mais comme nous ne connaissons pas les changements que peut faire l'autorité supérieure dans les établissements univer sitaires, veuillez, Monsieur le recteur, faire connaître M. le ministre de l'instruction publique le parti que je prendrais, si mes jeunes diocésains catholique recevaient un enseignement philosophique en opposition avec le symbole de nos croyances, avec les doctrines de l'Église catholique. Il faut que la prédication de l'aumonier et la leçon du professeur se prêtent un mutuel appui. S'il ne pouvait pas en être ainsi dans un collège, le ministère du prêtre y serait in utile; il serait même, j'ose le dire, un danger de plus, puisqu'il entretiendrait les parents dans la funeste persuation que leurs enfants sont élevés dans la religion de leurs pères. Je vous ai parlé avec ouverture et con fiance, Monsieur le recteur. Je désire que cette lettre, que je vais rendre publique, trouve partout ailleurs l'accueil bienveil lant qu'elle recevra de vous. Agréez, Monsieur le recteur, l'assurance de ma considération distinguée. f L. J. M. CARDINAL DE BONALD, Archevêque de Lyon. Quelques prélats de la Belgique ont déjà, comme on sait, mis en pratique ce que l'Archevêque de Lyon annonce pour l'a venir dans des circonstances données. La mesure prise par les évêques belges n'a pu échapper l'amère critique de ces esprits arrogants qui prétendent connaître mieux les intérêts de la religion que le corps épiscopal tout entier. Tous les hommes de bon sens ont fait justice d'une prétention aussi ridicule; et nous ne doutons pas que la démarche de Mgr. de Bonald ne soit également approuvée tant en France qu'à l'étranger par tous les hommes impar tiaux. Les platitudes d'un Constitutionnel que nous avons lues dans une feuille de cette ville, ne peuvent que nuire leurs auteurs, comme ceux qui les copient. Le jury d'examen pour la philosophie et les lettres vient de terminer sa session. En voici le résultat Épreuve préparatoire a la candidature en sciences. Université de Gand. 8 élèves inscrits; 7 admis, 1 rejeté. Université de Liège.16 inscrits; 11 admis, 2 rejetés, 2 se sont retirés, 1 absent. Université de Bruxelles. 4 élèves in scrits; 3 admis, 1 s'est retiré. Université de Louvain.26 inscrits; 21 admis; 3 ajournés, 1 rejeté, 1 absent. Etudes privées. 9 inscrits; 4 admis, 2 rejetés, 2 se sont retirés, 1 absent. Totaux. 63 inscrits; 46 admis, 3 ajournés, 6 rejetés, 5 se sont retirés, 3 absents. Candidature en Philisophie et Lettres. Université de Gand. 14 inscrits; 6 admis d'une manière satisfaisante, 1 avec distinction, 3 ajournés, 3 retirés, 1 absent. Université de Liège. 20 inscrits; 9 admis d'une manière satisfaisante, 3 avec distinction, 1 avec grande distinction, 4 ajournés, 1 retiré, 1 absent. Université de Bruxelles. 7 inscrits et admis d'une manière satisfaisant. Université de Louvain. 33 inscrits; 20 admis d'une manière satisfaisante, 6 avec distinction, 4 avec grande distinction, 13 ajournés, 3 retirés, 3 absents. Etudes privées. 31 inscrits; 11 admis d'une manière satisfaisante, 1 avec distinc tion, 2 avec grande distinction, 1 avec la plus grande distinction, 10 ajournés, 1 rejeté, 4 absents. Totaux. 123 inscrits; 33 admis d'une manière satisfaisante, 11 avec distinction, 7 avec grande distinction, 4 avec la plus grande distinction, 30 ajournés, 1 rejeté, 10 retirés, 9 absents. Doctorat et Philosophie et Lettres. Université de Bruxelles. 2 inscrits et admis d'une manière satisfaisante. Université de Louvain. 1 inscrit et admis avec distinction. Totaux. 3 inscrits, 2 admis d'une manière satisfaisante, 1 avec distinction. Un journal hollandais dit que les seconds lieutenants de cavalerie vont subir une diminution de 100 florins sur leurs ap pointements. Gand, 26 octobre, Aujourd'hui une heure de relevéea eu lieu l'enterrement de la dépouille de M. Joseph Kluyskens, professeur émérite de notre université, membre du conseil communal, etc. Le clergé de la cathédrale de St-Bavon est venu prendre le corps du défunt la maison mortuaire et l'a conduit proces- sionnellement l'église. Le cercueil était porté par huits élèves de l'université; MM. les professeurs Rassmann et Verbeeck, tenaient avec MM. Braeckman et Leirens, membres du conseil communal, les coins du poêle. Suivaient pied MM. le bourg, mestre et échevins et plusieurs membres de la régence; MM. les recteurs et profes seurs de l'université, un grand nombre de medécins, d'étudiants et autres notabilités de la ville. Venaient ensuite la famille du défunt et une trentaine de voitures. Un détachement de pompiers maintenait le bon ordre. Après les prières dites a l'église, le corps du défunt a été transporté au cimetière de la porte d'Anvers où des discours ont dû être prononcés sur la tombe du défunt. Avant-hier soir, il est arrivé un déplo rable malheur sur la chaussé, proximité de la guingette portant pour enseigne le Houx (Hulsten-Boom), au faubourg de la porte de Bruges. La chaîne qui retenait un gros arbre que l'on voiturait par cette route s'étant rompue, les conducteurs fu rent contraints d'abandonner momenta nément leur charge et de la laisser au milieu de la voie publique. Une voiture est venu se briser quelques instants après contre l'arbre dont il s'agit, et les trois personnes qu'elle contenait ont été lancées sur le pavé avec une telle violence que l'une d'entr'elles a eu le bras rompu; les deux autres sont également blessées plus ou moins grièvement. HOLLANDE. La Haye, 23 octobre. Avant-hier, la seconde chambre des étals- généraux a été assemblée, pendant le jour elle soir, pour discuter, en comité-général, le projet d'adresse en réponse au discours du trône; dans sa séance du soir, elle a adopté cette adresse qui a été envoyé la première chambre et celle-ci la discutera demain. On écrit de Detmoldla date du 17 octobre, que le roi des Pays-Bas a assigné en sa qualité de grand-duc de Luxembourg, la somme de 200 tbalers pour l'érection du monument d'Arminius. La semaine dernière, sont arrivées, de la côte d'Angleterre Scheveniogue, deux flibots chargés de hareng dit Steurharing. Ces embarcations appartiennent aux ar mateurs D. Hoogenzaen et A. Mos, la pre mière a apporté 17,000 harengs et la se- conde23,000. Lesnouvelles sur les résultais de cette pêche ne sont pas favorables. qui se rendait en tous sens, sur la place publiquer tous voulaient être des premiers au singulier spectacle que le maître de Rome, que le sexagénaire Sylla allait leur donner comme une dernière fête et la plus merveilleuse de toutes. Tandis que la foule impatiente se répandait comme un fleuve dans l'enceinte de Rome» le magnifique palais de Sylla étincelait de mille feux; la lumière éclatante du midi faisait déjà rayonner les marbres des templesr et travers les riches tapisseries de tyn qui dérobaient aux regards curieux ce qui passait dans l'intérieur, on pouvait distin guer la flamme rougeâtre des torches et la lueur vaillante des cires de Bugia. Soixante esclaves africains se tenaient debout derrière les soixaute convives qui se livraient follement aux joies et aux ivresses de ces fêtes effrénées, le deshonneur et la ruine des moeurs romaines! En prêtant une oreille attentive^ on saisissait facilement du dehors les sens mélodieux d'une musique énervée on entendait des chants couverts par le bruit des lyres et des flûtes mariées ensemble; enfin par intervales, le choc des coupes de vin de scio, et les éclats de rire rappelaient l'esprit la célébration des fêles Sigillaria. Tout coup une tapisserie se leva, et le Dictateur parut. 11 était pâle il avait bien ce visage couperoséparsemé de taches blanches, qui fit dire un Athénien que sa fi gure* ressemblait une mure saupoudrée de farine; ses yeux bleus et brillants, légèrement humides, se iixèreut sur le Forum déjà rempli d'uue foule, impatiente de voir paraître le grand acteur quicompter de ce jour-là seu lement, ne devait plus l'épouvanter de ses fureurs tragiques. Plein de mépris pour cette vile populace qu'il avait maniée sa fantaisie, il souriait dédaigneusement; caché tous les yeux par les plis d'une toile qui luttait mollement avec la brise, il appuya sa tète sur ses mains et il se mit rêver. Ses nombreux compagnons de débauche ne remarquèrent seulement pas sou absence; et la voix sonore d'un jeune homme se fit entendre derrière la tapisserie. Sylla releva subitement la tête au bruit de ces chants de fêle, il se mit sourire comme un homme qui a depuis longtemps expérimenté la vie et s'étonne qu'elle renferme quelque chose d'être célébré. La voix du jeuue musicien s'étevait de plus en plus au milieu du silence profond que tous les convives observaient; Sylla ayant soulevé le rideau pour présider ce dernier éclat d'une puissance qu'il allait abandonner, toutes les paroles de la chanson devinrent assex distinctes pour être entendues facilement dans la rue# C'était l'oie d'Anacréon sa lyre. La belle langue Giecque, si harmonieuse, si pleine de musique, retentissait sous les voûtes sonores du Palais. Une heure se passa encore ainsi; puis au commandement d'une voix bien connue, tous les flam beaux s'éteignirent, les chants cessèieut, les tapisseries furent soulevés, et une foule de jeune romains, couronnés de fleurs et précédés d'un esclave armé d'une torche, parut sur le seuil du palais. Sylla, avant de paraître, avait dépouillé la robe des festins, mais il avait gardé sur sa téte une couronne de roses de Pocstum. Je fit signe aux esclaves qui s'éloignèrent, serra la main aux jeunes patriciens qui se mêlèrent la foule étonnée, puis arrachant de son front sa couronne de roses, il la jeta au milieu des jeunes romains en criant avec un sourire plein de grâce Vous me la rapporterez ma maison de Tibor. Il prit le bras du consul Serviliu5 Vatia et suivit lentement le chemin du Forum, en causant avec son ami d'un air grave et tranquille. Quand il arriva sur la plaee, il se fil un sourd murmure, qui n'étonna pas l'audacieux Diotateur. Il marcha droit la tribune,et f prononça d'une voix forte ces quelques mots consacrés par l'histoire u Me voilà semblable vous, Romains, prêt vous rendre

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 2