pendant son absence, et y ont enlevé du tiroir d'un secrétaire une somme de 5,300 francs. Dans la nuit du dimanche au lundi un vol avec effraction a été perpétré Menin dans l'habitation de M. Brovellio, fabricant de tabac. On présume que l'auteur s'est laissé enfermer dans la maison. 150 fr. en monnaie et gros sous ont été enlevés d'un tiroir dans la boutique où on ne s'est emparé d'aucun autre objet. Dans une chambre voisine où se trouvait un coffre, contenant 5,000 francs, reste intact, toutes les armoiries ont été fracturées et visitées mais rien n'en est disparu. Les investiga tions de la police n'ont eu jusqu'à ce mo ment aucun résultat. On lit dans la Gazette de Mons Il se passe notre frontière des faits qui méri tent de fixer l'attention du gouvernement. Chaque jour la fraude introduit en Belgi que des quantités considérables d'étoffes venant de France. On jugera de l'impor tance de ces infiltrations interlopes, si préjudiciables au trésor public, lorsque l'on saura que sur une partie seulement de la ligne du Midi, il entre, par jour, au moins quarante charges de fraudeurs. Qu'es-ce donc sur le reste de la ligne? M. le ministre de l'intérieur vient, par un arrêté récent, de décider que pour le poinçonnage des poids et mesures, la lettre M sera applicable pendant l'année 4844. On écrit de Breedene Le Ie' du courant, pendant les vêpres, une femme atteinte d'aliénation mentale se précipita dans un puits, dont la profon deur était telle que personne n'osait braver le péril pour la sauver, lorsque deux gen darmes de la Brigade d'Ostende, Michot et Vandeubossche, ne consultant que leur courage et leur humanité, descendirent dans le puits et retirèrent la malheureuse, qui donnait encore quelques signes de vie, mais ils eurent la douleur de s'être dé voués en vain, car quelques minutes après, cette femme n'était plus qu'un cadavre. PÊCHE NATIONALE. Nous avons vu entrer des chaloupes qui, après dix jours d'absence et de dangers, apportaient peine deux ou trois paniers de poisson frais, ayant dû jeter au-dessus du bord la plupart de leur poisson, gâté par un trop long séjour en mer ou mis en lambeaux par les tempêtes terribles qui les assaillirent chaque jour. Tel a été le sort des nombreux bateaux de tout le lit toral qui se livrent cette pèche, dont le produit est plus que suffisant pour la con sommation de la Belgique, lorsque des entraves, qu'il n'est au pouvoir de per sonne d'éloigner, ne viennent pas contra rier dix mille personnes dans l'exercice de l'industrie qui fournit leurs besoins jour naliers. En ce moment se trouve la pêche du hareng, destiné être braillé, la chaloupe Cent-et-un. La Chaloupe Wellust est partie depuis quelques jours pour la pêche d'hi ver de la morue au Doggersbank, où elle sera incessamment suivie par les chalou pes Sint-Pieter et Michel-Bayukainsi que le Cent-et-undès que celui-ci sera de re tour de la pêche qu'il exerce maintenant. On lit dans le Moniteur Nous recevons de la légation de Prusse la note suivante La quantité d'ouvrages littéraires qui depuis quelque temps arrivent la léga tion prussienne pour être envoyés S. M. le roi de Prusse, met cette légation dans le cas d'informer le public intéressé que, d'après les règlements existants, aucun ouvrage d'art ou de littérature n'est ac cepté la cour de Prusse, si l'on n'a pas reçu préalablement la permission d'en faire hommage S. M. Nous comprenons merveille que Sa Majesté Prussienne soit effrayée du nom bre des ouvrages reliés ou brochés qui lui sont adressés journellement, comme beaucoup d'autres souverains, par des am bitions plus ou moins mesquines, et qui mendient par ce moyen des cordons, des bijoux ou de simples compliments, qu'on fait imprimer ensuite sous forme de récla mes. Nous ne sommes pas défenseurs en thousiastes du droit de réimpression jus qu'à ce point, que le simple fait d'avoir publié un livre étranger; un mauvais ro man ou un simple almanach, et de l'avoir fait relier et dorer sur tranche, constitue, nos yeux, des titres la reconnaissance de l'Europe et des récompenses honori fiques. Le roi de Prusse a voulu seulement protester, par l'avis publié en son nom, contre l'envoi indiscret de fort mauvais livres, ou contre les prétentions immodes tes de certains éditeurs; et nous sommes certains que ce prince éclairé n'en sera pas moins disposé que par le passéac cueillir favorablement toutes les publica tions qui se distingueront, soit comme œuvre vraiment nationale, soit par un caractère de moralité et d'utilité incontes tables. Politique Un arrêté royal du 34 octobre approuve la résolution suivante du conseil provin cial de la Flandre occidentale un péage de 40 centimes est établi sur les bateaux chargés ou vide qui passent par le pont levis de la Fintelle, soit qu'ils remontent, soit qu'ils descendent le canal de Loo. Les radeaux payeront la même taxe raison de chaque division de vingt mètres de lon gueur et au-dessous. On écrit de Lille Le 5 novembre, entre 7 et 8 heures du matindes ouvriers maçons étaient réunis chez le président du tribunal de commerce pour fêter l'achèvement complet d'une de ces cheminées de machines vapeur, si effrayantes par leur élévation. Vous savez qu'en pareille circonstance on place un bouquet ou un drapeau au sommet de l'édifice. Cinq ouvriers étaient montés sur l'échafaudage, mais, soit que le couron nement de la cheminée fut trop élevé, soit que la pluie qui était tombée très fort pendant la nuit, ait nui la solidité, tant il y a, que le couronnement s'est détaché et a entraîné dans sa chûte, les planches et les ouvriers qu'elles portaient. Un s'est tué sur le coup, deux autres ont succombé quelques minutes après et au moment où je vous écris, les deux autres, dit-on, sont encore sous les décombres. Ostende. Notre flotille dépêché, com posée de plus de 90 bâtiments a mis en mer vendredi pour la pêche du poisson frais. Jusqu'alors cette industrie, exercée, depuis un mois, par une cinquantaine de chaloupes (les autres étant en armement pour cette espèce de pêche), avait eu un résultat extrêmement défavorable, par suite du mauvais temps continuel qui dé sole la mer et la rareté du poisson sur les côtes. 2 Voici une anecdote toute récente et dont on garantit l'authenticité. Un littérateur français fort distingué et surnommé juste titre le plus Jéconcl des romanciersrevenait dernièrement de la Rus sie par la Prusse. Sur le bateau a vapeur où il s'est embarqué, il rencontre un Italien de fort bonne mine. Cet Italien cause fort agréablement, a de grandes manières; bientôt une sorte d'intimidité s'établit entre lui et le romancier. Celui-ci a besoin de quelques renseignements sur une des principales maisons de banque de Milan. Il ne pouvait pas mieux tomber, l'Italien est en mesure de le satisfaire complètement il tire un immense portefeuille parfaitement meublé en traites et billets, et exhibe un mandat portant justement la signature du banquier milanais. Cette circonstance est bien de nature augmenter la sympathie qui déjh attire le romancier vers l'Italien. Aussi arri vent-ils ensemble a Aix-la-Chapelle, ils dînent, ils couchent au même hôtel. Ils doivent se rendre a Bruxelles, bien entendu qu'ils ne se sépareront pas. Au moment de partir il s'agit de régler les dépenses. Tenez, dit le romancier h son uouvel ami, voici de l'or, payez, rendez-moi ce service, de semblables détails m'ont toujours été fort insi pides. Enfin on arrive Bruxelles, on descend XHôtel de la Paix. Il s'agit de dîner, mon cher, dit le romancier au grand personnage voyageant sans doute incognito. Volontiers, répond ce lui-ci, mais faisons nous servir dans notre apparte ment, on risque trop a table-d'hôte d'être confon du avec toute sorte de monde. Cette proposition est acceptée sans commentaire. Le dîner se passe fort joyeusement. Le lendemain on déjeûne de même; mais au moment où le déjeuner finissait entre un monsieur qui jette des regards scrutateurs sur les deux amis. Ce trouble-fête, comme on le pense bien, est fort accueilli. L'Italien baisse la tête; le romancier, d'un ton peu courtois, demande a ce monsieur ce qu'il y a pour son service. Le monsieur; difficile a déconcerter, répond qu'il désire parler en particulier a l'un d'eux. Mais qui êtes-vous? reprend le romancier. Je suis le commissaire de police. Le commissaire de po lice! mais que peut-il y avoir de commun entre un commissaire de police, monsieur et moi?Voici ce dont il s'agit, dit le commissaire en exhibant un mandat d'amener Monsieur votre ami, qui va avoir la bonté de me suivre cbez le juge d'instruc tion, est accusé d'avoir fabriqué de fausses lettres de change, dont depuis trois ans il aurait inondé les différentes places de l'Europe; sans cette circons tance, ajouta ironiquement le magistrat, veuillez croire que je ne me serais pas permis la liberté de vous déranger. Si, comme on l'assure, le romancier a la préten tion de connaître les gens la première vue, i' négligera probablement d'enregistrer ce petit in- cident dans ses impressions de voyage.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 2