JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
N« 2758
27me année
7PB.3S, 9 MARS.
On parle d'une nouvelle intervention
armée de la Russie en Moldavie. L'influen
ce du cabinet de St-Pétersbourg est grave
ment compromise dans celte principauté,
et c'est pour la sauver qu'il voudrait re
courir la force des armes. Mais pour cela
il faut l'assentiment de l'Autriche. Reste
savoir si celle-ci le lui accordera. En bonne
politique, elle devrait le lui refuser. Quoi
qu'il en soit, il est probable que l'arrivée
de M. d'Orloff n'est pas étrangère cette
affaire.
Des lettres arrivées le 28 février de
Goritz Vienne, portent que l'état de santé
du duc d'Angoulème est tellement empiré
que l'on n'a plus aucun esnoir de conser
ver les jours de l'auguste malade. Le prin
ce avait déjà reçu, au départ de ces lettres
les consolations de la religion.
Le ministère anglais va enfin accomplir
les promesses faites l'Irlande par la reine,
lors de l'ouverture du parlement. Sir Ro
bert Peel en a donné l'assurance la
chambre des communes, dans la séance
de lundi.
Un journal allemand assure qu'à Mu
nich la rumeur publique désigne le jeune
duc de Wurtemberg, petit-fils de Louis-
Philippe, comme héritier présomptif du
trône de la Grèce, dans le cas où le roi
Othon ne laisserait pas de postérité. Celte
nouvelle est évidemment erronée. Pour y
ajouter foi, il faut ne pas avoir lu la charte
de la Grèce. Elle désigne formellement le
prince Léopold de Bavière comme succes
seur du roi Othon, pour le cas où S. M.
mourrait sans postérité.
La première chambre des états-géné
raux de Hollande a adopté le projet de loi
sur l'impôt et l'emprunt, ainsi que le pro
jet relatif aux découverts de 1841, 1842,
et 1845.
On se rappelle le scandale causé par la
faillite de plusieurs Etats d'Amérique, et
par leur refus de servir désormais les
intérêts de la dette. Heureusement le nom
bre des parlisans de la répudiation y dimi
nue chaque jour. Dans plusieurs Etats
délinquants, la législature, de son propre
mouvement, ou la requête du gouverne
ment, ou par suite de démonstrations
publiques, s'est occupée ou s'occupe encore
du paiement des intérêts. Dans la Pénsyl-
vanie, dans le Maryland, dans l'Arkansas,
dans le Michigan, les idées de probité ont
été ainsi l'objet de professions de foi écla
tante. Toutefois on ne conclut pas prati
quement. Il est vrai que les sessions légis
latives sont peine ouvertes.
Toutes les correspondances de Russie
s'accordent dire que la guerre du Caucase
va recommencer avec une ardeùr nouvelle.
L'armée russe a reçu de nombreux ren
forts, et des lettres en portent l'effectif
deux cent mille hommes. Ge déploiement
de forces prouve que le czar est décidé
frapper un grand coup, et en finir, si
possible, une bonne fois avec cette lutte
meurtrière, qui a déjà coûté la Russie
tant d'argent et tant d'hommes.
II y a quelques jours, une feuille qui n'a
jamais connu la modération, a fait grand
huit de certaines difficultés relatives
l'exécution de la loi sur l'instruction pri
maire, lesquelles se sont présentées dans
deux communes de notre province. Cette
loi n'ayant pas les sympathies des exaltés,
il est tout naturel que partout où l'auto
rité civile est en désaccord avec l'autorité
religieuse, ces éternels adversaires du
clergé donnent gain de cause la pre
mière. C'est là de la partialité, sans doute;
mais en fait de moyens propres rendre
le pouvoir ecclésiastique odieux, on sait
que la presse libérale n'est guère scrupu
leuse.
Malheureusement pour les autorités
communales, que ladite feuille prend hau
tement sous sa protection, il paraît que
dans l'une des localités où il existe un
conflit de l'espèce que nous venons d'in
diquer, le choix du candidat-instituteur
préféré par la régence n'est rien moins
que satisfaisant. Nous ne voulons pas exa
miner la question de la égalité. Nous dé
clarons seulement, d'après des renseigne
ments sûrs, qu'en approuvant la mesure
prise par les chefs civils de l'endroit dont
il s'agit, c'est se montrer ennemi de la
morale la plus vulgaire. Que le confrère
se le tienne pour dit.
Si nous ne disons rien du démêlé qui
est survenu dans l'autre commune, c'est
parce que nous n'y avous pas pris des in
formations. Nous avons toutefois lieu de
croire que là aussi le détracteur du clergé
n'a prétendu que se jouer de ses lecteurs.
Le ton de légèreté avec lequel il parle
d'une matière aussi grave que l'est l'ins
truction de la jeunesse; le témoigne assez.
On écrit de Courtrai, 7 mars.
On nous assure, mais quoique nous te
nions le fait de bonne source, nous ne
voulons pas le garantir que M. Vde
Kerhove, et quelques autres jeunes étour
dis, voulant s'amuser au dépens d'un pau
vre malheureux en ribote lui proposèrent
de vider plusieurs pintes de genièvre,
l'offre fut accepté, et Louis Telo paya de
la vie l'amusement atroce de ces Messieurs
quelques moments après Telo n'était plus.
On écrit d'Enghien Lundi dernier,
on a célébré dans l'église des Capucins
un grand service funèbre pour M. le prin
ce P. d'Aremberg, chanoine honoraire
Namur, décédé Rome. Ce service qui
avait réuni une grande afiluence de fidè
les a eu lieu onze heures du matin. On
remarquait parmi les assistans M. le duc.
M"* la duchesse et M"00 la princesse
d'Aremberg, Mme la princesse Lobkowitz,
sœur de M"* la duchesse d'Aremberg, M
le duc d'Ursel et M. le comte L. d'Ursel,
fils. M. le comte G. de Lannoy et beau
coup d'autres personnes de distinction.
Après le service, le corps du défunt a
été descendu dans le ceveau qui se trouve
sous l'église, et qui, comme on sait, sert
de sépulture la famille d'Aremberg. Les
membres de cette illustre famille qui
s'étaient rendus Enghien pour assister
aux funérailles du prince Paul, sont re
partis le lendemain pour Bruxelles.
On écrit de Nieuport, 3 Mars Une
tempête terrible a régné pendant toute
la nuit. La mer était affreuse. Nous
n'avons pas encore appris de sinistres
maritimes, mais nous en avons un dé
plorer dans nos environs la fondre est
tombée vers les quatre heures du malin
sur la ferme de Kleyne Labeure, occupée
par le fermier H. De Schoolmeester bourg-
mester Oost-Dunkerke. La grange, le
hangar, tout ce qu'ils contenaient et ce qui
restait de la récolte, les charrues et autres
ustensiles aratoires ont été détruits par
les flammes.
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