N« 2701. Mercredi, 23 Août, 1843. 27me année. vérité et justice. 23 Août. LE MONOPOLE. Un journal de cette ville, pour qui les questions les plus usées sont encore neu ves, ennuie ses lecteurs depuis plusieurs semaines par les déclamations qu'il lance contre le prétendu monopole de l'instruc tion que le clergé s'est créé. Cela nous étonne; car enfin les spiri tuels écrivains de cette feuille progressiste devraient savoir que sous le régime d'une liberté parfaite le monopole ne saurait être que le prix de la victoire et le signe certain de la supériorité. Le monopole de droit est impossible sous notre régime; le monopole de fait serait l'effet d'une instruction mieux ap propriée aux besoins de l'époque et plus conforme aux désirs des pères de famille. Si le clergé a obtenu le monopole de l'ins truction, c'est que les hommes, qui com battent tort et travers l'influence morale du clergé, tout en se disant catholiques au moins deux fois par an, sont bien indolents ou bien incapables le terraiu est libre, et cbacun peut y bâtir; si les progressistes sont dépassés, si peu de familles accor dent leur confiance leurs hommes, qui la faute? Est-il bien juste d'accuser le cler gé du discrédit où ils se jettent eux mêmes; et de lui faire un crime de la confiance qui lui est librement donnée? FEUILLETON. HT HT On nous parle de monopole! mais le monopole même de faitest impossible sous le régime qui nous gouverne; on trou vera toujours, dans notre système, des communes assez peu économes pour sa crifier une partie énorme de leurs revenus; au plaisir de ne pas laisser intervenir le clergé dans l'instruction qu'ils donnent, et créer ainsi aux établissements fondés dans un esprit de conservation et de modéra tion, une concurrence peu redoutable il est vrai, mais suffisante pour fournir tous les hommes sincèrement progressis tes des écoles et des pensionnats dans les quels leurs enfants pourront s'imbiber des doctrines soi disant libérales. Ainsi, le monopole n'existe ni de droit, ni défait. S'il existai* de fait,nous dirions MM. d'« Progrès c'est v.>tre faute faites mieux que le clergé et il n'y aura plus de monopole; ou s'il y en a un, il vous appar tiendra. Hier, la présence de M. le Gouverneur Wervicq, pour visiter les travaux de construction qui s'exécutent l'Hospice des Vieillards, a rehaussé d'un éclat in accoutumé la Fête communale de cette ville. Des rangées de sapins, des draperies, des arcs de verdure, des drapeaux, or naient les principales rues que traversa le chef administratif de la Province aux sons des cloches et de la musique, au milieu d'une foule immense qui se pressait sur son passage. Il a témoigné sa vive sa tisfaction sur les formes grandioses et l'excellente ordonnance du nouvel édifice. Il a aussi visité l'église, et les principales institutions. Le banquet splendide qui at tendait ensuite le haut dignitaire, s'est terminé par des toasts au Roi, la famille royale, M. le Gouverneur, et aux diver# fonctionnaires au zèle desquels est prin cipalement du l'agrandissement du Re fuge. En s'imposant de grands sacrifices pour améliorer le sort de la vieillesse malheureuse, Wervicq fournit une preuve de plus des sentiments de religion, d'hu manité et de patriotisme qui distinguent le caractère des Belges. DISTRIBUTION DES PRIX. 22 AOUT. COLLÈGE COMMUNAL. On s'abonne Ypres, Grand'. Place, IS, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités Prix d'un numéroO Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Yprea. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. 19 centimes par ligue. Les ré clames, SA centimes la ligne. M. Junker était un célèbre médecin, professeur a l'université de Halle. Voici l'aventure singulière qui lui arriva et qu'il racontait souvent lui-même. Il professait l'anatomie, et se procura une fois les corps de deux criminels qui avaient élé pendus. I.a clé de la chambre a desséquer ne se trouvant pas sous sa main au moment où on les apporta, on les fit déposer dans un cabinet attenant h son appartement. La nuit vint, M. Junker, allait se coucher. Il était minuit environ, tout le monde reposait; lorsqu'il entend un grand bruit dans sou cabinet. Supposant qu'un chat y avait été, par mégarde, enfermé avec les cadavres, il se lève, prend une chandelle et va voir de quoi il s'agit. Ouel fut son étonnement ou plutût sa frayeur en apercevant le drap qui enveloppait les deux morts, déchiré par le milieu. Il s'avance et trouve que l'un d'eux n'y était plus. Les fenêtres étaient bien ferméesles portes aussi. Il était impossible qu'on lui eût volé son pendu. Il promena en tremblant ses regards autour du cabinet, et... aperçut ie cadavre assis dans un coin. M. Junker reste un moment immobile le ca davre a l'air de le regarder, jl bouge a droitea gauche; le cadavre le suit des yeux, On serait effrajé moins. Le professeur alors recule pas h pas, toujours les yeux fixés sur l'objet de son effroiet tenant la chandelle la main jusqu'à la porte du cabinet. Le cadavre alors se lève et s'a vance. Celte figure hideuse, nue et mouvante, l'heure, le silence, tout conspire a jeter ses sens dans le plus grand désordre; il laisse tomber son unique flambeau, la lumière s'éteint. Il se sauve dans la chambre a coucher, se colle contre son lit; et bientôt, il sent le corps mort embrasser ses\ Le Bourgeois gentilhomme de Molière a été représenté par quelques élèves. M. Metzdorf, professeur de Rhétorique et de Poésie, a prononcé un discours sur le bonheur que l'on retire de l'étude des lettres. M. Maertens, principal du collège, a proclamé les noms des élèves qui se sont distingués par leurs succès. Ont obtenu des prix MM. Hector Santy, Gustave Degrave, Gustave Destuers, Jules Santy, Edouard Maertens, Honoré Bossaert, Jules Baes, Henri Vercamer, Armand Destuers, Louis Dnjardin, Jules Iweins, Désiré Ferryn, Gustave Hammelrath, Gustave Vanal- jambes et sanglotter. Laissez-moi! laissez-moi. Ces mots répétés plusieurs fois avec force, firent lâcher prise an cadavre qui s'écria Ah I mon sieur le bourreau, monsieur le bourreau! faites moi grâce Junker vît bientôt de quoi il s'agissait il se rassura. Il apprit au ressuscité qui il était, et fit un mouvement pour appeler quelqu'un. Vous voulez donc me perdre? s'écria le pendu. Si vous appelez, mon aventure va se ré pandre; je serai repris et exécuté de nouveau. Au nom de l'humanité, sauvez-moi la vie. Le médecin ralluma sa bougie, prêta une vieille robe-de-chambre au peudu, lui fit avaler un cor dial, et lui demanda quelle cause l'avait conduit a otence. Ç'aurait élé, dit Junker, un tableau e me voir nuit, en tête k n cadavre en robe-de-Aambre. e diab/e lui raconta qu^f. s'était enrôlé lice; mais que, ne se «ntant aucune t

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1