L'on sait que M. le baron de Montblanc,
a voulu concourir illustrer cette fête.
C'est lui qui a ajouté au nombre des prix
donnés par la société, celui de douze cou
verts en argent ciselé, de la valeur de 800
francs et renfermés dans un superbe écrin,
sur le maître oiseau.
On assure que le défilé des diverses so
ciétés et tout ce qui regarde le cortège a
été réellement magnifique. M. le baron a
voulu se prêter augmenter le lustre de
la cérémonie et tout le monde a été ravi de
l'amabilité et de l'excessive urbanité dont
il a fait preuve dans cette circonstance.
Le maître oiseau a été abattu par M.
Huygebaert, confrère de la société de Rou-
lers. Le n° 2, une riche cafetière, par M.
Dekmyn de Ledeberg; le n° 3, une belle
théière, par M. Verriest de Wevelghem le
n° 4, un pot-au-lait, par M. Dejode de Ste-
Croix; le n° 5, une paire de chandeliers,
par M. Ruttin-Romain de Tournai; le n° 6,
trois couverts, par M. Schouteet de Ruis-
selede; le n° 7, idem, par M. Papillon
d'Ypres; le n° 8, idem, par M. Magnien
de S^-André. Enfin le dernier oiseauune
louche, a été abattu par M. Vangheluwe
de S^-Croix.
La médaille d'honneur pour les villes a
été décernée la société d'Ypres et pour
les communes la société de Sle-André. La
société de Rumbeke a obtenu la médaille
du comique, S"-André, celle du grand
nombre et Malines celle de l'éloignement.
On écrit de Namur, 1" septembre
Nous annoncions hier que deux mili
taires avaient été frappés de mort leur
arrivée en ville; nous apprenons aujour
d'hui qu'un seul a succombé sur le coup.
L'autre a été transporté l'hôpital dans le
plus fâcheux état. On nous dit aussi qu'un
autre soldat du llme est tombé rue Neuve,
ainsi qu'un soldat du 9m0 venant de Dinant,
sur la route de cette ville Namur. L'un
et l'autre sont l'hôpital.
On ne s'explique pas comment par Une
chaleur excessive, comme celle qu'il faisait
avant-hier, des soldats en marche avaient
la veste sous la capote.
Le deuxième mardi du mois de no
vembre, fixé par la Constitution pour la
réunion des membres de la législature,
tombant cette année-ci une époque très-
avancée dans le mois (le 14), on nous as
sure que le gouvernement a décidé de
convoquer les chambres pour le 3 octobre
prochain; cette décision paraît encor avoir
été motivé sur le temps extraordinaire que
l'on devra consacrer la vérification des
pouvoirs. Nous désirons que cette nou
velle se réalise, afin que les budgets, puis
sent être votés avant la fin de l'année et
que la chambre puisse s'occuper des réfor
mes que réclame notre système commer
cial et industriel. (Organe.)
On écrit de Bruxelles, 4 septembre
Le roi de Hanovre arrivé hier matin
Anvers, est parti pour Liège midi par un
convoi spécial pour se rendre Cologne.
FRANCE. paris, 3 septembre.
S. M. la reine d'Angleterre est passée ce
matin, six heures et demie, en vue de
Cherbourg, environ deux kilomètres de
la digue.
Les batteries de la place et de tous les
forts l'ont saluée de 101 coups de canon.
Tous les bâtiments étaient pavoisés. S. A.
R. M. le prince de Joinville était parti ce
matin quatre heures, pour aller au-de
vant de la reine. Il a conlinué sa route
avec elle.
S. M. la reine d'Angleterre est arrivée
au Tréport six heures moins quelques
minutes. Le roi, la famille royale et MM.
les ministres des affaires étrangères et de
la marine, qui s'étaient rendus au devant
de S. M., l'ont reçue son débarquement.
On écrit d'Eu
M. l'ambassadeur d'Angleterre est ar
rivé aujourd'hui au château.
M. le comte Philippe de Chabot, secré
taire d'ambassade Londres, y est égale
ment arrivé.
Un de nos bijoutiers les plus en vo
gue qui travaille habituellement pour la
cour, a reçu la commande d'une parure de
grand prix. On la croit destinée la reine
d'Angleterre.
Une lettre anonyme, renfermant une
somme de 3,000 fr. en billet de banque,
vient d'être offerte la caisse de l'hôtel
royal des Invalides pour lui appartenir en
toute propriété. Cet acte de générosité a
été porté la connaissance du ministre de
la guerre.
On écrit de Paris la Gazette d'Augs-
bourg
Les journaux qui ont annoncé que M. le
comte Bresson était revenu ici pour cher
cher des instructions au sujet du traité de
commerce projeté avec le Zolverein, étaient
dans l'erreur. 11 est peu près certain que
M. Bresson se rendra a Madrid; déjà il tra
vaille journellement, avec son secrétaire,
au ministère des affaires étrangères, afin
de recueillir les documents dont il a be
soin. 11 est en grande faveur auprès du roi,
et, pendant son séjour Berlin, il n'a cessé
de correspondre directement, avec lui.
Aussi croit-on qu'il sera chargé de négo
cier le mariage du duc d'Aumale avec la
reine Isabelle, et si cela est impossible,
avec l'infante Fernanda Luisa.
Rose G.femme Baloir, exerçait
depuis plusieurs années, Paris, la profes
sion de fruitière, rue du laubourg Saint-
Denis. Séparée de fait de son mari, elle
venait d'en être séparée de droit en vertu
d'un jugement de première instance. Ce
matin, entre 7 et 8 heures, cette femme
revenait de la Halle, où elle avait fait ses
provisions, et elle descendait la rue S'-De-
nis, lorsque tout coup, un homme s'é-
lançant du coin d'une rue latérale, se jetta
sur elle et la frappa de cinq coups de cou
teau. En frappant le dernier, elle est
morte, s'écria-t-ilvive la guillottine
Ce misérable était le mari de la malheu
reuse qu'il venait de poignarder. Il ne fit
pas un mouvement pour se sauver, et,
lorsque les sergents de ville arrivèrent,
il se remit entre leurs mains, comme s'il
se fut agi de la chose du monde la plus
simple. L'assassin a été écroué la pré
fecture de police.
Enfin la reine Victoria est arrivée en
France. S. M. se trouve depuis hier au mi
lieu de la famille royale de France, au
château d'Eu.
Hier vers deux heures de l'après-midi le
phare de Saint-Valery signala le passage
de la flotille royale 20 milles de la côte;
entre trois et quatre heures celui de Diep
pe transmit par des signaux au château
d'Eu l'approche de l'escadrille si impa
tiemment attendue. Aussitôt tout s'ébranla
Eu et dans les environs, et la foule se
dirigea au port de Tréport.
Il était cinq heures et quelques minutes
quand le yacht royal Victoria and Albert
jetf l'ancre dans la baie de Tréport Louis-
Philippe, entouré de toute sa famille et
d'un nombreux et brillant cortège, dans
lequel on remarquait tous les hauts digni
taires du gouvernement et du corps diplo
matique, attendait un débarcadère élé-
gemment improvisé, le Pluvier, joli petit
bâteau dans lequel S. M. britannique et le
prince Albert étaient descendus avec S. A.
R. le prince de Joinville.
Le roi, visiblement ému, tendit les bras
au moment où l'embarcation touchait
terre et offrit sa main la reine Victoria
qui paraissait troublée du bienveillant ac
cueil qu'elle recevait sur une terre étran
gère.
ESPAGNE.
Bayonne, 3 septembre 1843.
Dans la nuit du 29 au 30, un bataillon
del Principe s'est révolté Madrid. Il de
mandait les congées de renvois promis.
Ce bataillon a été désarmé sur-le-champ.
5 sergents, 2 caporaux et 1 soldat ont été
fusillés le 30 au matin en présence de la
garnison qui paraît très-dévouée
La reine et l'infante sont rentrées
Madrid le 30 au soir, elles ont été accueil
lies avec le plus vif enthousiasme. Madrid
était parfaitement tranquille.
L'ordre donné aux généraux San
Miguel, Capaz, Rodriguez Vera, Rodil, Al
modovar et Lujan, de quitter la capitale,
était motivé par la crainte d'un complot
contre le gouvernement dont ils étaient
désignés comme chefs; la révolte dont
parle la dépêche de ce jour, se lierait-elle
celte conspiration? C'est ce que nous
apprendrons bientôt.
Le bruit courait Madrid, au départ du
courrier, que M. Olozaga se préparait
quitter la capitale pour aller Paris rem
plir les fonctions d'ambassadeur.
Des patrouilles assez nombreuses circu
lent dans les rues.
On prétendait que les ayacuchos, aidés
de quelques soldats gagnés, voulaient s'op
poser au départ des personnes désignées
ci-dessus comme hostiles au gouverne
ment.
Les journaux de Madrid, du 28, en
gagent le gouvernement montrer beau
coup d'énergie et sévir contre les per
turbateurs; bien entendu, il s'agit de ceux
dévoués au ministère Lopez.
Le Castellano annonce que l'on a
capturé dans les montagnes de Tolède