JOURNAL D'YPRES IT DE L'ARRONDISSEMENT. No 2735. 27111 e année. La loi du sel mérite une grande atten tion. Elle frappe d'un impôt immense, eu égard la valeur, un objet dont la con sommation estdelaplusabsoluegénéralité. M. Zoude en a fait ressortir toute l'impor tance dansson rapport sur lesamendements proposés par le ministre des finances. Un point surtout paraît diviser depuis longtemps ceux qui se livrent au com merce du sel, c'est celui de savoir s'il convient oui ou non d'imposer l'eau de mer. Les sauniers de l'intérieur ont réclamé cette mesure avec force et avec persévé rance. Ceux au contraire qui se trouvent dans le voisinage de la mer s'y opposent avec virulence. D'après la proposition du ministre, la commission est d'avis qu'il y a lieu de frapper l'eau salée par le double motif que son emploi facilite la fraude et produit une quantité de sel qui ne doit point échap per au droit. Il nous paraît qu'il n'y a que justice introduire dans la loi une semblable dis position. Sans doute l'introduction de l'eau de mer doit favoriser la fraude sous le système actuel. Qui ne comprendra qu'il n'est pas difficile d'y mêler du sel brut l'entrée l'effet de soustraire celui-ci aux investiga tions de la douane. Et puis il est hors de doute que ceux qui sont même d'employer l'eau de mer pour la dissolution du sel brut ont un avantage de quatre pour cent sur ceux qui sont dans la nécessité d'em ployer dans le même but l'eau douce. Pour contrecarrer ce système, si claire ment équitable, les sauniers de Bruges ont soutenu qu'il est absurde de supposer que quelqu'un veuille tirer le sel de l'eau de mer, que la grande quantité de combusti ble qu'il faudrait employer pour arriver l'évaporation amènerait un résultat où les dépenses dépasseraient de beaucoup la valeur du sel obtenu. Cela se conçoit et il n'était même pas besoin de le dire. Mais la question est ail leurs. Les sauniers qui ne sont pas portée de l'eau de mer, faut-il les condamner cesser le industrieur parcequ'ils ne peuvent soutenir la concurrence avec ceux qui ha bitent le littoral. Tous les citoyens sont égaux devant la loi. Il importe que les uns ne jouissent pas d'un monopole au pré judice des autres. Au surplus l'État lui- même est intéressé ce que les moyens de fraude soient supprimés. Espérons que la voix des chambres de commerce d'Ypres, etc., sera écoutée, qu'à l'avenir l'eau salée payera un impôt, et que de cette manière la condition sera la même pour tous les sauniers du pays. Quelques-uns de nos représentants ont témoigné le désir de voir rétablir le ser ment comme moyen fiscal. Des fraudes nombreuses se commettent, dit-on, en ma tière de droits successifs il est urgent d'empêcher un abus si préjudiciable au trésor public. Qu'on rétablisse donc le serment, et les fausses déclarations de viendront infiniment moins fréquentes, si elles ne cessent entièrement. Le serment en matière de succession fut établi dans la loi du 27 décembre 1817. Il fallait vraiment tout le génie de la fiscalité hollandaise pour spéculer sur la délica tesse de conscience. Mais le gouvernement d'alors a eu lieu de regretter de n'avoir pas reculé devant une mesure vexatoire et odieuse. Tout en venant au secours du trésor, le serment contribua beaucoup rendre le régime hollandais impopulaire... N'est-il pas prévoir que les mêmes causes produiront les mêmes effets? Encore s'il y avait moyen, en rétablis sant le serment, d'atteindre toutes les for tunes, il y aurait égalité devant la loi pour tout le monde. Nous savons bien que tel est le but des prôneurs du serment, mais qui ne voit que ce but ne saurait être at teint? Les hommes timorés, c'est-à-dire, ceux dont la simple déclaration équivaut presque un serment,'se verront tour mentés par bien des scrupules, tandis que la religion du serment n'est rien pour cette classe de jour en jour plus nombreuse de gens dépourvus de tout sentiment de foi. Nous pourrions alléguer d'autres raisons qui s'opposent ce qu'on revienne un expédient contre lequel tant de voix se sont élevées jadis. Mais ce que nous venons de dire suffira, croyons-nous, pour faire sentir le principal défaut de la loi hollan daise. Du reste, le meilleur commentaire de ce fatal article 13 de la loi citée plus haut, dans lequel le serment en question se trouve prescrit, est, coup sûr, l'arrêté du gouvernement provisoire, pris au moment même où l'on sentait tout le poids d'une mesure vexatoire. Yoici le texte de cet arrêté, qui fut signé, le 27 octobre 1830, par le comité central, c'est-à-dire, par MM. De Potter, comte Félix de Mérode, Ch. Rogier, A. Gende- bien, Sylvain Yan de Weyer, secrétaire, J. Vanderlinden Sur la proposition du commissaire gé- néral des finances, tendant supprimer la formalité du serment exigé par l'arti- cle 13 de la loi du 27 novembre 1817, engarantiedelasincéritédesdéclarations de succession et de mutation par décès; Considérant qu'indépendamment de Cimmoralité dont se trouve entaché un pareil système de législationpuisqu'il tend placer les citoyens entre leur intérêt et leur conscience, le serment qui en matière civile met la partie l'abri de toute recherche ultérieure du chef de l'objet des serments, puis qu'il est décisoire (art. 1357 et suivants du code civil), ne la garantit pas des poursuites qui pour- raient nonobstant être exercées, en ma- tière de succession, s'il était reconnu que dans une déclaration il y a omission et fausse évaluation (art. 15 et 16 de la dite loi); Arrête Le serinent prescrit par l'art. 13 de la loi du 27 décembre 1817 est aboli... C'2lnctfn (Êoccljé î>'|jprcs. Nous avons eu le plaisir d'entendre pour la première fois un instrument dont les sons variés et moelleux frappent et char- On s'abonne Yprcs, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PKI* DE LM1IOXIEHE.1T, par trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéroO30 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOA'S. Il centimes par ligue. Les là- clames, 33 centimes la ligne. vérité et justice. 20 Décembre. du serment en matière de succession. EXPEICATIOX DE L'ALLEGORIE, QUI SE TROUVE AU FROKTON DE YO\ AISI COELESTI RADIO YERÈ IIOSTIAS. C'est le temps qui parle. Traduction Sans l'assislance des rayons du soleil, il est impossible que le cadran solaire marque véritablement l'heure. Le mot hostias provient du verbe hoslirehostiom, ivi, itum. Rendre la pareille, le change, etc. C'est un symbole chrétien, qui signifie, a que l'on ne peut parvenir bien connaître Dieu, sans le secours de sa grâce. 18 Xbre 1843.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1