JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 2747. Mercredi, 31 Janvier, 1844. 27me année.
La ligue anglaise contre la loi des cé
réales a fait de tels progrès que les torys,
qu'elle menace dans leurs intérêts agricoles
s'agitent leur tour pour l'arrêter. Lundi
dernier, ils ont tenu un meeting, Nor-
thampton, sous la présidence des membres
du comitéfil y a été convenu qu'une société
serait organisée pour se mettre sur la dé
fensive et combattre énergiquement les
tendances de la ligue.
Le 25 a lieu Lu cerne la conférence des
députés des cantons catholiques de Lu-
cerne, Uri, Schwyz, Unterwald, Zug et
Fribourg. Que sortira-t-il de cette réunion?
Se bornera-t-on lancer une nouvelle
protestation contre l'arrêté de la diète qui
a donné une solution la question des
couvents, ou bien proclamera-t-on une
séparation qui anéantirait sans retour le
parti fédéral de 1815? On ne saurait le
dire jusqu'ici.
Au milieu des graves conflits qu'engen
drent les difficultés annuelles, le chargé
d'affaires de France se préoccupe davan
tage de la présence éventuelle du duc de
Bordeaux en Suisse, car il s'est rendu, il
y a peu de temps, Lucerne, pour donner
communication au président du directoire
d'une dépêche par laquelle M. Guizot in
vite les autorités suisses s'abstenir de
rendre les honneurs officiels un jeune
prince qui s'est posé comme un des pré
tendants la couronne de France. Le
cabinet des Tuileries bornera-t-il là ses
démarches, maintenant qu'on a quelque
raison de croire que le duc de Bordeaux
a l'intention de se rendre en Suisse au
printemps et même d'y faire un assez long
séjour?
Le parti progressiste l'a décidément
emporté dans les élections de la province
de Madrid. M. Olozaga est au nombre des
suppléants. Mais peu s'en est fallu qu'il ne
fût point nommé. Cela prouve que, même
dans son parti, le nom de l'ex-président du
conseil excite une juste répulsion.
Nous trouvons aujourd'hui dans la Ga
zette de Cologne une correspondance de
Berlin, où il es* de nouveau fait mention
des bruits qui ont jeté l'alarme dans la
population de Posen. Il est peu près
certain que la tranquillité de cette ville n'a
pas été un seul instant troublée; cependant
il y règne une sourde agitation, dont il est
difficile d'expliquer la cause. Ce qui sem
ble hors de doute, c'est que la désertibn
décime les rangs de l'armée de Pologne.
De nombreux déserteurs franchissent pres
que journellement la frontière, et l'on va
jusqu'à citer des régiments entiers qui se
seraient réfugiés sur le territoire prussien,
leurs officiers en tête. Mais il y a là une
exagération évidente, il est probablement
de même des bruits suivant lesquels un
mouvement aurait éclaté en Pologne.
Selon toute apparence, il sera bientôt
construit un chemin de fer de Peth, la
frontière autrichienne. La commission de
la diète chargée de l'examen de ce projet
en a vivement recommandé l'exécution.
Plusieurs comtés ont déjà offert de garan
tir un minimum d'intérêt aux concession
naires.
La réponse du roi de Prusse aux états-
généraux de Dusseldorf, relativement au
code pénal, a causé une pénible sensation
dans la province du Rhin. A Coblence,
Cologne, Dusseldorf, Aix-la-Chapelle,
tout le monde s'en est vivement ému. Si la
presse ne s'est point fait l'écho du mécon
tentement général, c'est que les censeurs
ont reçu l'ordre de ne laisser passer ni ar
ticle ni correspondance ayant trait la
résolution du roi. En effet nous ne sachions
pas qu'un seul journal y ait fait allusion.
Monsieur Bilo, curé St-Jean est nommé
curé Messines, son installation qui pro
met d'être brillante aura lieu mercredi
7 février.
Un vol a été commis chez un charcutier
par une paysanne. Elle avait déjà mis une
grasse pièce de viande sous son mantelet,
quittait la boutique, quand un domestique
l'aperçut, la retint, et lui arracha son
butin. Elle s'encourut confuse sans mot
dire, et les gens de la maison ne se don
nèrent pas la peine de la poursuivre ou
de s'enquérir qui elle était.
Les chariots de roulage des frères De-
clerck sont depuis peu l'objet d'une sur
veillance peu commune de la part de la
douane. Passé quelques jours, sept em
ployés accompagnèrent un chariot lour
dement chargé depuis Cruiseik jusqu'en
ville, etassistèrent au déchargement. Leurs
perquisitions paraissent se rattacher
quelque entreprise éventée de contre
bande. Des S" L. et V. Un ballot a été
saisi, sans qu'on ait découvert toutefois
rien de ce qu'on avait en vue.
M. Begerem, l'un des meilleurs em
ployés de l'administration communale,
vient de donner sa démission. Indisposi
tions fréquentes, que compensait ample
ment une grande activité, n'ont peut-être
que secondairement déterminé sa retraite.
Les procédés de la régence libérale ne sont
pas ;de nature s'attacher beaucoup les
esprits de ses subordonnés; par exemple,
en forçant par une contrainte morale tout
ceux qui dépendent d'elle, envoyer leurs
enfants un collège qui ne possède pas la
confiance ni de l'Evêque, ni de la partie la
plus notable des habitants.
Dans presque toutes les grandes villes
de la Belgique, il y a eu des réunions de
personnes intéressées dans la culture, la
fabrication ou le commerce des tabacs,
pour protester contre le projet de loi pré
senté par M. Mercier.
Aujourd'hui aura lieu Malines, l'as
semblée générale, pour le même objet.
Le 24 de ce mois, un bien triste accident
a eu lieu Hoorebeke-Sainte-Marie arron
dissement d'Audenarde, l'occasion de la
nomination d'un nouvel échevin, quelques
coups de feu furent tirés. Le nommé J.
Radie, tailleur, ayant imprudemment dé
chargé son pistolet dans la direction où se
trouvait A. Van der Zwalm, fdeuse, il
l'atteignit l'oreille droite, et lui causa
une blessure laquelle elle succomba trois
heures après.
Le Vlaemscli Belgie annonce qu'hier soir
M. le général Dupont, ministre de la guerre
a été attaqué d'une espèce de paralysie.
On a pratiqué immédiatement de nom
breuses saignées, et quoique ce haut fonc
tionnaire, ajoute la feuille flamande, ne
soit pas encore hors de danger, on a grand
espoir de le sauver.
L'armée française vient de perdre une
de ses plus anciennes illustrations.
M. le maréchal Drouet, comte d'Erlon,
On s'abonne Ypres$ Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Boyau me.
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vérité et justice.
TPRES, 31 Janvier.
REVUE POLITIQUE.