29 août courant.
Outre le prix donné par la ville et celui
du gouvernement il y a, dit-on, des enga
gements particuliers considérables; tout
fait donc présumer que ces courses seront
fort animées et réuniront une foule bril
lante, et nombreuse d'amateurs, et de
curieux de tous pays.
On écrit de Lille, le 12 août Un délit
vraiment affreux a été commis dans la
nuit du 3 au 4 août, au préjudice de M.
Gonthier, jardinier fleuriste et primeu-
riste, domicilié Montsouris, hors la
barrière S'-Jacques, n° 41. C'est un acte de
dévastation dont les conséquences sont ir
réparables d'ici plusieurs années, et qui
indique la malveillance la plus criminelle
et la plus odieuse.
Un malfaiteur a escaladé le mur du
jardin de M. Gonthier, et a coupé quel
ques centimètres au-dessus du sol, 600
espaliers de vignes destinée être succes
sivement chauffés, pendant quatre ans,
pour produire des raisins en hiver. 180
pieds en plein rapport ont été coupés avec
un sécateur. La dévastation ne s'est pas
arrêtée là, le misérable qui en est l'auteur
s'est introduit dans les serres renfermant
des ananas superbes, dont M. Gonthier
augmente le nombre et la variété par les
soins les mieux entendus ou des seinis
persévérants; 294 fruits^ magnifiques ont
été détachés de leur lige avant maturité et
jetés par terre.
Cette oeuvre de destruction a été ac
complie avec une connaissance complète
des lieux et des moyens les plus assurés
de nuire; elle a duré 4 heures au moins.
La perte est évaluée 12,000 francs. La
justice informe.
Ces deux productions révèlent chez leur auteur
le goût et les habitudes des hautes et élégantes
régions sociales.
N'oublions pas ses clairs de lune qu'il traite
avec si peu de chose; ni son dessin de la Petite
Placequoique placé trop haut pour être bien vu;
ni son paysage h la sépia qui est largement traité,
et dont l'effet flatte beaucoup les regards.
M. Debruck a exposé plusieurs intérieurs. Celui
des Halleset celui de l'Église S'-Marlin, prou
vent qu'il traite ce genre avec facilité. Nous enga
geons l'artiste a multiplier ces dessins, qui plaisent
beaucoup et auxquels notre ville offre de nom
breux éléments. Son intérieur des Halles a été très
mal rendu par la Belgique monumentale.
M. Jules De Ghelcke a fourni sou contingent
une sépia et un dessin h la plume. Nous re
mercions cet amateur de ce qu'il nous ait permis
d'apprécier son talent, et nous souhaitons que
d'autres jeunes gens suivent son exemple. Son
dessin h la plume est fiait avec hardiesse et vi
gueur c'est l'un des beaux dessins de l'exposition.
Nous devons a M. Bôhm, fils, un petit dessin et
une aquarelle. Nous admirons ici la même facilité
d'exécution que dans ses tableaux h l'huile. Un
rien lui sert a produire beaucoup d'effet. Sa ma
nière de dessiner a obtenu l'éloge de grands ar
tistes, notamment a l'occasion des six maisons en
bois qu'il a sauvées de l'oubli pour la société des
Beaux-Arts.
On s'arrête le rire sur les lèvres devant un
dessin de M. Charles Carton. Ce brillant amateur
provoque la gaité en même temps qu'il enlève les
suffrages sérieux.
Deux dessins de M. Edouard Vandenbogaerde
se font remarquer par une bonne exécution.
Nous ne connaissons pas M. Delaye de Paris,
mais nous sommes obligé de nous arrêter devant sa
petite aquarelle. C'est un port de mer mis en
mouvement par une espèce de foire. Cela fourmille
de monde. Les chevaux sont bien traités. C'est
un bijou pour un album. On assure que M. De
Patin possède un petit chef-d'œuvre dans le même
genre et du même auteur qui surpasse peut-être
encore celui que nous admirons.
Disons un mot de la Fontaine d'Ypres, dessin
d'architecture par Bôhm, père. Il n'a pas de mérite
artistique sans doute, mais il cause une grande
satisfaction a ceux qui n'ont pas vu le monument
et il fera naître chez bien des personnes l'espé
rance qu'un jour on entreprendra de le recons
truire. La Fontaine d'Ypres a été élevée d'après
les dessins de Yauban, mais elle n'a jamais été
entièrement achevée. Elle devait être surmontée
de la statue de Louis XIV, et l'on prétend qu'une
plaisanterie a empêché l'exécution du projet (Q.
Quoi qu'il en soit, les renommées et autres sculp
tures, même tout le bassin, existent encore.
Tandis qu'on restaure tant de monuments,
pourquoi ne sougerait-on pas sérieusement a re
dresser celui-ci notre Grand'Place aurait alors
recouvré toute sa splendeur, toute sa magnificence.
L'exposition a été clôturée hier soir. Elle a
constamment attiré la foule et la liste de souscrip
teurs était remplie au moment de la fermeture.
Nous nous constituons l'organe des amateurs et
des artistes en exprimant des vœux pour qu'il
y ait, dans deux ans, une grande exposition chez
nous comme a Bruges et a Courtrai. Les artistes
étrangers aussi bien que les artistes belges répon
draient a un appel publié en temps utile.
Dût-on s'imposer des sacrifices, il ne faudrait
point reculer. La compensation serait large, nous
l'affirmons sans crainte.
La ville d'âpres donnerait de cette manière un
(i) <i l^iuis XIV sera placé devant la' porte de l'hôpital
eu attendant qu'il y entre.
témoignage éclatan de son culte pour les arts.
Les administrateurs, de leur côté, verraient s'ac
croître et se corroborer cette réputation, qu'ils
ont acquise depuis longtemps et a juste titre,
d'être les protecteur infatigables et généreux des
Beaux-Arts.