No 2737. 27me année. Mercredi, 27 Décembre, 1843. DES ÉCOLES NORMALES. La récente organisation des écoles nor males de l'État n'a pu échapper aux criti ques des feuilles libérales. Nous n'en som mes guère surpris. La loi sur l'instruction primaire n'a jamais eu les sympathies des hommes exclusifs il n'est donc pas éton nant que la colère des incorrigibles se reveille, chaque fois que le gouvernement pose quelque acte nouveau réclamé par la lettre ou l'esprit de la loi. Comme on le pense bien, le principal crime de M. Nothomb c'est d'avoir confié la direction des deux écoles normales du gouvernement des ecclésiastiques, dont, au reste, on se garde bien de révoquer en doute les éminentes qualités. La nomina tion de ces deux prêtres, au dire des or ganes libéraux, est une preuve manifeste du servilisme du ministère l'égard du clergé. Celui-ci a commandé, et M. No thomb, comme toujours, a obéi. Oui, di rons-nous, le gouvernement a obéi, non pas au clergé, mais la loi elle-même légitimement interprétée. Nous le prou vons. Une proposition formelle ayant été faite par plusieurs députés pour que le gouver nement fût forcé, de par la loi, de confier des ecclésiastiques la direction des écoles normales, M. le ministre de l'intérieur leur répondit que c'était inutile, son but étant le même que le leur. On m'a demandé, ajouta M. Nothomb, si je nommerais un ecclésiastique principal. Je n'hésite pas dire Oui, si, comme gouvernement, je le fais librement; non, si on me l'imposait. C'était là un engagement formel, et tout le inonde le comprit ainsi. Il est donc clair qu'en agissant comme i! l'a fait, M. le ministre de l'intérieur est resté strictement dans les termes des dé clarations faites la législature. Il était parfaitement libre, il était même forcé de donner la préférence des ecclésiastiques, fausser sa parole, en appelant des laïques la direction des écoles normales de l'État, uniquement pour faire exister une diffé rence entre celles-ci et les écoles normales du clergé,commel'eûtdésiré le Progrès,une pareille conduite étaitindigne d'un homme raisonnable. C'eût été tout bonnement un misérable enfantillage. Il est vrai que le satellite de l'Observateur n'est guère scru puleux sur le choix des arguments lors qu'il s'avise d'attaquer une mesure qui lui déplaît. On reproche encore M. Nothomb de ce qu'il a mis les sept écoles normales érigées par les évêques sur le même pied que celles de l'État. Mais qui peut ignorer que la loi le forçait agir ainsi? Ouvrez la loi et vous ne direz plus que le ministre a accordé au clergé des privilèges auxquels celui-ci n'avait aucun droit. Est-il bon, est-il utile que les écoles normales soient dirigées par des ecclé siastiques? Cette question a été traitée dans une foule d'écrits. L'un des meilleurs ouvrages que nous ayons sur cette matière, c'est celui de M. Barrau, qui a remporté le prix décerné en 1840 par l'Académie des scien ces morales et politiques de Paris. Qu'y trouvons-nous? Nous y trouvons d'abord un fait remar quable. C'est qu'en France, sur un peu plus de 70 directeurs laïques d'écoles nor males, on a été forcé d'en destituer près de cinquante. Ce fait a une haute portée, dit M. Barrau, et il a raison. Mais, côté de ce fait, nous trouvons l'exemple de ce qui se passe dans les écoles normales de l'Allemagne. L'Allemagne, dit M. Barrau, est, pour les établissements de cette nature, la véritable terre classi que; ceux qui existent depuis longtemps en Norwège, ceux qui ont été formés de puis quelque temps eu Suède, ceux que la Hongrie commence instituer, ont été calqués sur les siens. Les écoles normales de la Suisse ont aussi un rapport intime avec celles de l'Allemagne... Eh bien, dans ce pays, non-seulement les écoles normales portent le titre de séminaires, mais presque tous les directeurs sont ou des prêtres catho liques ou des pasteurs protestantsainsi l'État trouve dans ses écoles normales tou tes les garanties qu'il peut désirer. L'ensei gnement élémentaire, découlant essentiel lement de la religion, est moral comme elle il ne peut s'affaiblir que si elle s'af faiblit elle-même.... En France enfin, où il existe tant d'in justes préjugés contre le clergé, un grand nombre d'écoles normales sont dirigées par des ecclésiastiques au nom de l'État. Celle de Rouen a même été remise aux Frères des Écoles chrétiennes! Le bourgmestre, les échevins et les con seillers, l'exception d'un seul) de la com mune d'Hoogstaede (Flandre occidentale), ont donné leur démission. Quelle que soit la cause de cet événe ment, il présente, selon nous, une impor tance qui mérite l'attention sérieuse de l'autorité supérieure. Dans son audience du 23, la cour d'as sises de la Flandre-Orientale a condamné la peine de mort Françoise Van Der Gut, épouse Van Hecke, et son fils Joseph Van Ilecke, comme coupables d'avoir, le 10 août dernier, assassiné Tamise Pierre- Jacques Van Hecke, beau-frère de la pre mière et oncle du second. Une disposition ministérielle porte que, par complément au règlement du 2 octo bre 1833, sur les écoles régimentaires, il sera établi, près des corps d'infanterie et de cavalerie, une école du soir, pour les sous-officiers, caporaux, brigadiers et sol dats. Le Roi a reçu la lettre par laquelle S. M. le Roi des Pays-Bas notifie Sa majesté le décès de S. M. le Roi Frédéric-Guillàu- me, comte de Nassau. A cette occasion, le Roi prendra le dueil pour trois semaines, partir de mardi 20 de ce mois. On écrit de Dour, 19 décembre hier est décédée en cette commune, l'âge de 104 ans, 4 mois, Marie-Angelique-Josephe Colin, veuve Desenepart. Douée d'une mé moire étonnante et d'une gaîté que son extrême vieillesse n'avait pu altérer, cette centenaire qui, pour toute infirmité, était atteinte d'une légère surdité a conservé, jusque dans ses derniers moments, l'usage de toutes ses facultés mentales: On mande d'Anvers, le 22 décembre Ce matin est mort presque subitement M. le comte Baillet, chevalier du Lion Belgique, trésorier de la banque. Cette mort inattendue frappe cruellement une des familles les plus estimées de notre On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'àlMlSEHEWT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4—OO Pour les autres localités 4SO Prix, d'un numéro O Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur pafait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSEHTiOXS. il centimes par ligue. Les là- clames, 35 centimes la ligne. 7FF.ES, 27 Décembre.

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