A Monsieur l'Éditeur du Propagateur, [signé) J. BEGEREM. J. BEGEREM. Nous publions avec empressement la lettre que M. Begerem nous adresse. Elle 11'affaiblit rien de ce que nous avons avancé, puisqu'en parlant d'influences morales au moyen desquelles la régence gêne ses su bordonnés dans l'éducation de leurs en- fans, nous n'avons pas supposé qu'elle allât jusqu'à se permettre des observations directes. De tels moyens eussent été im- prudens surtout envers un homme tel que M. Begerem, qui est même de compren dre sa dignité personnelle. Rien ne pouvait du reste affaiblir ce qui résulte de l'évidence des faits. Mais la lettre de M. Begerem ajoute un poids considéra ble notre assertion, que les procédés de la régence libérale en général ne sont pas de nature inspirer de bien vives sympa thies ceux qui en dépendent. Quand on entend un employé très instruit, actif, dévoué ses supérieurs, d'une conduite exemplaire, qui a passé au service de l'administration communale la plus belle partie de son existence, qui y a usé par un travail assidu et opiniâtre sa santé et ses forces, se plaindre de faits graves, de nécessités pénibles, qui l'ont forcé une retraite subite et définitive, il est impos sible de ne pas voir clair travers ce voile transparent, il est impossible de ne pas y reconnaître la confirmation complète de ce que nous avons dit. Oui, Monsieur, le pu blic saisira facilement le sens de vos ex pressions. Messieurs les officiers de la garnison organisent un concert au bénéfice des indigens. Le prix de la souscription est de fr. 1-25 par cachet. Chaque souscripteur aura trois bons pour un pain. Ce concert aura lieu le 15 février 1844, la salle du Théâtre. Il faut espérer qu'il y aura beaucoup d'amateurs ceux qui aiment les jouissan ces musicales voudront concourir une œuvre de charité qui honore autant ceux qui la secondent que ceux qui en prennent généreusement l'initiative. Puisse la no blesse du but faire atteindre, sinon dé passer, le résultat récemment obtenu par la Société des Chœurs Par arrêté royal du 23 octobre, le sieur J.-F. Ghyselen est nommé échevin de la commune de Bixschote, arrondissement d'Ypres, en remplacement du sieur Van Peene, décédé. Les assises de la Flandre Occidentale, pour la première session de l'année cou rante, s'ouvriront Bruges le 4 mars prochain sous la présidence de M. le con seiller Van De Yelde. Sir Hudson-Lowe, a, dit-on, laissé des notes et des documents très-intéressants au sujet de son gouvernement de Sainte- Hélène et de la garde de son illustre pri sonnier, y compris les instructions écrites de lord Bathurst, relatives ses impor tantes fonctions. Ces papiers ont, dit-on, été confiés par sir Hudson-Love un ami chargé de les publier, dans le but de justi- tiûer son nom, si longtemps accusé et condamné. M. Angillis, membre de la chambre des représentants, élu par le district de Cour- trai, a succombé, hier, cinq heures, une attaque d'apoplexie foudroyante. Il avait assisté la séance de la chambre et venait de rentrer chez lui, rue du Parche- ment, n° 2, lorsqu'il a été frappé. Le doc teur Decordes, appelé pour lui donner des soins, n'a trouvé qu'un cadavre. M. An gillis, était âgé de 70 ans, il était aimé et respecté de tous ses collègues; il avait fait partie des états généraux et du congrès. 11 était chevalier de l'ordre du Lion Belgi que et décoré de la Croix de Fer. On écrit d'Ecloo, le 30 janvier Di manche dernier, les époux De Keyzer, fer miers en cette ville, s étant rendus la messe de huit heures et demie, avaient fermé leur maison rue du Vrombautstraet. A leur retour, grande fut leur consterna tion de trouver la porte ouverte, et quand pénétrant dans une chambre de derrière, gaillardes. Pourquoi? Parce qu'alors il faut tromper et se'duire les électeurs, parce qu'alors il faut par des simagre'es les éblouir, et tandis que l'intimida tion et l'intrigue jouent dans l'ombre, se rendre maître de l'opinion par les dehors de la modéra tion et de l'impartialité. Il est déplorable que cela puisse réussir, et néanmoins il y a dans cette tacti que un aveu non suspect, que l'immoralité n'a point par elle même les symphaties. Mais en temps ordinaire, c'est-à-dire dès qu'il n'est plus besoin de se précautionner pour des élections prochaines, l'œuvre est reprise, l'ardeur des tartufes voltairiens redouble, les flots pestilentiels du sarcasme haineux et du feuilletonnisme graveleux s'amoncèlent il n'est plus de barrière devant laquelle s'arrête le torrent des insultes contre les prêtres, les évêques, le pape, l'éducation chrétienne, les pratiques reli gieuses, les saints, les miracles, l'austérité d'une morale salutaire. Nous fesons grâce des citations sur chaque objet en particulier l'énumération n'est pas encore assez vaste, les faits sont trop ré cens, et nous avons déjà dépassé le cadre ordinaire d'un article. Est-il possible de prendre désormais le change, quand nous voulons réfléchir un peu, et raisonner de bonne foi? Pouvons-nous nourrir, encourager par quelque soutien, si éloigné qu'il soit, ce qui n'a pour but permanent et unique que de nous corrompre un ennemi qui ne dore périodiquement ses filets que pour donner a la corruption même la consécration de la victoire qui avant la lutte, appelle les résultats qu'il désire le triomphe de la constitution et après la lutte, la défaite de la religion? Sommes-nous catholiques, ou ne le som mes nous pas? Oui, nous le sommes! il y a mille ans que les premières maisons furent bâties sur les rives de l'Yperlée, et depuis ces dix siècles, les dogmes du catholicisme n'ont pas cessé d'être la croyance des générations qui se sont succédé. Ils l'étaient lorsque la ville était dans son opulence, et .qu'elle comptait près de deux cent mille âmes. Ses habitants ne furent pas étrangers aux croisades, une de nos principales gloires nationales, la quelle la noble société de St-Sébastien doit son origine, s'il faut en croire une tradition répandue. Lorsqu'au XIV° siècle, en soutenant un siège fa meux dans les fastes du pays, nos ancêtres dé ployèrent leur bravoure, c'est par une fête reli gieuse, que reconnaissants d'un bienfait signalé d'en haut, ils perpétuèrent la joie de leur éclatante délivrance. Nos ayeux et nos compatriotes, si jaloux de leurs droits, si prompts les défendre, aimè rent mieux se résigner a la rude tyrannie des Es pagnols, qne de céder a l'appât de la liberté, que la Hollande n'offrait qu'avec la Réforme. A une autre époque, le sentiment religieux, offensé d'innova tions arbitraires, fit résister les Belges seuls la puissance formidable de l'Autriche. Dans notre ville, pendant que le libéralisme de g3 pourchas sait les prêtres, les déportait, les exterminait, détruisait les ouvrages d'art, et ruinait le pays, l'esprit religieux de nos dévanciers arracha au vandalisme ces temples et ces monuments publics, que les étrangers admirent, que nous voyons et que dous fréquentons tous les jours. Ainsi depuis le berceau de la cité, parmi toutes les vécissitudes des révolutions, c'est l'attachement a la foi catho lique romaine qui nous a caractérisés, qui nous a distingués, et h qui nous sommes redevables de tout ce qui fait estimer une population. Ne démentons pas cette vie de mille ans par une complaisance coupable envers un journal dont les principes sont en contradiction avec l'histoire en tière de notre passé reptile immonde, qu'il n'ait désormais qu'un sifflement inaperçu dans le désert; et que la distance entre lui et tout honnête homme soit assez grande pour que sa bave ne le salisse pas. Je viens de lire dans le n° 2747 de votre journal un article qui me concerne. Dans l'intérêt de la vérité, et pour vous convaincre que le dernier paragraphe de cet article ne peut avoir été une des causes qui ont déterminé ma retraite, puisqu'en aucun temps le collège des Bourgmestre et Eche- vins ne m'a fait a cet égard la moindre des obser vations, je m'empresse de vous communiquer ci-dessous la lettre que j'ai pris la liberté d'adresser a M. le Bourgmestre. Ypres ce 18 Janvier 1844. lyÛcandtea»* Je cffljurpttnedAe, J'ai l'honneur de vous informer que je me suis décidé quitter définitivement le poste que j'occu pais depuis quinze ans dans vos bureaux. Je regrette vivement que des faits de certaine gravité m'aient mis dans la pénible nécessité de recourir une mesure aussi prompte et aussi inattendue. Veuillez, M. le Bourgmestre, faire part de cette décision Messieurs les membres du collège éche- vînal, et être persuadé comme eux des sentiments de gratitude que m'inspirera constamment la pro tection bienveillante que l'administration commu nale m'a accordée en maintes circonstances. Dans l'espoir, M. le Bourgmestre, que vous voudrez bien me faire délivrer un certificat de bonne conduite qui indique en même temps la manière dont je me suis acquitté de mes devoirs, je vous prie d'agréer les hommages des sentiments respec tueux De votre dévoué serviteur, Persuadé que le public saisira facilement le sens des mots, faits de certaine gravité, et qu'il aura déjà su apprécier les motifs qui m'ont guidé me démettre d'une place laquelle j'étais attaché de puis si longtemps, j'ai cru inutile d'entrer dans de plus amples explications. Veuillez, Monsieur, donner place la présente dans un de vos plus prochains numéros et me croire Votre dévoué serviteur, Bruges. M. De Ven, régent de l'école Bogaerde en cette ville, est nommé curé de Saint-Jean, lez-Ypres; il sera remplacé par M. Ampe, dernièrement principal du collège de Thielt.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 2