JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. V_ A N° 2715. 27 mc année. Il y a longtemps que nous avons con seillé au Progrès de ne pas se mêler de ce qui concerne l'éducation de la jeunesse. Un tel sujet ne se traite pas dans une feuille anti-catholique et ouvertement immorale, surtout par ses feuilletons. II paraît que nos vœux, que doivent par tager du reste tous les hommes raisonna bles, sont sur le point de se réaliser, du moins en partie. Dans une lettre signée Plusieurs abonnés on vient d'engager le confrère cesser enfin une polémique dans laquelle sans doute il conserve l'avantagemais qui n'en est pas moins fort peu amusante pour ses lecteurs. On a eu soin, comme on voit de dorer la pilule. Aussi le fameux argumentateur l'avale sans sourciller et répond avec une rare bonhomie qu'il goûte fort le conseil qu'on veut bien lui donner et que même il avait pris déjà la décision de suivre la voie qu'on lui indique. Nous félicitons sincèrement et le collège communal et la régence d'Ypres de se voir enfin délivrés d'un panégyriste, dont les éloges ne pouvaient que les compromettre chaque jour davantage. Nous aimons croire que la détermination prise par le Progrès sera un obstacle de tnoins pour réunir les esprits trop longtemps divisés; et nous ne désespérons pas de voir nos magistrats s'entendre enfin avec le chef du diocèse pour donner aux parents religieux les apaisements qu'ils réclament avec tant d'instance. Qu'on le sache bienremettre indéfiniment la réalisation d'une promesse solennelle, ce serait s'aliéner de plus en plus uûe foule d'administrés, qui, après tout, méritent d'être traités sur le même pied que le reste de leurs concitoyens. Aussi, méprisant les épithètes de brouil lons et de mécontents, dont quelques ad versaires haineux aiment nous gratifier, le Propagateur continuera se rendre l'é cho des justes plaintes des opprimés. Qu'on organise convenablement l'ins truction moyenne donnée aux frais de la VlHe, et notre opposition cesse l'instant. Nous disions tantôt qu'en renonçant parler de l'éducation de la jeunesse, le Progrès doit remplir désormais les vœux de beaucoup de monde, du moins en partie. Il résulte, en effet, de la manière dont il envisage les arrangements pris par le con seil communal de Thielt, en vertu des quels le collège de cette ville passe sous la direction des PP. Récollets, que la cléro- phobie ne l'a pas quitté entièrement. Le confrère s'est réservé le droit, paraît-il, de se dédommager comme il pourra du si lence qu'on exige de lui en ce qui concerne l'enseignement moyen donné Ypres. Pour les autres localités il pourra en dégoiser son aise. Dévot pays que la Belgique! s'é- crie-t-il, il ne suffit plus que les ecclé- siastiques séculiers donnent l'instruction (et quelle instruction!); les ordres men- diants se mêlent de la partie! b Quis talia fando temperat tacrymis? Mais cela vous étonne-t-il? Si les habi tants de Thielt n'ont eu qu'à se louer de leur collège pendant les cent ans et davan tage qu'il a été dirigé par les PP. Récollets, les magistrats de l'endroit ont, ce semble, agi sagement en les appelant de nouveau la direction des études. Le collège sera- t-il, par hasard, moins bien organisé parce qu'il le sera par un ordre mendiant On le dirait, entendre le spirituel criti que. Mais nonce n'est pas l'intérêt bien entendu de la jeunesse studieuse qui a fait jeter les hauts cris la feuille libérale, mais plutôt sa haine bien connue contre la religion et ses ministres. Personne n'y sera trompé. Le Progrès se propose, dit-il, de suivre désormais la voie indiquée par les auteurs de la lettre citée plus haut. Voici cette voie, ou, si l'on veut, cette espèce de programme. En premier lieu il défendra avec cha leur les principes qu'il a professés jusqu'ici. Ces principes, comme chacun sait, sont ceux d'un faux libéralisme. Liberté en tout, mais seulement pour les exclusifs. Ensuite il s'occupera des intérêts mo raux et matériels de notre cité. Passe pour les intérêts matériels; on conviendra pourtant qu'il s'en est fort peu soucié jusqu'à ce jour. Mais le Progrès s'occuper des intérêts moraux Cela ressemble fort une mauvaise plaisanterie. Oui, le Pro grés s'occupera de la morale, il la prêchera même, mais ce ne sera point la morale de l'évangile. Ce sera la morale telle qu'on la trouve chez les romanciers en vogue et dans certains almanachs. Oh! que notre ville doit s'applaudir de posséder dans son sein un ami des bonnes mœurs comme le Progrès. Enfin le confrère continuera rendre compte des décisions de l'administration. Soit; mais si dans la suite il oppose encore ses adversaires des chiffres offi ciels avant qu'ils aient été publiés quelque part, ce ne sera pas notre faute si l'admi nistration voit diminuer le respect que ses administrés lui doivent. Ceux-ci ne peu vent sans peine voir régner une trop grande intimité entre leurs chefs civils et un journal opinions exclusives. L'article communiqué que nous avons inséré dans nos dernières colonnes était de nature fixer sérieusement l'attention. Sans aucun doute, la nomination War- nêton d'un candidat-notaire étranger l'arrondissement, résidant Bruxelles, et qui avait, comme on l'assure, abandonné depuis longtemps le stage, alors qu'il y a un si grand nombre d'aspirans qui atten dent, et qui solliciteraient en vain sous d'autres ressorts, blesse de légitimes inté rêts, est de nature ébranler le courage le plus robuste. Quels que puissent être les talents du nouveau titulaire, il est évident que sa promotion devait provoquer de vi ves critiques et d'amères réclamations, qui du reste n'ont au fond rien de personnel contre lui. Toutefois nous ne saurions con sidérer tout comme perdu cause d'une faute commise, si grave qu'elle soit, et plus confiant dans l'équité du ministère que le correspondant, nous ne sommes pas éloigné de croire que justice sera ren due MM. Du val d'Ypres, Titeca de Boe- singhe, Floor de Poperinghe, etc., comme ceux déjà nommés dans notre dernier numéro, et d'autres encore, tous aussi méritans, d'après leurs titres respectifs, sans qu'ils aient a redouter l'intrigue et le népotisme, deux ennemis des plus per fides et des plus dangereux d'un gouver nement libre. Le ballonEmpêché de remplir diman che saf promesse par la violence du vent, a réalisé hier six heures.«JSvofc&fie aë- On s'abonne Ypres, Grand- Place, S4, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE E'AROXXEMEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localilés 4SO Prix d'un numéro SO Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES ÎXSERTIOXS. tS centimes par ligue. Les li er lames, ti centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 7PP.3S, 11 Octobre. ■M——————

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1