de l'intérieur; Cantero, ministre des finan ces; Serrano, ministre de la guerre; Frias, ministre de la marine. L'entrée de MM. Cantero et Domenech doit faire croire que l'opposition a donné son assentiment la nouvelle combinaison car M. Domenech est un ami politique de M. Cortina, et jouit de la confiance de tous les partis; en outre, il était premier alcade (maire) de Madrid. D'un autre côté, il est certain que M. Cantero qui avait refusé le portefeuille des finances, ne sera entré dans la nouvelle combinaison qu'à la condition du retrait du projet Salamanca. M. Cantero était en dernier lieu directeur de la caisse d'amortissement, et il est par cela seul très-dévoué aux créanciers de l'État. Il exige que tous les biens nationaux soient réservés aux porteurs de la dette publique. Quant M. Luzuriaga, c'est, comme je vous l'ai déjà dit, l'ancien premier prési dent de la cour royale de Barcelone, et, en dernier lieu, l'un des vice-présidents de la chambre des députés. Il est estimé comme jurisconsulte distingué. Le général Serrano et M. Frias faisaient partie du cabinet Lopez. Il est certain que l'opposition a pris l'engagement de soutenir ce cabinet, et c'est même d'après cet engagement qu'on a dû remplacer M. Gonzalez Bravo par M. Domenech, l'ami intime de M. Cortina. J'ai des lettres de Barcelone du 23, elles sont de la nature la plus satisfaisante. On travaillait activement au rétablissement de la voie publique et la restauration des édifices et des maisons, et ce qui n'est pas une des moindres bizarreries de cette ré volution, c'est que le journal centraliste el Constitucional s'est rallié au parti con servateur et est aujourd'hui l'organe de l'autorité constitutionnelle, de même qu'à Madridle journal esparteriste el Especta- dor a reparu le 22, en déclarant qu'il dé- fenderait le nouveau cabinet Olozaga, dans lequel il avait de grandes espérances pour l'avenir du pays. Le gouvernement a fait publier hier soir les dépêches télégraphiques suivantes Perpignan, le 26. Les corps francs et la milice de Barce lone ont remis aux Atarazanas 6,500 fusils. La tranquillité est entièrement rétablie. Les émigrés rentrent; les fabriques repren nent leurs travaux. Le capitaine-général doit aller lui-même prendre le commandement des troupes qui bloquent le château de Figuières. Il emmène six bataillons. On est très-inquiet, au ministère des affaires étrangères sur le grand nombre de personnes qui se rendent en Angleterre pour faire leur cour au duc de Bordeaux; on assure qu'il a été délivré près de deux mille passeports pour Londres dans l'es pace de dix jours, et cela des gens connus pour leurs opinions légitimistes. Il paraît que l'on réserve une ovation Henri de France sur la terre classique de la liberté hospitalière. ANGLETERRE. londres, 27 novembre. Un journal assure que la reine a exprimé l'intention de faire une visite au roi de Prusse, Berlin, la fin de la prochaine saison, dans le but de rendre au roi la po litesse qu'il a faite S. M. en venant assis ter au baptême du prince de Galles. On dit aussi que S. M. a le projet de se rendre de Berlin Paris. Ce dernier événement de viendra plus probable encore, s'il est vrai, comme on le dit, que Louis-Philippe doit venir dans deux mois en Angleterre pour décider la reine lui rendre une visite Neuilly. On dit qu'on construit en ce moment, dans un des ports de France, un yacht vapeur qui servirait pour le voyage du roi des Français, le bâtiment bord duquel est venu le duc de Nemours étant trop simplement meublé. Le duc de Bordeaux doit avoir quitté hier Aluwick Castle, magnifique résidence du duc de Northumberland. Le jeune prince est attendu ce soir Londres. De main il recevra la foule nombreuse des fidèles légitimistes pui ont traversé la Manche pour lui présenter leurs hom mages. La Tamise a débordé Londres dans la nuit de mercredi jeudi; plusieurs per sonnes ont perdu la vie, et les pertes cau sées par l'inondation sont considérables; elles portent principalement sur les mar chands de comestibles. A marée haute il y avait 30 pieds d'eau au dock de Sainte-Ca- thérine, et l'on entendait encore une haute marée pour l'après-midi, mais le vent ayant sauté au Sud-ouest, on espérait qu'elle ne serait pas aussi forte que celle de la nuit. ALLEMAGNE. On écrit de Hambourg, 23 novembre D'après un avis émané du conseil, rela tif aux affaires de l'incendie, les pertes éprouvrées s'élèvent 37,893,000 marc courant, couverts l'aide d'un emprunt de 32,000,000 marc banco ou 40,000,000 marc courant, dont 23,000,000 marc ban co ont été négociés 93 p. c. et ont produit 21,400,000 marc banco. Il reste 11,400,000 marc banco émettre, qui, au même taux, produiront 10,600,000 marc banco. La caisse générale de secours avait recueilli au 1er octobre 8 raillions marc banco, dont 7 millions ont été répartis entre les pro priétaires. EGYPTE. Alexandrie, 6 novembre. Le gouverneur du Soudan a succombé une fièvre intermittente qui n'avait pas tardé prendre un caractère pernicieux. Ah met-Pacha est mort le 5 octobre, Car- toun, où il était de retour d'une campagne qu'il avait faite pour soumettre une tribu révoltée dans le Kordouffan. Méhémet-Ali a réuni son conseil pour aviser au rempla cement d'Ahmet. A ce conseil étaient pré sens Ibrahim-Pacha, Abbas-Pacha, Ah- met-Pacha, ministre de la guerre, et Schériff-Pacha, ex-gouverneur de Syrie. Il a été décidé que quatre gouverneurs se raient nommés dans les personnes de quatre généraux et que le Soudan serait divisé en quatre départements le Kor douffan, le Faniglou, le Sennaar et le Taka. Les nouveaux administrateurs seront Hassan-Pacha, Fehrat-Bey, Emin-Bey et Soliman-Bey; en attendant, un général- pacha a été envoyé au Soudan pour y or ganiser les quatre provinces. Toutes les lettres du Caire sont pleines de détails sur la brillante réception faite par le pacha M. de La Valette, consul- général de France en Egypte, et Mme la marquise sa femme, ainsi que sur la visite que Mme de La Valette a faite aux filles et aux belles-filles du Pacha. On sait que M. le marquis de La Valette s'était rendu au Caire pour y faire sa visite officielle Méhémet-Ali. La présentation a eu lieu le 27 octobre. Le pacha a remis M. le con sul-général un magnifique sabre d'une va leur de 7 8,000 francs et lui a fait cadeau d'un superbe cheval. Le jour de la réception le pacha portait, contre son habitude, la décoration de grand-visir et avait le sabre que le sultan lui a envoyé. C'était afin de faire plus d'honneur au nouveau consul. Deux jours après un grand dîner a été offert par le pacha M. le marquis de La Valette; ce splendide festin assistaient tous les con suls et les principaux négociants euro péens qui se trouvaient au Caire MM. les consuls d'Angleterre, d'Autriche, de Rus sie, de Prusse, de Suède, de Toscane, M. Benedetti, gérant du consulat français, M. Briggs, vieil ami du pacha et récemment arrivé Londres, M. Pastré, de Marseille, Artim bey, premier interprète et secrétaire du pacha, Sami pacha, Kiamil pacha, etc., étaient au nombre des convives. Ce dîner fera époque et inaugure un précédent inattendu la cour de Méhémet- Ali; car il est sans exemple dans toutes les réceptions consulaires que le pacha ait faites jusqu'à présent, et témoigne d'une singulière estime de la part de ce prince pour la France et pour son représentant qui, le premier, a été l'objet d'une faveur inusitée. Un autre incident, tout nouveau ici, c'est la réception que le pacha a faite Mme la marquise de La Valette, avec la quelle Méhémet-Ali, l'aide d'un truche ment, s'est entretenu pendant près de deux heures, en présence de ses propres paren tes. Le truchement était une Française, Mme Bonfort, femme d'un médecin français établi au Caire. Parmi les princesses pré sentes la réception, qui a été pleine d'égards et d'affectueuse cordialité se trou vaient la veuve du defterdar et sa sœur cadette. Le pacha a parfaitement fait les honneurs de son harem. Le sujet de la conversation a roulé sur les usages et les modes de l'Europe, com parés a ceux des orientaux, ce qui a fourni Mrae la marquise de La Valette, l'occasion de demander au pacha la permission d'of frir ses parentes dix-huit robes de soie de Lyon, toutes lamées d'or et d'argent; ce Cadeau a été agréé avec empressement; il flattait extrêmement le goût des princesses 3 Le bruit s'est répandu a Paris que le gou vernement avait reçu la nouvelle par le télégraphe que le nouveau ministère Olozaga, peine formé, s'est dissous, ce qui expliquerait pourquoi on n'a pas encore conuu k Paris le programme de cette administration.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 3