JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
N° 2744.
Samedi, 20 Janvier, 1844.
27rae année.
vérité et justice.
??RSS20 Janvier.
transit des bestiaux hollandais.
Un arrêté du 23 septembre 1843 au-
.orise le transit du bétail hollandais par
le chemin de fer. Cette disposition gou
vernementale a soulevé les plus vives
réclamations dans les Flandres. Quelques
organes sérieux de la presse ont néanmoins
|énergiquement défendu les résultats qu'ils
len espèrent.
Au milieu de ce débat nous attendons le
[langage impérieux et décisif des faits.
Il s'agit d'une de ces controverses que la
spéculation ne saurait amener bonne
fin; l'expérience seule peut en atteindre la
solution.
Lorsque le transit des bestiaux hollan
dais était défendu, nous avons successive
ment vu s'élever le prix de la viande;
depuis que ce transit est permis par le
chemin de fer, il y a une tendance vers la
baisse, et il est évident qu'elle ne tardera
guère se réaliser.
C'est pourquoi, avant l'arrêté susdit, les
classes inférieures se procuraient diffici
lement, ou ne pouvaient pas se procurer
du tout, un comestible nourrissant et salu
taire; mais la nouvelle mesure va d'une
manière inévitable amoindrir les bénéfices
de certains propriétaires et des berbagers.
En cela nous sommes d'accord même
avec nos adversaires chez nous le bétail
(•enchérissait parce que la France en con
sommait une partie; il baissera incessam
ment parce que la Hollande partagera avec
nous les demandes du marché français.
Est-il difficile de choisir entre ces deux
•ésultats?
Et pourtant les libéraux exaltés, ces
mêmes hommes qui exagèrent tous les
ours le paupérisme (déjà assez effrayant
i ne considérer que ses proportions
•éelles), pour en forger des armes con-
re le pouvoir actuel, abandonnent cruel-
ement aujourd'hui ces multitudes af-
amées pour prendre la défense inutile
le quelques riches herbagcrs, de quelques
îobles propriétaires qui s'amusent ex
ploiter personnellement leurs pâtures.
Or, ceux-ci profitaient exclusivement de
a détresse des pauvres. Tandis que la di
minution que subiront leurs gros bénéfices
profitera, non seulement aux ouvriers,
mais encore la caisse nationale.
Car c'est ici l'un des griefs non avoués
du libéralisme ses adeptes sont lâchés
que la Belgique ne trouve point sa ruine
dans les chemins de fer.
Et puis ne faut-il pas rire de pitié quand
on entend cette menace que les proprié
taires vont convertir leurs pâtures grasses
en terres labourables. Nous les attendons
l'œuvre qu'ils mènent la charrue après
avoir élevé des bêtes cornes!
Après avoir tant de fois injustement
attaqué M. Malou, notre représentant,
on invoque aujourd'hui quelques paroles
qu'il a prononcées sur la matière. Or,
M. Malou s'est borné dire que les
prétentions de quelques propriétaires
et herbagers de la Flandre méritaient
d'être examinées, qu'il ne fallait point les
rejeter aveuglement. Et ici comme en
toutes circonstances il a fait preuve qu'il
obéit aux inspirations d'une sage équité.
Nous ne pensons pas que M. Malou ait
autrement appuyé ces exigences.
En somme, nous appartenons ceux qui
mettent les intérêts des consommateurs
au dessus des intérêts des producteurs.
Nous l'avons dit en commençant et nous
le répétons en finissant, nous abandonnons
notre manière de penser aux effets que
pourra y produire l'expérience. Dans l'état
provisoire des choses, notre opinion ne
peut désapprouver le transit tel qu'il est
autorisé par le gouvernement.
La chambre vient de prendre une déci
sion importante. Elle a mis définitivement
son ordre du jour, après les vacances de
Pâques, les conclusions de la commission
d'enquête commerciale. C'est, comme on
sait, la question la plus considérable que
la chambre puisse avoir discuter dans
l'ordre des intérêts matériels. Ajournée
d'année en année, elle recevra enfin une
solution dans la session actuelle le gou
vernement le veut comme la chambre; il
doit même le vouloir plus qu'elle, car celte
question suspend tous ses efforts et brise,
pour ainsi dire, son initiative dans tout ce
qui touche aux affaires du commerce et de
l'industrie. Tout est aujourd'hui en suspens
cet égard, négociations, réformes de
tarif, constructions maritimes; il est im
possible que le pays reste plus longtemps
dans celle situation provisoire; il faut qu'il
en sorte, et il en sortira, nous en avons
la fois pour garantie le vœu de la chambre
et la promesse formelle du gouvernement.
Cette question est-elle d'ailleurs si diffi
cile, si embrouillée qu'on veut bien le dire?
Y a-t-il tant de systèmes en présence, et
ces systèmes diffèrent-ils si complètement
entre eux? En aucune façon. Il n'y a que
deux questions possibles, et, de fait, il
n'en existe que deux, l'une qui établit la
différence des droits d'après le pavillon et
la provenance des entrepôts d'Europe ou
d'ailleurs, l'autre qui a surtout pour but
d'échelonner les droits d'après la prove
nance plus ou moins directe, le pavillon
ne jouant qu'un rôle accessoire. Le pre
mier est celui de M. De Foere et de la*
chambre de commerce d'Anvers, le second
est celui de M. Cassiers et des industriels
des Flandres. Par le premier, on a surtout
en vue de développer le commerce mari
time et la marine nationale; par le second,
on se propose principalement d'amener
des échanges fructueux pour l'industrie
du pays. L'un'est plutôt commercial,
l'autre plutôt industriel; tous deux s'ac
cordent sous beaucoup de rapports, et
nous sommes persuadés qu'il ne faudra
pas une bien longue discussion pour les
amener l'un et l'autre une transaction
qui confondra ce qu'ils ont de commun, en
écartant les divergences principales.
[Journal de Bruxelles.)
La lettre suivante a été adressée au Jour
nal des Débats et au Moniteur parisien
On s'a bonne Ypreu, Grand'-
Place, #41, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre,
Pour Ypres fr. A
Pour les autres localités
Prix d'uu numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé 1 Editeur
Ypres. Le Propagateur par.lt
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. -
PRIX DEM INMKRTIONM.
I» centimes par ligue. Lej ré
clames, centimes la ligne.
Collège de Saiute-Marie-Oscott, janvie r 19<14.
MONSIEUR LE RÉDACTEUR,
J'ai la avec beaucoup de surprise les détails
que vous avez donnés dans votre journal du
i" janvier, sur la visite de Mgr. le duc de Bor
deaux au collège d'Oscott, près de Birmingham,
que j'ai l'honneur de présider, détails que vous
signalez justement connue très-curieux.
Que ce prioce ait bien voulu nous honorer
d'une visite, cela ne devrait surprendre personue;
au contraire, se borner inspecter les fabriques
de fusils ou de boutons, sans s'intéresser aux éta
blissements d'éducation, et particulièrement d'é
ducation religieuse, c'eut été donner un démenti
aux principes de sa vie, de sa famille, et, j'aime 'a
le dire, de sa nation. Et de l'autre côté, qu'il ait
reçu on accueil digne de sou nom et de ses vertus,