JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2759.
27me année.
7PB.3S, 13 MARS.
A Madrid, l'attention publique est ab
sorbée par les préparatifs qui se font pour
la réception de la reine-mère. Lesjournaux
sont remplis de détails ce sujet.
D'Alicante rien de nouveau, si ce n'est
que les insurgés ont fait une sortie, mais
sans succès. L'armée assiégeante n'avait
pas encore ouvert le 28, le feu contre la
ville. On continuait dresser des batteries.
M le ministre de la justice en Bavière,
vient de faire aux avocats de ce pays, dé
fense d'assister au congrès législatif de
Mayence.
Le manifeste des cantons catholiques de
la Suisse contre la sécularisation des cou
vents d'Argovie, ne paraît pas de voir ar
rêter la série des actes inconstitutionnels
de ce genre. Déjà l'on dit que le gouverne
ment radical du Tessin songe suivre
l'exemple donné par Argovie quand une
fois la voie des injustices est ouverte, rien
ne peut empêcher les hommes sans cons
cience de s'y précipiter. Mais quand la
mesure sera comblée, que deviendra la
nationalité suisse
S. Em. le cardinal de Bonal archevêque
de Lyon, vient d'adresser la chambre des
pairs des observations sur le projet de toi de
M. Villemain sur l'instruction secondaire. Ce
mémoire, éloquent et ferme comme tout
ce qui sort de la plume de l'illustre prélat
est une nouvelle preuve de la réprobation
unanime qu'a soulevée dans les rangs de
l'épiscopat l'inconcevable projet soumis
la chambre des pairs par M. le grand-maî
tre.
L'assemblée nationale d'Athènes a adopté
le paragraphe du projet de constitution
stipulant qu'à défaut de postérité, la cou
ronne du roi Othon passera son frère, le
prince Léopold de Bavière. Elle a aussi
décidé que tous les successeurs du roi
Othon seront tenus de professer la religion
grecque. Si le prince Léopold refuse de se
soumettre celte clause, la couronne sera
offerte l'aîné de ses fils.
On a découvert Madrid un nouveau
complot; les principaux conspirateurs ont
été arrêté. Leur but était, dit-on, de sortir
en armes de la capitale, de se diriger sur
Alcala, où ils comptaient sur le concours
de quelques officiers du dépôt, et d'orga
niser une faction qui aurait intercepté les
courriers, répandu l'alarme dans le pays,
et retardé, s'il n'y avait pas moyen de l'em
pêcher, la reddition de Carthagène et
d'Alicante. On prétend que l'on a trouvé
sur quelques-uns des individus arrêtés des
armes et des munitions. On ajoute que
plusieurs ont tout avoué; toutefois ce ne
sont là que des bruits assez incertains, et
le Castellano, auquel nous empruntons ces
détails, n'en garantit pas l'authenticité. Du
reste, cet événement ne justifie que trop
les mesures prises par le gouvernement
pour assurer le maintien de la tranquillité
publique.
M. l'abbé Combalot në cesse de recueil
lir d'honorables témoignages de sympathie
depuis sa condamuatiou. Le 9, une dépu-
tation de pères de famille faisant partie du
comité institué Paris pour recueillir des
pétitions eu faveur de la liberté de l'en
seignement, se sont rendus chez lui pour
lui offrir l'expression de leur reconnais
sance. Encore quelques persécutions de ce
genre, et le monopole universitaire tom
bera en pièces sous le poids du mépris de
tout ce qu'il y a de cœurs honnêtes en
France.
M. l'abbé Combalot a, au reste, formé
un pourvoi en cassation contre l'arrêt qui
le condamne quinze jours d'emprison
nement et 4,000 francs d'amende.
La Gazette de Silésie fait un appel la
charité publique, en faveur des malheu
reux fileurs et tissérands de cette province.
Cinquante mille familles, dit-elle, meurent
de faim, et il n'y a aucun espoir de voir
leur sort s'améliorer.
S'il en faut croire une lettre des frontiè
res d'Italie, le nouvel emprunt de quatre
millions, contracté par le gouvernement
sarde, serait en partie destiné couvrir
les frais de l'expédition contre Tunis. La
flotille sortie du port de Gênes était encore
la fin de février, au mouillage de Caghari
où elle attendait de nouvelles troupes
d'embarquement. Du restele bey ne pa
raît pas s'inquiéter des préparatifs ffiils
par la Sardaigne. Il compte sans doute sur
la méditation de l'une ou l'autre puissance
européenne,
La Quotidienne publie une lettre de Go-
ritz, en date du 5 mars. On y lit que l'état
du duc d'Engoulême laisse peu d'espoir
aux médecins. Le 2, 4 heures de l'après-
midi, les vomissements ont recommencé
et ont continué pendant vingt-quatre heu
res sans interruption.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Yprew. Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde^ et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
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par trimestre,
Pour Ypresfr. 4—OD
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clames, S S centimes la ligne.
REVEE POLITIQUE.
QUI SONT LES VRAIS AMIS DE LA LIBERTÉ D'EN-
SEIGNEMENT?
Quiconque a suivi avec attention les débats
auxquels la presse se livre encore tous les jours a
l'occasion du malencontreux projet de loi sur le
jury d'examen, ne peut hésiter répondre que les
modérés seuls, libéraux ou catholiques, compren
nent l'article 17 de la constitution belge. Le vice
capital du projet de M. Nothomb consiste en ce
qu'en attribuant la nomination de tous les mem
bres du jury au gouvernement, on donne a celui-ci
le rôle de juge et de partie. Les organes de
la presse modérée ont soulevé cette objection dès
qne le projet a paru, et jusqu'à cette heure ni
YObserverteur ni sa sequelle n'ont osé y répondre
directement. Dans les nombreux articles écrits
pour justifier la modification du jury dans le sens
que l'entend le ministre nous avons rencontre'
force calomnies contre l'opinion catholique, force
sopbismes plus ou moins adroits, et voilà tout. Ou
dirait que lorsqu'il s'agit de la plus précieuse de
nos libertés, il est permis de faire fi des plus
simples règles de convenance et de raisonnement
par le motif que cette liberté a profité aux idées
catholiques. Les libéraux sont faits ainsi. Us ont
constamment le mot de liberté la bouche, et ils
s'indignent de ce que leurs adversaires jouissent du
droit commun. Us vont jusqu'à cajoler aujourd'hui
le ministre, qu'hier encore ils outrageaient, parce
que le projet de loi présenté par lui doit nuire au
parti qu'ils ont toujours abhorré. Nous nous
trompons le projet de M. Nothomb, s'il est
converti en loi, pourra, dans un cas donné,
devenir fatal l'université de Bruxelles, non
moins qu'à sa rivale, l'université de Louvain. Qui
sont donc, des catholiques ou des libéraux, les
vrais amis de la liberté de l'enseignement?
Nous sommes heureux d'apprendre que le pro
jet de loi sur le jury d'examen vient de subir un
changement fondamental centrale
chasgée^e l'examiner4'«è)^ous lisons
de la q/fpitale
nos rèîweignements la ma-
j vjôrjt^deia ^ctV>n centU? a maintenu® système
de nomination yes incmbrg^/dii jirryjtf»y/les cham-
'«^jres et le goij/erneraent, etTfrnartrfrre de 7 jurés
qùteleqjrojet ministériel réduit cinq. La majorité
a aussi adopté le roulement quant aux jurés.
Les dispositions adoptées par cette même rnajo-
