tionné Lommel. Le mari de cette mal
heureuse ayant conçu des soupçons, une
alternation violente surgit entre les époux
au commencement de la nuit et se prolon
gea jusqu'à trois heures du matin. Enfin,
la femme, menacée, dit-elle, dans son ex
istence, s'élança dans la chambre occupée
par le douanier et s'y empara de deux pis
tolets chargés qui se trouvaient sur la ta
ble. Elle déchargea l'un bout portant. Le
mari, atteint la poitrine, chancela et
chercha s'appuyer contre un meuble,
lorsque, par un second coup, porté égale-
lement dans la poitrine, la malheureuse
femme eut l'horrible courage de l'achever!
Les voisins ayant été attirés par les dé-
tonnations, la femme N fut arrêtée et
enfermée dans la maison de passage de la
commune. Nous apprenons, que, le lende
main, elle a tenté de se suicider au moyen
du couvercle d'un cocquemar dans lequel
on lui avait apporté du café destiné son
déjeûner. Elle s'est faite une large entaille
la gorge, sans que cependant la blessure
soit mortelle.
Quoique rien n'ait transpiré de l'instruc
tion judiciaire, on est généralement d'avis
ici que les charges élqvées au premier
abord contre l'employé des douanes n'ont
pas tardé se dissiper. Il était absent au
moment où le crime a été commis.
Ce dernier, ainsi que la femme, ont été
écroués hier en la prison de cette ville.
Il y avait, près le village d'Alligator,
une famille composée du mari, de la fem
me et de deux fils. Ils furent tout coup
pris de maladie tout la fois, il y quel
ques jours. Habitués vivre au jour le
jour du produit de leur chasse, il se trou
vèrent sans nourriture. La femme étant
moins malade que les autres, prit un fusil
et s'aventura dans les bois, la recherche
de quelque proie. Mais elle s'égara, et lors-
qu'enfin, au bout de trois jours, elle eût
retrouvé sa demeure, son mari n'était plus
qu'un cadavre; il était mort de faim. Trop
faible pour aller chercher du secours au
village, elle y envoya un de ses enfants
auquel la nourriture apportée par elle
avait rendu quelques forces. Mais le mal
heureux avait peine atteint un toit hos
pitalier qu'il tomba sans connaissance de
vant la porte et mourut d'épuisement sans
pouvoir prononcer une seule parole. Aussi
ce ne fut que quelques jours après qu'on
songea se rendre la cabane de cette
pauvre famille. A côté du cadavre putréfié
du père gisaient ceux de la mère et du
second fils! Tous étaient morts d'inan-
tion!
Il existe la bourse d'Amsterdam un
usage singulier. Les affaires y commencent
trois heures précises. Quelques minutes
avant cette heure on sonne la cloche d'ap
pel. On voit alors arriver de tous côtés des
flots de négociants et de courtiers, mar
chant au pas accéléré et pénétrer en co
lonnes serrées au temple des transactions
mercantiles et de l'agiotage. Et pourquoi
cet empressement? C'est que lorsque la
cloche a cessé, la grille se ferme impitoya
blement au nez les retardataires. On
pourrait croire que la crainte seule de
n'être pas admis traiter ses affaires est
la seule cause de cette précipitation. Dé
trompez-vous; c'est que la grille ne se
rouvre qu'en payant au gardien un quart
de florin. Cette amende est destinée des
aumônes.
On écrit de Bruxelles, 27 septembre
Hier, le roi a travaillé successivement
avec le ministre de la guerre et avec le mi
nistre de l'intérieur.
Le roi et la reine se sont rendus,
mardi, du palais de Bruxelles, 2 heures
et demie, aux courses de chevaux, M. le
chevalier Wyns, bourgmestre, était dans
la loge royale.
Un sous-lieutenant du 2e régiment
des lanciers en garnison Louvain, vient
de se brûler la cervelle. II avait chargé son
pistolet avec quatre balles; aussi avait-il le
crâne entièrement emporté. On ignore les
motifs de ce suicide. Cet officier avait été
mis dans le temps en non-activité; mais,
depuis deux ans, il était rentré au régi,
ment, où il tenait une bonne conduite.
Le roi vient de faire envoyer chacun
des bourgmestres des cinq villes que la
reine d'Angleterre a visitées, une somme
d'argent plus ou moins forte, et qui est
destinée être distribuée aux domestiques
ou employés dans les établissements que
L. M. ont visités dans leur excursion.
FRANCE. paris, 26 septembre.
Le roi et la reine ont reçu hier, dans la
soirée, M. le ministre de Grèce.
Aujourd'hui, le roi, la reine, les princes
et les princesses sont allés dîner Trianon.
On lit dans le Constitutionnel
Le soulèvement qui a éclaté Athènes,
le 15 septembre, paraît devoir amener une
révolution nouvelle en Grèce. On disait
aujourd'hui que le palais du roi et les mai
sons des ministres avaient été enveloppés
par le peuple ameuté; que toute communi
cation entre le roi et le ministère avait été
interceptée, et que le roi avait fini par pro
mettre solennellement une constitution et
le renvoi des Bavarois, dont la présence,
le pouvoir et le crédit irritent la popula
tion grecque.
Le Théâtre-Italien de S'-Pétersbourg
sera très-brillantcetteannée. Rubini, Tam-
burini, Mme Viardot en font partie.
On écrit de Gabas, frontière fran
çaise d'Aragon, en date du 16, que le bri
gadier des douanes de cette résidence et un
de ses préposés viennent d'arrêter sur la
frontière le nommé Bernardo Sanchez, ca
pitaine de cavalerie au service de don Car
los, qui se disait négociant. Cet officier,
échappé de Lectoure, au commencement
de juin, s'était rendu le 15, par Bayonne
et Béhobie, trun. Quelques jours après,
il était Sarragosse, où il avait mission de
faire soulever le parti carliste. Aujour
d'hui, sa vie se trouvant dans le plus grand
danger, il s'est vu forcé de s'évader de Sar
ragosse, où il règne un désordre et une
effervescence extrêmes. Il était porteur de
plusieurs échantillons d'étoffes, d'un pas
seport pour voyager dans l'intérieur de
l'Espagne, et d'un brevet de capitaine de
cavalerie qu'il tenait caché dans sa cas
quette. Toutes ses ressources pécuniaires
consistaient en 1 fr. 50 c.
On vient de procéder la vente des
meubles et effets mobiliers dépendant du
château trop célèbre du Glandier. Cette
vente a renouvelé l'engoûmen qui a fait
retentir naguère tous les journaux de
1 Europe. Les objets les plus minilieux,
vus dans le manoir de Marie Capelle
travers un prisme merveilleux, ont acquis
une valeur presqne incompréhensible.
La robe de noces de M"* Capelle s'est
vendue 800 fr., et a fait des jaloux; son
livre de mariage a valu 50 fr. comme sujet
d'édification; une simple esquisse de ses
traits a été donnée pour 25 fr. De petits
albums, quelques feuillets noircis de vers
elle adressés, des bagatelles, des reins,
ont attiré pendant quinze jours la foule au
Glandier.
horrible drame. On écrit de Jackson-
ville, Floride du Sud, en date du II
La lettre suivante a été adressée au Mémorial
de la Sambre
Il y a trois ans, par une soirée sombre, je reve
nais seul d'un village voisin, quand arrivé moitié
cheminun individu qui me suivait depuis quel
ques instants, h la taille assez petite, la mise qui
n'annonçait guère, m'accosta et me demanda si je
possédais sur moi une somme de i5o francs et sur
ma réponse,négative, il me somma, avec menace
de vengeance, faute d'exécution d'en faire moi-
même le dépôt dans les trois jours, un endroit
qu'il m'assigna je le lui promis.
Fidèle a ma promesse, le lendemain j'allai dé
poser la somme et a peine arrivé au lieu désigné,
je vis venir a moi mon individu qui me prit, sans
mot dire, l'argent lui destiné et me tendit la main
en signe de remerciraent; je lui donnai la mienne
dans laquelle il glissa un billet, et après avoir,
mais en vaincause de la trop grande obscurité,
cherché a reconnaître ses traits, je repris le chemin
de ma demeure, intentionné d'instruire la justice
de ce fait et me promettant bien de faire, de mon
côté, les recherches les plus scrupuleuses pour
parvenir a découvrir ce hardi voleur. Arrivé chez
moi mon premier soin fut de lire le billet conçu en
ces termee
Ce n'est pas mon métier vous serez récom
pensé.
Pensant avoir secouru quelque malheureux que
le besoin forçait d'agir d'une telle manière, je
changeai aussitôt de résolution et me promis de
garder le secret de ma mésaventure,
Ce fait arriva le i4 septembre i84o et depuis
longtemps je l'avais entièrement effacé de ma mé
moire quand le même jour de la présente année
vers neuf heures du soir l'on frappa a ma porte;
j'allai ouvrir et un curé me remit un sac de la part
d'un anonyme et il disparut aussitôt. Je m'empressai
d'ouvrir ce sac mystérieux et j'y trouvai une somme
de fr. 272-50 cent, qu'accompagnait une lettre
dont voici le contenu
Monsieur et cher bienfaiteur,
Lorsque le i4 septembre i84o, vous fîtes la
rencontre d'un individu qui vous somma de faire
le dépôt d'une somme de 15o francs, dès le lende
main vous salisfhes a sa sommationet ce fait resta
caché. Je ne puis trop vous remercier de votre in
dulgence car s'il eut été divulguéla justice en se
mettant sur les traces du coupable, eut pu trouver
cet homme qui n'est autre que moi, honnête ouvrier
que la misère causée par suite d'événements me
forçait d'agir ainsi, pour satisfaire un créancier
qui, sans égard a ma situation pénible me menaçait
de poursuites judiciairessi je ne lui payais une
somme de i5o francs, pour une obligation con
tractée envers lui.
Craignant l'augmentation de ma dette par les
frais de justice, et plus encore les suites a résulter
du jugement prononçant contrainte par corps,
poussé par le désespoir, je recourusmais en trem
blant, au vil moyen que j'ai employé.
Aujourd'hui qu'a force de travail j'ai pu
amasser de quoi m'acquilter envers vous, je vous
fais parvenir par l'intermédiaire d'un prêtre, outre
la somme que vous m'avez remise, celle de fr. 22
5o cent, pour trois années d'intérêts et celle de
100 francs titre de récompense, et, croyez le
bienma reconnaissance sera éternelle.
Un ami d'enfance.
J'aime a croiremonsieur le rédacteurque
comme moi vous jugerez le fait que je vous signale,
digne de publicité et que le plus prochain numéro
de votre estimable journal en contiendra l'insertion.
Agréez, monsieur le rédacteur, l'expression de
mes sentiments distingués.
Un habitant de la banlieue de Charleroi et
un de vos abonnés.
Banlieue de Charleroi, 17 septembre i845.
Toulon, 23 septembre. Le Mentor
arrive d'Athènes et annonce qu'un soulè
vement vient d'éclater Athènes dans la
nuit du 14 au 15.