JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2710. 2Ï™ année. vérité et justice. 7PF33S, 23 Septembre. Le libéralisme la façon du Progrès se vante fréquemment de vouloir la liberté et l'égalité pour tous les citoyens, sans dis tinction de rang, de condition ou de for tune. Veut-on une preuve palpable de la sincérité et de la bonne foi de ce prétendu libéralisme, qu'on lise la phrase suivante, que le Progrès publie dans son n° du 17 septembre. 11 paraît donc que l'expérience a dé montré au Progrès, que le clergé en Bel gique a trop de libertéet qu'il serait assez convenable de la restreindre. Comme le clergé jouit aujourd'hui des droits com muns tous les citoyens, sans privilèges, ni prérogative, il paraît que les vœux du Progrès tendent tout uniment soumettre «ne classe entière de citoyens un régime exceptionnel. On commencerait par arra cher ces citoyens leurs droits civils et politiques, parce qu'ils portent un habit noir et un chapeau trois cornes; on pour rait ensuite avec tout autant de vénération et de respect pour la constitution, priver de leurs droits en tout ou en partie, les hommes suspects d'appartenir au parti clé rical, et ainsi de suite, jusqu'à ce que les vrais libéraux la façon du Progrès régne raient seuls et dicteraient au pays entier courbé leurs pieds, les lois merveilleuses que leur bon plaisir imposerait comme des oracles. Le Progrès aime prouver par des faits l'amour extrême de la modération et de la conciliation dont il est enflammé. Pour réunir les esprits, et rapprocher les cœurs, il vient de se livrer encore aux doux em portements d'une sainte indignation, con tre le parti clérical, et dans l'espèce de vision prophétique, qui le transporte, il lance anatlième la liberté en tout et pour tous, au parti modéré, la tolérance catholi que, il prend chaudement la défense de ceux qu'on appelle exaltés, révolutionnaires; dans la vive ardeur qui le consume, il lan ce un coup de foudre aux Êvêques, parce qu'ils ont condamné Içp mauvais livres, qui ne sont pas mauvaig.Arrêté enfin dans sa course par l'abondance des ma tières, il promet de poursuivre sa kyrielle libérale dans un prochain n°. Nous plaignons le màlheureux écrivain qui s'est douné tant de peines; si nous l'avions vu l'ouvrage, nous eussions craint pour lui les spasmes, et nous ^eussions engagé prendre un calmant. Dans l'exal tation où il se trouvait, il ne pouvait pas écouter la raison, et bien moins la suivre. L'enthousiasme factice est une passion aveugle, qui ne permet pas d'apercevoir la vérité. Si le boa sens avait pu prendre le dessus dans ce conciliant énergumène, il luiauraitditque des allégations gratuites ne sont pas des raisons, que de vaines dé clamations ne sont pas.des preuves. Quoi de plus facile que de décharger sur le plus honnête homme du monde tout le dic tionnaire des injures et des calomnies, mais aussi, quoi de plus injuste et de plus insensé? Qu'on parle bouche pleine du parti avide, insatiable, de son ambition gran die, des calomnies qui sont ses armes favo rites, de la faction cléricale et de ses projets de domination temporelle, et l'œuvre sera facile, mais l'on ne peut alléguer des faits l'appui de toutes ces accusations; 011 res semble un enfant qui s'abandonne une grande colère, sans savoir pourquoi. Nous aurions bien des choses dire sur ces pitoyables récriminations, si nous ne sa vions que le bon sens public en fait toujours justice 011 est tellement habitué ce style ronflant, vide et mensonger d'un certain libéralisme, que l'on croit toujours le con traire de ce qu'il affirme. On écrit des bords du Mein au Journal du Mannheim, en date du 13 septembre, que l'embarras du gouvernement hollan dais est monté son comble, et que le mi nistre des finances sera bientôt obligé de se présenter devant les chambres et de prononcer le mot de Banqueroute de l'Etat. On dit que plusieurs minisires ont déjà offert leurs démissions; mais on craint de ne pouvoir les remplacer par des hom mes influents qui osent prendre sur eux la responsabilité de conseillers de la couron ne. En général les états ne veulent pas en tendre parler d'impositions nouvelles; que reste-t-il donc faire au gouvernement, si ce n'est de déclarer la banqueroute de l'Etat? En proportion du nombre de ses habitants, la Hollande est maintenant, de tous les Etats de l'Europe, le plus grevé de dettes. On t'abonne Yprea, Grand'- Place, «4, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PBIK DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités 44® Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Vpres- Le Propagateur parait le SAMEDI et le MEBCBEBI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. 4® centimes par ligue. Les ré clames, SS centimes la ligne. GAME A LA LIBERTÉ! Nous faisons des vœux pour que la France profite de notre expérienceet qu'el le n'accorde pas trop de liberté son clergé, car il en abuserait nécessairement. Il tour nerait contre la société les armes dont le gouvernement se serait imprudemment des saisi. Liberté pour nous seuls, tel serait leur langage; que dis-je, leurs vœux d'aujour d'hui nous apprennent déjà quelle serait la conduite de ces prétendus amis de la liberté; sous prétexte de sauver la société "ne fois par semaine, ils renverseraient successivement toutes les libertés garanties par la constitution, et ne se dessaisiraient jamais des armes de l'oppression. Allez, messieurs, votre libéralisme est un mas que, et le mot de liberté dans votre bouche est une hypocrisie. Jeudi dernier, Rolleghem, une scène de terreur a mis l'effroi dans l'âme de tous les spectateurs mais heureusement elle n'a pas eu l'issue fatale qui semblait imminent. Le sienr Wontennaersens, compagnon plombier chez le sieur Gbellinck en cette ville, travaillait a la réparation de la goutière de l'église de ce village, il avait déjà, an moyen d'une longue échelle, porté une allonge de 3o livres sur le toit et descendu pour prendre ses onlils, il était remonté, suivi de son aide, a 4o pieds d'élé vation lorsque les deux montants de l'échelle se brisèrent la fois, juste au-dessus de l'échellon sur lequel il venait de poser le pied il alla se heurter, contre le mur de l'église avec l'échelle au haut de laquelle il se maintint debout et qui, glissant de côté, alla s'arrêter dans une encognure formée par un pilier, auquel il se cramponna du mieux qu'il put. Le curé qui veillait au travail, frappé d'épou vante et croyant le malheureux perduferma les yeux et lui donna tout d'abord l'absolution géné rale; mais n'entendant pas le bruit de la chute il reporta sa vue en haut, et la position périlleuse de l'ouvrier ne calma guère sa frayeur; cependant il eut assez de sang-froid pour aviser nn moyen de salut, il encouragea l'ouvrier se bien tenir et fit monter des gens au clocher qui laissèrent descendre une corde que celui-ci put saisir et avec laquelle il descendit terre, au milieu d'une foule nombreuse d'habitants des maisons d'alentour, attirées par l'alarme qui s'était propagée de proche en proche. Il déclara que, s'il avait du rester une minute de plus, cela ne lui eût pas été possible et qu'il se serait laissé choir, Mr le curé fut le premier h le féliciter et voulutaprès lui avoir fait donner un

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1