JOURNAL D YPRES ET DE 1 ARRONDISSEMENT. No 2731. 27me année. PRIX DES IJXSERTIOAS. Dans la séance du 29 novembre, le mi nistre de la guerre a présenté la chambre des représentants un projet de loi relatif l'organisation de l'armée. L'année dernière, comme on sait, le budget de la guerre fut rejeté, principale ment cause de l'absence d'une bonne loi organique de notre armée, et le gouverne ment ne put obtenir que des crédits pro visoires. Le ministère a compris que cette situation ne pouvait se prolonger davan tage. L'une des plus grandes institutions du pays ne saurait être sans danger réduite indéfiniment une position incertaine et plus ou moins arbitraire. Aussi la chambre paraissait-elle bien décidée ne s'occuper cette année du budget de la guerre qu'a près avoir discuté le projet d'organisation promis depuis longtemps. Cette marche est la seule qui permette défaire du budget une simple loi d'application, comme l'est, par exemple, le budget de la justice. Félicitons M. le ministre Dupont de n'a voir pas reculé devant les difficultés qu'un pareil projet doit rencontrer nécessaire ment. Si quelques intérêts se trouvent froissés, l'armée entière ne peut que ga gner se trouver enfin organisé d'une ma nière définitive, et cela sans écraser les contribuables. Du reste, nos mandataires, nous en avons la confiance, sauront gratifier l'ar mée une loi, qui soulagera le pays sans décourager ses défenseurs naturels. On écrit de Louvain, 3 décembre Un affreux malheur vient d'arriver dans notre ville. Vers deux heures du matin, 1g feu fut aperçu dans la maison de M. Coen, marchand tailleur, au bas de la rue de Namur, près de l'Hôtel-de-Ville et côté d'un marchand de liqueurs. Les soins les plus empressés réussirent bientôt con centrer et maîtriser le feu. A 4 heures et demie, il n'y avait plus que des décombres. Mais ces décombres avaient enseveli six cadavres! La malheureuse épouse avait fait venir, ]a veille, de Bruxelles, sa belle-sœur qui devait être marraine d'un enfant en espé rance, et de donner des soins la mère, fous les trois y ont trouvé la mort, ainsi qu'un autre enfant et le père qui vient d'être trouvé accroupi dans un coin, tenant un pauvre petit enfant entre ses bras. Six cadavres, dont l'un ne vit pas le jour, sont déposés l'Hôlel-de-Ville. On dit que la servante était partie pour Bruxelles avec un enfant qui aura ainsi été sauvé par un heureux hasard. Il paraît que l'incendie a commencé dans le bas de la maison, qu'il s'est propa gé avec une rapidité effrayante, que la fumée a asphyxié cette famille infortunée et que le père, voulant sauver son enfant, aura perdu les forces et sera mort dans un acte de dévouement paternel. Un accident dont les suites auraient pu être des plus funestes a eu lieu samedi sur le chemin de fer de Gand Bruges la lo comotive, remorquant le convoi parti le matin de cette dernière ville, a eu son essieu cassé et a été totalement brisée; aucun autre malheur n'est déplorer. Le retard a été de plusieurs heures. On écrit de Louvainle 30 novembre Hier onze heures du matin, la salle du grand auditoire de droit fut envahie par une foule d'étudiants de toutes les facultés, accourus pour entendre M. Demonceau, qui, pour la première fois, vint siéger dans la chaire occupée ci-devant par M. Ernst aîné. Son arrivée fut saluée par une triple salve d'acclamations; une joie mêlée de curiosité animait tous les assistants; mais aux marques bruyantes d'approbation suc céda le plus religieux silence, dès que M. Demonceau prit la parole. Il remercia avec effusion MM. les étudiants de l'accueil flatteur qui lui était fait, puis, dans une allocution pleine de délicatesse et de mo destie, il esquissa l'éloge du savant profes seur auquel il est appelé succéder, et qu'il se glorifie d'avoir eu lui-même pour maître. Ce touchant et pieux souvenir offert la mémoire de M. Ernst par un homme de talent, qui, pendant longtemps, occupa une place brillante dans le monde politique et dans la magistrature, produisit une vive sensation dans l'auditoire. M. Demonceau exposa ensuite quel ques considérations d'une grande justesse sur la nécessité de donner l'enseigne ment une tendance pratique; sous ce rap port, la loi sur le haut ensignement réclame des modifications qu'il est indispensable d'opérer, mais avec tous les ménagements dûs la position des élèves qui sont sur le point de terminer leur carrière universi taire. Indiquant enfin la méthode qu'il se propose de suivre dans ses leçons, M. De monceau annonça que, sans jamais mé connaître l'indépendance que doit conser ver la doctrine dans l'exposé scientifique des principes, homme de pratique, hier magistrat, il ferait naturellement une part assez large la jurisprudence. Celui même qui ne se préoccupe que de la science, doit en tenir compte, car elle est l'expression de l'opinion raisonnée des hommes les plus versés dans le droit. Les dernières paroles de l'éloquent professeur furent un adieu touchant celui qui promit si bien sa haute mission, et une protestation de dévouement la jeunesse qui l'accueillait avec tant d'entraî nement... L'enthousiasme fut au comble, et les applaudissements se prolongèrent longtemps après la séance. Voici de nouveaux détails sur les tenta tives incendiaires dans la prison de Loos, près de Lille Dimanche dernier, le feu a éclaté dans le quartier fort de la maison centrale de Loos. Voici les renseignements recueillis sur cet événement. L'un des déténus, le nommé Collin, condamné aux travaux forcés, était, depuis un mois, renfermé par mesure disciplinaire, dans une cellule du rez-de- chausée. Profitant du moment où les gardiens sont l'appel, il parvient briser les bar reaux d'un grillage donnant jour sur un corridor. Entré dans ce corridor, il arriva dans la cour par une lucarne pouvant peine donner passage un homme, et il eut alors toute facilité pour se rendre dans la chambre des gardiens, où il s'empara de deux sabres et des clés des autres cel lules. Il alla alors ouvrir la porte deux autres détenus, condamnés comme lui aux travaux forcés. Réunis, ils défirent les paillasses des gardiens, et éparpillèrent la paille et y mirent le feu ils se retirèrent ensuite dans un cabanon. Les gardiens ne Ou s'abonne Tpres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. l'K'V DE I.'ABONXEMEMT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités 430 Prix d'un numéroO30 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MEDCKEDI de chaque semaine. 43 centimes par ligue. Les li- clames, 33 centimes la ligne. vérité et justice. 6 Décembre. {Ami de l'Ordre.)

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