JOURNAL D YPRES: Eï DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 2748.
27me année.
On s'était trompé en annonçant comme
probable la révision du tarif des États-
Unis. Toutes les propositions faites dans
ce but la chambre des représentants ont
été rejetées.
Tout espoir de voir l'Amérique du Nord
renouer avec l'Europe ses anciennes rela
tions commerciales est donc perdu, au
moins pour cette année. Les peuples du
continent, qui conclueront des traités avec
elle, jouiront seuls ou presque seuls des
nombreux avantages qu'offre l'industrie
européenne le marché si vaste de l'Union.
L'Allemagne, qui semble avoir pressenti
ce résultat, recueillera probablement bien
tôt les fruits de sa longue persévérance.
Que ne puissions-nous en dire autant de
notre pays!
Des lettres de Malte du 15, parlent de
troubles qtii auraient éclaté Athènes.
Les bâtiments qui se trouvaient dans le
port de Malte, avaient reçu l'ordre de
mettre la voile le 16, et l'on supposait
qu'ils se rendaient au Pirée.
Une lettre d'Athènes, en date du 10, ne
fait mention d'aucun désordre. Cependant
le ministère avait cru devoir prendre cer
taines mesures de précaution que l'on
explique par l'agitation où les débats de
l'assemblée nationale avaient jeté les es
prits.
La conférence des états catholiques a eu
lieu Lucerne les 25, 26 et 27 janvier.
Quoique rien d'officiel n'ait encore trans
piré sur les résolutions qui y ont été prises,
on sait néanmoins que les propositions de
mesures extrêmes, telles que la séparation,
etc., pour le cas où la diète n'accueillerait
pas de nouvelles représentations sur l'ar
rêté qui a sanctionné la suppression des
couventsont été repoussées par la majo
rité des délégués présents, et que ceux-ci
se sont prononcés au contraire point ne
point dépasser les limites légales, jusqu'à
un certain point, dans lesquelles leur op
position s'est circonscrite. Cependant on a
décidé d'adresser un manifeste au peuple
suisse pour exposer l'injustice faite aux
catholiques et l'engager recourir des
-démonstrations de nature provoquer le
retrait de l'arrêté de la diète du 50 août
dernier.
Le Journal des Débats assure que le pro
jet de loi sur la liberté d'enseignement
doit être présenté aujourd'hui, vendredi,
la chambre des pairs. Fasse le Ciel qu'il
réponde aux vœux des pères de famille!
YPRES ET LE PROGRÈS.
Ou s'abonDe Vprea. Grand'-
Place, 34, vis-à-vis.de la Garde, et
ciiea les Percepteurs-des Postes du
Boyau me.
PUJ\ DE Is'ADOIIEDEXT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. SOO
Pour les autres localités
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tion doit être adressé 1 Éditeur
Ypres. Le Propagateur paraît
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olâmes, 15 centimes la ligne.
YÉRITÉ ET JUSTICE.
TAPIES, 5 Février.
BEVUE POI.ITIQUE.
C'est assurément faire un usage détestable de
ses loisirs que de les perdre k parcourir par une
curiosité déplacée les colonnes dégoûtantes d'un
journal orduiier, qui exploite tous les genres de
scandales, tous les geores d'immoralités, tous les
genres de turpitudes. Celui qui cherche son amu
sement dans de semblables lectures, celui qui admet
comme distraction agréable le spectacle hideux des
transports furibonds de l'impiété s'altaquant a tout
ce que la religion et les mœnrs ont de plus sacré,
n'est pas loin de faire divorce avec sa foiavec
l'honneur de conserver intact ce dépôt que nous
ont légué nos dévanciers il descend, j'ose le dire,
vers la dégradation de l'apostasie. 11 s'imprime
dans notre cité une feuille qui rivalise souvent de
blasphèmes et d'impudeur avec ce que la licence de
la presse a produit de plus éhonlé dans le pays
renchérissant sur le passé, elle eut le National et
Y Echo d'Ypres, pour éphémères précurseurs.
Croirait-on qu'indépendamment des fauteurs que
le décri public poursuit et stigmatisecet indigne
libelle compte encore k l'heure qu'il est, en dépit
du texte clair et précis de la décision des Évêques,
dans l'enceinte d'une ville chrétienne, des lecteurs
et désabonnés, pénètre dans les réunions publiques
et dans les familles; et qu'il est des gens, autre
ment honorables, qui se courbent bassement sous
sa bannière, acceptent son vil patronage, frater-
nissent avec ses rédacteurs, redouleut d'élever la
voix, contre ses débordements; et qui même, in
téressés par leur position spéciale a la conservation
des bonnes doctrines, entretiennent néanmoins avec
un tel auxiliaire des familiarités du parti?
Il y a longtemps qu'un cri unanime de réproba
tion aurait du fermer la bouche aux infâmes rail
leurs des Saints, des miracles, et de l'autorité en
général du culte que nous professons tous mais la
somnolente apathie d'un grand nombre de catho
liques, et la crainte de paraître en évidence sur la
brèche n'importe pour quelle cause, pour quel
principe, pour quel intérêt (crainte presque pro
verbiale dans notre bourgeoisie), ont laissé prendre
k la vipère échappée du chenil maçonnique une
insolence qui s'est graduellement affranchie de tout
ménagement pour la croyance de l'universalité des
habitants, et qui engagerait se persuader dans le
pays et k l'étranger que nos murs ne couvrent
qu'un foyer d'irréligion et de mauvaises moeurs.
Il n'en est pas ainsi, mille fois nonet a Dieu ne
plaise que dous soyons jamais témoins d'un fatal
relâchement; mais cela ne suffit pas, il faut en
détruire l'apparence, le signal, le symptôme, la
pierre d'attente, le drapeau.
Si nous attaquons le Progrès avec véhémence,
on ne dira que c'est a cause de notre antipathie
pour le collège communal, et parce que le confrère
exalte eu toute occurence l'organisation de cette
institution. Nous n'admettons aucune solidarité
entre les deux; mais néanmoins aucun appui ne
saurait justifier mieux nos prévenlious, et la
mesure rigoureuse que Mgr. l'Évêque de Bruges a
été forcé de prendre a l'égard de cet établissement.
C'est peut-être a cette double pierre de touche,
l'approbation du Progrèset la désapprobation du
chef diocésainque les parens qui mettent le
devoir audcssus d'un obséquieux servilisme envers
la régence, peuvent reconnaître le mieux ce qu'ils
ont a faire.
Nous n'étalons pas non plus l'ignominie de
l'adversaire, parce qu'il est l'organe de la franc-
maçonnerie, et a raison du mépris légitime que nous
inspire une association condamnée par l'Église.
Non seulement celte flétrissure doit être générale
ment connue, mais il est bon sous certains rapports
que chacun puisse apprécier combien elle est mé
ritée et k travers les ténèbres dont les sociétés
seuètes s'enveloppent pour distiller leur poison,
c'est par leur organe dans la presse qu'on est le
plus k même de juger de leur valeur et de leurs
tendances.
Alors donc que nous protestons contre le liber
tinage effréné et l'impiété révoltante qui se mani
festent de temps en temps dans les numéros du
Progrès cTYpreSy c'est pouj venger la dignité de
la population Yproise outrageusement blessée dans
ses affections les plus chères, dans ses moeurs, dans
son culte, par une presse qu'elle renie, qu'elle désa
voue, qui se pose faussement comme l'interprète
de ses sentiments, et avec laquelle elle n'a, ui
ne veut de complicité.
Pour prouver que nous sommes da us le vrai, que
les convictions religieuses et morales sont vivaces
parmi nous, en dépit des airs de suffisance que
l'incrédulité affiche sous le masque hypocrite du
libéralisme politique, et que les idées subversives
de quelques exaltés n'y jouissent d'aucune popula
rité, n'y ont ni racine ni crédit, nous n'avons qu'a
recourir au Progrès lui-même, et a appeler l'at
tention sur sa conduite. Du moment que les élections
sont prochaines, quelle modestie, quel attachement
k la foi, quel amour du bien public, quel air béat,
quels çgards pour tout ce qu'il y a d'honnête et de
bienséant? 11 se garderait bien alors de blesser les
oreilles chastes par des feuilletons grivois, ou de
coinpromeitre son orthodoxie par des sorties trop