JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. IV" 2723. 27me année. vérité et justice. 7p7.3s8 Novembre. moralité de quelques maîtres français. Nous avons vu quoi se réduit la me sure adoptée par les évêques de France l'égard des collèges universitaires. Après avoir réclamé en vain pendant treize ans l'exécution de l'article 69 de la charte, après avoir maintes fois signalé les suites déplorables du monopole d'enseignement dont jouit l'université, le clergé n'accor dera plus sa coopération s'il n'est assuré d'avance qu'elle sera utile. Voilà cette fa meuse levée de boucliers, ce nouvel empié tement de l'autorité religieuse dans les affaires temporelles, comme s'expriment les pseudo-libéraux! Plus que personne, nous comprenons que les prélats français sont dans leur droit. Si l'Université veut continuer prê cher l'impiété et le libertinage, libre elle; mais il n'existe pas de loi forçant un évê- que trahir ses serments. Loin de nous par conséquent l'idée de vouloir présenter l'apologie du clergé de France dans les lignes qui vont suivre. En mettant sous les yeux du public les faits scandaleux que nous trouvons consignés dans un ouvrage récent, Le Don Quichotte Philosophe, nous avons seulement voulu montrer que le pays du monopole d'enseignement n'est pas beaucoup près la patrie de l'inno cence des mœurs. Aussi il n'en saurait guère être autrement. De monstrueuses doctrines doivent engender bientôt l'im moralité la plus dégoûtante. L'éducation foncièrement religieuse est la seule en état de mettre un frein aux passions de l'hom me. Voici comment s'exprime l'auteur de l'ouvrage cité Il y a peu de jours, VIndépendance belge tança vertement M. De Ram, recteur de l'université de Louvain pour avoir, disait- elle, tenté d'embaucher au profit de cette université un professeur attaché celle de Liège. Quiconque a suivi avec attention les débats qui ont surgi touchant cette affaire, a dû convenir que tout le tort était du côté de la feuille bruxelloise. Mais il existe une autre espèce d'embauchage, pra tiquée dans une certaine ville et que In dépendance, si elle le connaissait, ne man querait certainement pas de flétrir, et cette fois, croyons-nous, avec raison. Nous vou lons parler de l'embauchage, non de pro fesseurs, mais d'élèves, et cela au profit d'un établissement qui a perdu la con fiance de bien des pèrês de famille. Un système d'intimidation et de menaces pa raît être organisé depuis quelque temps pour arracher aux parents un consente ment forcé. Il est vrai que plus d'une fois on a éprouvé la mortification de ne pou voir vaincre de trop justes répugnances. Mais nous n'en avons pas moins cru devoir dénoncer au public des manœuvres qui méritent la réprobation de tous les hon nêtes gens. Mgr. l'évêque de Langres vient d'adres ser au cardinal de Bonald une lettre pour lui annoncer qu'il adhère de grand cœur aux principes proclamés par Son Emi- nence. Nous en extrayons les passages sui vants Il est clair que la liberté des cultes, posée comme une base fondamentale de la constitution de l'Etat, donne tous les Français le droit de se faire instruire et de faire élever leurs enfants dans la religion qu'ils professent, conséquemment aux mi nistres de chaque culte la faculté de veiller sur la foi et sur la conduite religieuse de tous les fidèles qui leur sont confiés; de là pour tous les évêques catholiques le droit d'avoir au moins un prêtre qui les repré sente dans toutes les maisons d'éducation où se trouvent des catholiques. Mais s'il arrivait que le ministère de ce prêtre fût entravé par ceux mêmes qui lui doivent leur concours; si, côté de l'enseignement orthodoxe de l'aumônier, se trouvaient des doctrines dangereuses, professées no toirement et qui vinssent paralyser son ministère; si on ne lui laissait pas assez d'action pour empêcher le mal et faire le bien, il est évident que, de ce côté, son culte ne serait ni protégé ni libre. Or si, de cet état de choses, il résultait que la présence de l'aumônier augmentât le mal au lieu de produire le bien; si elle donnait aux familles une sécurité trom peuse; si elle endormait les enfants dans une sorte de demi-christianisme également insuffisant pour ce monde et pour l'autre, comment pourrait-on blâmer un évêque qui, après avoir averti, conjuré, menacé, retirerait enfin l'aumônier qui parle et agit en son nom, pour ne pas se faire complice d'un état de choses que sa conscience ré prouve? Notre divin maître ne nous dit-il pas que lorsqu'on n'aura pas voulu nous écouler dans une maison, nous devons en sortir en secouant la poussière de nos pieds? (Math. X-14.) Oh! oui, c'est bien aussi de tout mon cœur que j'offre l'Université mon con cours pour former dans son sein des géné rations vraiment chrétiennes. Tous les collèges de mon diocèse peuvent en rendre le témoignage; mais je veux, et il en est ainsi, que les aumôniers que je lui donne aient assez de pouvoir et de liberté pour n'y être pas des serviteurs inutilesje désire de plus qu'ils trouvent dans les autres di recteurs et professeurs de l'établissement assez de sympathie et de bon vouloir pour que leur ministère soit fructueux et res pecté de tous. A Moorslede, des voleurs se sont intro duits dans la campagne de M. Delevigne L. On s'abonne Vprcn, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE E'AHOVXEMEXT, par trlmratre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4i« Prix d'un uuméro Tout c« qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur X'pres. Le Propagateur parait le «SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES? IXSERTIOMS. I» centimes par ligue. Les ii- clames, 33 centimes la ligne. Au moment que je parle de l'instruction publi que, je vièns d'apprendre que l'instituteur pri maire d'une commune, a une heure de la campagne où je passe six mois de l'année, munipar consé quent, de son diplôme, vient d'enlever une jeune femme d'un honnête maçon, pour la plus grande édification de ses élèves et des pères de famille qui lui avaient confié leurs enfants. Il n'y a pas longtemps aussi que le principal du collège d'une petite ville, trois lieues d'ici, vi vait, sous les yeux de ses élèves, d'une manière scandaleuse avec une jeune domestique qu'il avait séduite et qu'il laissa enceinte; il avait en même temps une autre intrigue avec une femme de ce pays, et fut obligé enfin de quitter le collège, mais après que le maire et son conseil eurent ba taillé longtemps avec ses chefs pour son expulsion il ne voulait pas que ses élères fissent aucun acte extérieur de religion. Et voilà les hommes qui dirigent aujourd'hui la morale publique. Apparemment que ces instituteurs marchaient avec le siècle, étaient dans le progrès de la philo sophie, et lisaient le journal général de l'instruc tion publiquequi dit (16 mars 1834) Le voisinage de la religion est dangereux pour la science, et elle ne peut entrer dans une voie de découverte et de progrès, qu'à condition de s affranchir de l'autorité religieuse. Cela est si clair que le maître d'école le plus borné d'un village doit le comprendreet se le tenir pour dit.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1