On écrit de Gand, 29 novembre
La première vente de la compagnie Bel
ge de Colonisation avait attiré hier Gand,
un grand concours d'acheteurs, parmi les
quels nombre d'étrangers.
Tout le chargement du navire Théodore
a été rapidement vendu; quelques lots,
entr'autres le Mahony et le Salsepareille,
ont été vendus des prix élevés, ainsi que
les noirs de Coco et de Palmier et les Co
quillages. La compagnie paraît très satis
fait de ce résultat, ce qui probablement
l'encouragera diriger d'autres cargaisons
sur notre marché.
On écrit d'Anvers, 28 novembre En
débarquant la cargaison du brick anglais
Areturesarrivé de Laguna, avec des bois
de teinture, les ouvriers ont trouvé ce
matin fond de cale, un serpent mort,
ayant une longueur d'environ cinq pieds.
Son parfait état de conservation fait pré
sumer qu'il est mort de froid, depuis peu
de jours seulement.
Cour d'assises de la Flandre Occidentale.
Audience du 28 novembre. Les nommés
1° Frédéric De Nudt, fils de Pierre, âgé de
17 ans, sans profession; 2° Léonard De
Nudt, frère du précédent, âgé de 19 ans,
et 3° Pierre Soenen, surnommé Sissen,
fds de Pierre, âgé de 17 ans, tous les trois
nés et domiciliés Westroosebeke, ont été
condamnés, comme convaincus 1° de ten
tative de vol pratiquée Passchendaele au
mois de juin 1843, au préjudice d'Antoine
Yan Haverbeke; 2" d'avoir au mois de juin
1843, l'aide d'effraction intérieure, volé
Westroosebeke, au préjudice de Frans
Roose, un hectolitre de pommes de terre;
3° d'avoir volé 27 juin 1843, Oostnieuw-
kerke, une montre en argent, du buerre et
quelques pièces de monnaie, la demeure
et au préjudice de Pierre Capelle, au moyen
d'effraction extérieure et d'escalade; 4°
d'avoir volé au mois de juin 1843, Lan-
ghemarck, au préjudice du fermier Ghyse-
len, une quantité de pommes de terre; et
5° d'avoir volé le 5 juillet 1843, West
roosebeke, la demeure et au préjudice
de Charles Moerman, quelques pains et du
buerre, l'aide d'escalade, savoir le pre
mier six ans de réclusion, le second
cinq ans de réclusion, et le troisième
trois ans d'emprisonnement.
Audience du 29 novembre. La nommée
Marie-Jeanne-Rose Yerbanck, veuve de
Brunon Yan Den Weghe, sacristain
Roulers, âgée de 30 ans, née Ouckene,
domiciliée Roulers. couturière, accusée
de faux en écriture de commerce, a été
acquittée.
CHAMBRE DES REPRESENTANTS.
Séance du 28 novembre.
Séance du 29 novembre.
FRANCE. Paris, 28 Novembre.
M. Rumpff, ministre résidant des villes
libres et anséatiques, a remis au roi en
audience particulière, un acte des remerci-
ments votés en séance solennelle par le
sénat et la bourgeoisie de la ville libre
de Hambourg, en reconnaissance des se-
cours donnés par S. M. et par la nation
française aux victimes du grand incendie
du 4 mai 1842.
On assure que le ministre a reçu par
le télégraphe la nouvelle que le premier
acte du nouveau ministère espagnol a été
de nommer M. Martinez de la Rosa ambas
sadeur d'Espagne Paris.
L'Ami de la Religion dément aujour
d'hui les bruits de la mort et même de la
maladie du pape, dont la santé était excel
lente la date du 18 novembre. Mais il
paraît que trois cardinaux sont très-ma
lades; ce sont le cardinal Pacca, doyen du
sacré collège, le cardinal Pedicini et le
cardinal Micara.
Parmi les différents plans qu'au dire
de plusieurs personnes, le gouvernement
présenterait pour couvrir les déficits, on
cite comme très-probable un impôt sur les
propriétés au montant de 1 et 1/3° p. c.
On y ajoute que les traitements des em
ployés y seraient compris, multipliés par
le chiffre 7, et que ce résultat serait compté
comme capital. On prétend encore qu'on
pourrait se libérer de cet impôt en prenant
part dans un emprunt ouvrir au pair et
l'intérêt de 3 p. c.
Il vient de se former Utrecht une
société dont le but est de publier des aper
çus relativement aux colonies tant néer
landaises qu'étrangères, spécialement sous
le rapport de l'émancipation des esclaves.
Quelques instants avant l'arrivée de S.
M. au château des Tuileries, deux sergents
de ville ont arrêté sur le Pont-Royalun
jeune homme très-bien vêtu, porteur d'un
fusil de chasse enfermé dans son étui. Il a
vainement assuré qu'il se rendait la
chasse et qu'il était attendu par des amis,
on l'a conduit au corps de garde de la rue
du Bac, au milieu d'une foule nombreuse
de curieux rassemblés autour de lui, com
me s'il s'était agi de l'arrestation d'un nou
vel Alibaud.
Le Moniteur publie enfin la dépêche
télégraphique qui donne la composition
du nouveau ministère espagnol que voici
MM. Olozaga, président du conseil et
ministredesaffairesétrangères; Luzuriaga,
ministre de la justice; Domenech ministre
E. F.
Voici les noms de ces héroïnes chrétiennes
MM11" Duquesne, de Louvain (sœur Loyola)
Neujean, de Liège (sœurMarie-Cornélia); Chevry,
de Ruenne (sœur Aloysia); Cabareau, de Nismes
(sœur Cathérine); Cambier, de Gand (sœur Reine);
Verreux, de Mouscron (sœur Norbertine); et
Gobert, de Thuin (sœur Marie-Albine.)
[Ami de l'Ordre.)
Le projet de cbartre soumis a l'approbation du
roi Othon est calqué sur la constitution belge;
il stipule la formation de deux chambres.
Il est toujours question de supprimer une des
trois universités hollandaises, savoir celle de
Groeningue. Le Handelsblad appuie ce projet,
qui lui semble aussi favorable aux études qu'au
trésor. Ce qui fait croire que M. le ministre de
l'intérieur y donnera suite, c'est qu'il laisse trois
chaires vacantes.
lui échappe; elle est loin encor du sol et déjà
ses mains pressent la frange de l'écharpe...
Alfred a entendu ce cri; il regarde, il frémit a
la vue de cette forme blanche et légère qui se
balance dans l'air et qui se laisse enfin tomber sur
les restes des foins d'une meule. Il accourt, niais elle
se relève, et a peine remise de son effroi, fuyons!
dit-elle, Alfred, fuyons
Fuir! répond avec étonnement le jeune
homme. Et pourquoi? Que veut dire ceci? Que
prétendez-vous donc, Mademoiselle?
Quoi! dit Emma stupéfaite; ne m'aimez-
vous donc plus? n'avez-vous pas deviné par ma
lettre que mon père me mariait?
Avec qui?
Avec M. Camille Bernoldreprit Emma
glacée du ton avec lequel Alfred accueillait cette
confidance, avec Camille Bernold que je déteste.
C'est un excellent parti pour vous, char
mante Emma!
-,Cet air... ces paroles... oh comme vous
m'avez trompée Monsieur! oh! comme vous m'a
vez trompée!
M. le ministre de la justice a présenté un projet
de loi tendant a modifier le code pénal militaire.
M. le ministre de l'intérieur a présenté un
projet de loi sur les céréales. Suite de la dis
cussion sur les articles du projet de loi relatif a la
police de la voierie urbaine.
M. le ministre des affaires étrangères adresse
a la chambre les expéditions de plusieurs conven
tions conclues avec les Pays Bas. La chambre
en ordonne le dépôt aux archives.
Moi que me reprochez-vous donc?
Ne m'avez-vous pas répété cent fois que
j'étais la plus belle? dit Emma respirant a peine.
J'en fais le serment.
Ne m'avez-vous pas dit que votre uuique
bonheur serait de passer vos jours près de moi?
Oui, sans doute.
Eh bien lorsqu'à la nouvelle de mon ma
riage avec un autre, je brave tout, la colère
de mon père, un affreux danger, vous me deman
dez froidement ce que tout cela signifie?
Eh quoi! vous voulez que je vous enlève
moi? mais dans quel siècle vivez-vous donc,
Emma La Demoiselle qui se fait enlever n'est
plus que ridicule, et le ridicule est une tâche que
le mariage n'efface pas.
Ainsi donc vous me refusez secours et pro
tection?
Contre qui? contre votre père? mais sou
choix est bon. Ecoutez Emma, mes hommages
vous étaient dus, mais vous ai-je parlé de ma
riage? le pouvais-je même? Simple lieutenant de
vaisseau, n'ai-je pas d'abord me faire une
position? l'homme qui épouse une femme pour
son argent est un sot; l'homme pauvre qui prend
une femme sans fortune est une dupe je ne veux
être ni l'un ni l'autre.
Suffoquée par la colère, la pauvre Emma s'était
évanouie. Quand elle revint elle, elle était près
de la salle du bal, dans une embrasure de croisée;
on lui faisait respirer un flacon d'éther. Camille
Bernold était là aussi; il la regardait d'un air
triste et désolé.
La chaleur lui a fait mal dit Alfred; puis
voulez-vous, Mademoiselle Emma, que je vous
éconduise?
Emma vit Camille Bernoldelle se leva et dit
avec dépit
Merci, Monsieur Alfred, merciet vous ne
devez pas ignorer que c'est Monsieur Camille
Bernold, que j'accorde cette préférence....!
Ainsi sont faites nos sottes romanesques.
Pauvres jeunes gens, combien de fois n'êtes-vous
pas dupes de leurs folies?