sur le court séjour que vient de faire Es-
partero dans la rade de ce port. L'ex-ré-
gent avait prié les autorités de Bayonne de
venir le voir bord du Promethée. M. le
sous préfet et M. le commandant Bois-le-
Comte, aide-de-camp et secrétaire du
général Harispe, s'étant rendus l'invita
tion de l'ex-régent, ont eu avec lui de
longues et curieuses conversations
On reconnaît assez généralement, se
plaisait répéter Espartero, que j'ai mon
tré quelque courage sur les champs de
bataille; j'espère prouver maintenant que
je n'en manque pas dans l'adversitéJe
ne regrette qu'une chose, c'est de n'avoir
pas fini ma carrière le sabre la main, en
vrai soldatMais tout le monde m'a
abandonnéQuand je suis parti de
Séville, je n'entendais pas en lever le
siège; je marchais la rencontre de Con-
cha dont les forces étaient inférieures aux
miennes; j'espérais le battre et profiter en
suite de l'ardeur surexcitée du soldat pour
entrer l'assaut dans la ville assiégée.
Mais dès la première journée de marche
plusieurs corps m'on abandonné... La cor
ruption les avait gagnés... Je résolus alors
d'aller m'enfermer dans Cadix pour y dé
fendre jusqu'au dernier moment le pou
voir du gouvernement... C'est pour cela
que je m'embarquai bord du bateau
vapeur espagnol le Bétis. Peu d'heures
après, j'appris que Cadix s'était aussi pro
noncé... Que pouvais-je faire?... Je ne
pouvais plus rien... 11 ne me restait d'au
tre ressource que la généreuse hospitalité
du Malabar.
La statue de Napoléon vient d'être
solennellement inaugurée Bourbon Ven
dée, sur un des coteaux qui dominent la
ville. L'innauguralion a eu lieu le 15 de ce
mois, au milieu d'un grand concours de
population.
On a annoncé le départ de M. le
baron Taylor, pour une tournée en Italie.
11 paraît <^u'il a principalement pour mis
sion de faire exhumer les restes de M. le
comte de Beaujolais, pour les déposer dans
un sarcophage qui a été exécuté Paris.
Ce sarcophage et divers accessoires, arri
vés Toulon le 15 août, ont été placés
immédiatement sur un chaland qui doit
les transborder sur le bateau vapeur qui
transportera M. le baron Taylor Malte.
Un nouvel industriel fait en ce mo
ment beaucoup parler de lui dans le fau
bourg Saint-Germain. C'est un repasseur
de couteaux qui porte sa meule dans un
élégant phaéton traîné par un cheval pur
sang et richement harnaché. Où doue s'ar
rêtera le progrès
On lit dans le Journal de Rouen du 20
La duchesse de la Victoire, venant de
Bayonne, est arrivé Rouen hier,cinq
heures et demie. Elle est descendue l'Hô
tel de Ruon, où elle a dîné. Elle est partie
immédiatement après pour le Ilàver, où
elle va s'embarquer pour l'Angleterre.
Le 19 du courant, 9 heures du
matin, le bateau vapeur Prometheus est
arrivé de Lisbonne Falmouth, ayant
bord Espartero et sa suite, dans laquelle
on remarquait le général Van Haelen, le
ministre de la guerre et le ministre de l'in
térieur. Le bateau vapeur a jeté l'ancre,
mais, au lieu de débarquer Falmouth,
l'ex-régent est descendu sur 1'autrë bord,
et après s'être promené une heure ou deux
avec 7 ou 8 personnes de sa suite, il a re
monté sur le Prometheus.
Apprenant que la duchesse, son épouse,
était au Havre, il a aussitôt exprimé le dé
sir de s'y rendre pour l'emmener.
Le bâtiment, après avoir pris du com
bustible, est parti, le soir, 5 heures. Le
capitaine Ellis, surintendant des paque
bots-à-vapeur, est venu bord du Steamer
après une salve de 21 coups de canon tirés
par YAstrée, garde-marine dans le port de
Falmouth.
Le 21, au point du jour, le bateau va
peur, le Prometheus, est arrivé dans le port
du Havre. Dès qu'il eut mouillé dans l'a-
vant-port, un aide-de-camp d'Espartéro
descendit terre et fut conduit la sous-
préfecture, où il expliqua l'objet de sa mis
sion, et se rendit de là Y Hôtel de CEurope.
M°" la duchesse, prévenue de la présence
de son époux déclara, quoique l'offre lui
eût faite de faire attendre le Prometheus
dans les bassins, qu'elle entendait profiter
de la marée même pour partir.
En conséquence, les apprêts du voyage
furent activement terminés, et 8 heures
et demie, la duchesse de la Victoire, qu'at
tendait une embarcation du navire anglais,
était réunie son époux sur le pont du
Prometheus.
Tandis que s'effectuaient les préparatifs
du départ, la population, avertie de la pré
sence du général Espartéro, était accourue
sur les quais, d'où ses regards, soudant le
Prometheus, cherchaient curieusement,
l'homme qui la fortune avait confié le
bonheur d'une nation, et qui tint un mo
ment dans ses mains les destinées de l'Es
pagne.
Le général Espartéro était sur le pont,
entouré de ses officiers. Sa taille est moyen
ne; sa figure, bronzée par le soleil des tro
piques, est expressive et rendue presque
sévère par une forte moustache noire qui
ombrage ses lèvres. Il était fort simple
ment vêtu d'un frac boutonné, et coiffé
d'une casquette militaire. Durant sa courte
apparition il a tenu ses yeux presque cons
tamment attachés sur la partie du quai où
devait apparaître son épouse, et ne les dé
tournait de temps en temps que pour les
porter sur le tableau pittoresque et animé
que présente l'avant-port.
ANGLETERRE. Londres 25 août.
Un brouillard très-épais a couvert pen
dant la nuit de samedi dernier les rues de
Dublin et la rivière. Il était impossible
d'apercevoir les objets la plus petite
distance. A la jetée de Kingston la cloche
a sonné depuis cinq heures de l'après-
midi, et un canon placé au fanal faisait
feu de temps en temps. La malle de Lon
dres a été retardée jusqu'au jour.
On écrit de Falmouth, le 19
Le steamer Promethée est arrivé ayant
bord le général Espartero et les officiers
qui l'accompagnent. Il a été salué par le
vaisseau garde côtes de 21 coups de canon.
Espartero a demandé un bateau va
peur pour aller prendre au Havre la du
chesse de la Victoire. Le général se pro
pose de se rendre ensuite Londre.
Le prince et la princesse de Joinville
et le duc d'Aumale sont arrivés, le 21
après-midi, au château de Windsor, pour
faire visite la reine; S. M. s'est promenée
le même jour dans le Parc avec le prince
Albert, ses illustres hôtes en toute la cour.
Les princes français avaient fait la tra
versée bord du vapeur Pluton convoyé
par les steamers Archimède et Napoléon.
Le duc de Wellington donnait dîner
samedi dernier, au roi de Hanovre. Le
premier service venait d'être enlévé quand
les portes de la salle s'ouvrirent et une
dame d'une élégance extrême et chargée
de diamants entra dans la salle et s'avança
pour se placer au rang des convives. Le
duc de Willington pria lord Ch. Wellesley
de reconduire la dame hors de la salle
manger, mais celle-ci assura qu'elle était
invitée, et même qu'elle avait assisté au
dernier concert du duc. Il parait que
cette dame a hérité depuis peu d'une gran
de fortune, et que ses facultés intellectuel
les se sont dérangées.
Le général Espartero et sa femme
ont dû débarquer, le 22 au matin,
Portsmouth ou Southampton.
ALLEMAGNE. edingen, 18 août.
Un riche propriétaire, demeurant dans
un village près de Heidelberg, mécontent
de son cocher dans une promenade qu'il
avait faite en voiture, le fit venir auprès
de lui dès qu'il fut rentré, et lui appliqua
un soufflet en guise de correction. Le
serviteur s'éloigna en silence; mais mor
tifié de l'affront qu'il venait de recevoir, il
entra dans la chambre où se trouvait son
maître, et lui rendit le soufflet qu'il en
avait reçu. Dès qu'il fut sorti, celui-ci prit
un fusil, mit en joue le domestique qui
était descendu dans la cour et l'étendit
raide mort.
HOLLANDE. La Have 23 août.
On mande d'Amsterdam que la pêche
du hareng ne donne pas de résultats favo
rables et que les prix sont en hausse.
On mande d'Utrecht que le chemin
de fer, entre cette ville et Breukelen, est
achevé et, qu'au premier jour, on en fera
l'essai. L'ouverture de la section jusqu'à
Amsterdam se fera également dans quel
que temps.
ÉTUDE DE M"* VAN EECKE,
NOTAIRE A YPRES.
Mise a Prix Mercredi 3o Août i843, a 3
heures de relevéeY Estaminet la Renais
sance, occupée par le Sieur Louis Lamote, a
Ypres, des Biens Immeubles ci-après désignés,
savoir
VILLE D'Y PRES.
i° Une MAISON et fonds d'héritage,
située rue de Dixmude, n° o1,'soccupée sans
droit de bail par la veuve et eufants Smaelen,